Goutta: "On fera les calculs lors de la dernière journée"

Avec quelques jours de recul, que retenez-vous de cette victoire face à Pau (50-10) ?

Bernard GOUTTA: Ce que je retiens avant tout, c’est la maîtrise et la domination que nous avons eu sur le match. On a mis les choses dans l’ordre. On a voulu gagner tous nos duels, qu’ils soient offensifs ou défensifs et cela nous a réussi. On recherchait vraiment à être plus efficace et plus précis dans les zones de marque et on l’a été dans ce match. C’est ce qui nous manquait depuis le début de la saison. Si le score a été lourd pour Pau, c’est avant tout grâce à notre maîtrise et à notre réussite. On a été patient tout au long de la rencontre. On a mis la barre très haute et il va falloir essayer de la garder. Il va falloir maintenir ce niveau et essayer aussi de faire plus. Tout n’a pas été parfait, il y a encore des choses à corriger. Il y a encore du travail à effectuer même si on est très satisfait de la progression du groupe.

Avez-vous été surpris par l’ampleur du score ?

B.G: J’ai été surpris parce qu’il s’agit du leader mais je n’ai pas été surpris par la performance de mes joueurs. Avec Philippe Filiatre et le staff, on savait qu’on n’était pas loin de réaliser un match plein. Jusqu’à cette rencontre, on avait déjà certains secteurs sur lesquels on pouvait s’appuyer comme la défense et la conquête mais il nous manquait encore à faire les bons choix dans les zones de marque. Avant la rencontre, on leur a demandé d’essayer de concrétiser les temps forts parce que c’est ce qui nous manquait jusqu’à présent.

Peut-on parler de match référence pour Colomiers cette année ?

B.G: Je ne sais pas si on peut parler de match référence mais en tout cas, il y a un niveau de performance atteint très élevé. Quand tous les secteurs de jeu fonctionnent, cela peut donner de l’ampleur au résultat. Avec ce rugby moderne, marquer des essais donne un avantage certain sur l’issue du résultat.

Face à Pau, on a été beaucoup plus précis dans le dernier choix

Mais d’où est venu le déclic selon vous ?

B.G: Les joueurs ont montré beaucoup d’appétit et de concentration dans les zones de marque. Ils ont surtout été patients. On a souvent fait preuve d’impatience depuis le début du championnat. On voulait marquer rapidement et on s’est souvent précipité. Parfois, on n’avait aucune construction. Face à Pau, on a été beaucoup plus précis dans le dernier choix et la finition a été extrêmement précise.

Quelle est la différence entre le Colomiers qui perd à Tarbes (44-30) et celui de samedi dernier face à la Section paloise ?

B.G: Il y a l’effectif, l’assurance et la confiance. Après la défaite contre Tarbes, on a essayé d’analyser nos lacunes. On avait beaucoup de blessés et on n’a pas eu une préparation physique homogène. On n’était pas très bien physiquement. Au niveau de la discipline, on faisait beaucoup trop de fautes et c’est certainement lié avec l’aspect physique. Les joueurs ont été sensibilisés individuellement. On a fait des montages et on a eu de très bons échanges avec le corps arbitral (Franck Maciello et Didier Mené) pour éviter un peu cette indiscipline. On a beaucoup travaillé dans ce domaine. Les joueurs ont été demandeurs de conseils. À présent, le danger est de tomber dans la suffisance ou d’écouter ce qui se dit. Le match contre Pau a marqué les esprits. Mais il ne faut pas qu’il marque notre esprit à nous. On doit en tenir rigueur pour engranger de la confiance mais il ne faut pas que cela nous desserve.

Finalement, le match contre Tarbes n’a-t-il pas été un mal pour un bien?

B.G: Peut-être, même si on a essayé de l’évacuer très rapidement. Après cette défaite, on a eu un débriefing dès le lendemain. On n’a pas attendu. Notre état de fraîcheur n’était pas bon tout comme notre maîtrise et notre indiscipline. On a vu avec le scénario de cette rencontre qu’on ne maîtrisait pas les débats. On s’est aperçu qu’on avait peut-être peur de gagner les matches. Mais à présent on n’a plus peur de gagner les matches, de tenir un score ou d’aller chercher une victoire. C’est désormais la marque de fabrique et la force de l’équipe.

Si nous avons de la maîtrise et de la performance, on ne sera pas loin du compte à la fin du championnat

A l’heure actuelle, Colomiers est troisième au classement, pensez-vous avoir les armes nécessaires pour rester sur le podium jusqu’à la fin de la saison ?

B.G: Franchement, on n’est pas focalisé sur le classement. Il faut davantage se focaliser sur notre jeu et la construction de nos rencontres. Ce qui nous intéresse, c’est avant tout notre manière d’aborder les matches importants et de voir notre niveau de performance. Si nous avons de la maîtrise et de la performance, on ne sera pas loin du compte à la fin du championnat. On veut se mettre en tête des objectifs de performances et non de résultats.

Pensez-vous que le statut de Colomiers a évolué depuis cette victoire contre la Section paloise ?

B.G: Non parce que ce groupe a gagné le respect des adversaires et des médias depuis longtemps. On ne fait jamais tourner à domicile et on est imprévisible lors de matches à l’extérieur. Notre statut ne va pas changer parce que cela fait un moment que nous avons gagné notre respect sur le terrain.

Le plus dur n’est-il pas à venir avec, pour commencer, un déplacement délicat à Aurillac ?

B.G: Dans le rugby, on n’est jamais à l’abri. Chaque année, cela arrive au moins une fois de passer à côté et d’être pris dans l’engagement. Ce qu’il faut retenir de la victoire contre Pau, c’est qu’il est important de réunir tous les ingrédients, de rester concentré et de mettre les choses dans l’ordre pour réussir ce genre de performance. Le plus dur est maintenant de garder de niveau de performance et d’être régulier tout au long de la saison. Dans ce championnat, il faut être constant. L’an dernier, on a eu un petit trou d’air qui a duré un certain temps et on a perdu beaucoup de places au classement. On est encore un peu imprévisible et il est important de l’être mais surtout dans les choses positives.

Qu’attendez-vous de vos joueurs pour ce match ?

B.G: J’espère que l’on va continuer à progresser. Je veux que l’on continue à prendre du plaisir. Que les joueurs prennent du plaisir dans le combat et dans l’organisation offensive. C’est important que les joueurs prennent du plaisir sur le terrain. Et il faut surtout que les joueurs se rendent comptent qu’ils sont capables de faire de belles choses pendant quatre-vingt minutes. On va essayer de continuer à travailler dans la continuité et essayer d’obtenir d’autres résultats. On ne va pas calculer, on va se donner à fond et prendre du plaisir. On fera les calculs lors de la dernière journée.