Darricarrère a décoincé Biarritz

  • David Darriccarère (Biarritz)
    David Darriccarère (Biarritz)
  • L'équipe de Biarritz - octobre 2015
    L'équipe de Biarritz - octobre 2015
  • Laurent Cabarry (Biarritz)
    Laurent Cabarry (Biarritz)
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Le Biarritz olympique, moribond depuis deux saisons, est en passe de retrouver un équilibre sportif comme en témoignent ses trois victoires lors des quatre dernières journées de Pro D2. Bien sûr, le BO et toutes ses composantes ne s’estiment pas sortis d’affaire mais il est indéniable que l’équipe va mieux.

Le point d’inflexion de la courbe correspond avec l’arrivée aux commandes de David Darricarrère. Impossible donc d’échapper à la comparaison avec Eddie O’Sullivan, celui que l’ex entraîneur de Castres a remplacé à Biarritz.

L’Irlandais n’a jamais réussi à imposer sa patte au BOPB. Une méthode héritée de ses quinze années comme sélectionneur (Irlande puis Etats Unis), pas forcément en phase avec les besoins d'une équipe de Pro D2. Le système de jeu de l’irlandais était compliqué de l’avis de nombreux Biarrots. C’était du jeu très structuré. Tout était calculé et les joueurs devaient se placer précisément, détaille Yohan Le Bourhis.

Eddie O’Sullivan a voulu imposer ce jeu à une équipe qui n’en avait pas forcément le profil. En sélection, il pouvait choisir les hommes. Dans un club, il faut faire avec les moyens du bord comme le rappelle le président Nicolas Brusque: Il n’avait de cesse de dire qu’il lui manquait tel ou tel joueur à tel poste, au lieu de faire avec ce qu’il avait. Il était peu communicatif et n’écoutait pas forcément les gens autour de lui. Il avait ses idées poursuit ce membre de l’équipe sous couvert d’anonymat.

L'équipe de Biarritz - octobre 2015
L'équipe de Biarritz - octobre 2015

Pour résumer, à Biarritz, Eddie O’Sullivan n’était pas le bon homme au bon endroit. Le genre d’erreur de casting qui pouvait envoyer le BOPB très bas. Nicolas Brusque a dû réagir dans l’urgence. La décision de se séparer des hommes n’est jamais la plus facile. Celle de trouver le bon candidat pour relever l’édifice n’est pas plus aisée. Le choix du président biarrot s’est donc porté sur David Darricarrère. Ce dernier a fait son effet. Avec tout le respect que j’ai pour Eddie O’Sullivan et Pierre Chadebech, je pense qu’on avait un peu baissé les bras en début d’année. David est arrivé et nous a remis un rugby un peu plus simple et plus libre. Le fait de jouer simplement à l’entraînement et en match on retrouve du plaisir. L’entraîneur a ramené du jeu et des sourires dans les vestiaires, dit Yohan le Bourhis.

Une équipe qui n'est plus à la dérive mais un équilibre encore fragile

Sous la houlette du technicien landais, beaucoup de choses ont changé à Biarritz. L’exemple de Benoit August résume ce changement d’état d’esprit. Seul rescapé de l’ancien staff biarrot, l’ex talonneur du BOPB n’est plus le même dixit Nicolas Brusque. Il n’était que l’ombre de lui-même. Il est plus épanoui. L’intéressé valide: C’est ma deuxième année d’entraîneur, L’an dernier, je commençais mon apprentissage avec Eddie qui m’a appris pas mal de choses. Mais je me sentais aussi frustré car je n’arrivais pas à mettre des choses en place. Là, j’y arrive, je fais partie intégrante du projet de jeu. J’ai mon mot à dire et quand je ne suis pas d’accord, je le dis. Je n’hésite pas à prendre la parole. Avoir des responsabilités, ça me plaît.

Benoit August n’est pas le seul à avoir droit à l’expression. David Darricarrère a donné sa confiance à l’ensemble du groupe, joueurs et staff. Mis devant leurs responsabilités et dans un cadre de jeu plus simple, les Biarrots ne sont plus cette équipe à la dérive du début de saison. Des joueurs se révèlent avec David, sourit Nicolas Brusque, satisfait de voir Darricarrère utiliser le potentiel à sa disposition.

Laurent Cabarry (Biarritz)
Laurent Cabarry (Biarritz)

Le BOPB nouveau est sur le chemin du retour mais le tableau actuel ne saurait faire oublier le bilan comptable de ce début de saison. Le retard pris à l’allumage (six défaites de rang en début du championnat dont trois à domicile) est encore visible au classement. En retour de la confiance donnée, David Darricarrère ne permettra aucun relâchement avant que la situation ne soit plus confortable. Il sait l’équilibre fragile. Le capitaine Laurent Cabarry, son relais sur le terrain n’a pas d’autre discours: On est une petite équipe du bas du classement, il faut le regarder. On est au fond et il n’y a que nous qui pouvons nous en sortir. Personne d’autre ne va nous aider. On va essayer de gravir les échelons week-end après week-end. On ne doit rien lâcher et s’inscrire dans la continuité de ce que l’on a fait dernièrement.

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