Bayonne à Lyon, une affiche digne du Top 14

Lyon et son armada peuvent-ils être bousculés dans cette Pro D2? Rares sont les équipes à pouvoir effectivement freiner les Rhodaniens dans leur chemin vers l’accession directe en fin de saison. Chez les gros bras en termes de budget, il n’en reste plus qu’un seul à tenir le rythme effréné des Lyonnais: l’Aviron bayonnais. Perpignan (5e) et Biarritz (13e), les deux autres clubs à plus de 10 millions d’euros de budget ont déjà d’autres préoccupations que la course en tête de la division. Ce Lyon-Bayonne en ouverture de la 11e journée de Pro D2 s’annonce bien comme l'un des gros chocs de la saison.

Mais cette Pro D2 a parfois des airs de Top 14. Comme lorsque ses gros bras gestionnaires refusent de se donner à fond en saison régulière, Bayonne a décidé de procéder à un gros turnover pour ce déplacement. Devant, il ne reste que Richard Choirat du paquet d’avant titulaire vainqueur de Béziers vendredi dernier. Jean-Jo Marmouyet, qui sera aligné en troisième ligne, refuse de parler d’impasse: On sait que toute la saison il y aura pas mal de rotation. Notamment en troisième ligne où on est le plus fourni. On n’interprète pas ces choses-là nous. On est des sportifs, on a une partition à jouer. L’objectif est de se prouver que l’on peut se déplacer chez une grosse équipe. Eux, on sait ce qu’ils sont. L’interrogation est de savoir si nous sommes capables de montrer autre chose que ce qu’on a montré à Mont-de-Marsan notamment.

Il y a des postes où le roulement est un peu obligatoire et d’autres où l’on doit maintenir une concurrence, justifie Vincent Etcheto. Le match à Colomiers était bon avec beaucoup de changements. On a besoin de fraîcheur et j’espère que ça portera ces fruits. C’est le moment ou jamais.

Le parfait costume du challenger

Dommage pour cette Pro D2 que ce Lyon-Bayonne ne soit pas celui attendu. Mais les Basques sont dans leur droit. Ils se le sont donné grâce à leur début de saison surprenant. Bien au chaud dans le trio de tête, ils peuvent sans risque reposer les cadres. Cela a fonctionné il y a peu de temps lors d’un déplacement à Colomiers où les Basques ont ramené les deux points du match nul. Certes avec dix changements par rapport au XV de départ vainqueur de Béziers. Bayonne ne semble pas mettre tous les atouts de son côté pour faire un coup à Lyon. Mais qui sait, tant la confiance habite ce groupe?

Jean-Jo Marmouyet sourit: On sait le travail que l’on a accompli, les difficultés par lesquelles nous sommes passées et on goûte pleinement notre plaisir d’être dans une belle équipe où ça se passe bien. Sportivement il y a du plaisir, du jeu et tant mieux si on gagne encore. On y va sans pression pour faire un grand match, ajoute Guillaume Rouet. Ça va être télévisé, il va y avoir du monde qui va regarder. Et on a envie de se jauger face à cette équipe de Lyon qui fait vraiment forte impression depuis le début de saison.

Pour ce déplacement à Lyon, Bayonne a donc décidé de revêtir le plus beau des costumes, celui du parfait challenger. Malicieux, Vincent Etcheto insiste dans le second degré: Ce sont eux qui sont premiers, ce sont eux qui jouent à domicile, ce sont eux qui doivent avoir la pression. Il rigole: J’espère que Pierre Mignoni et Sébastien Bruno tremblent.

Quelle ambition pour l'Aviron ?

Bien qu’il sache que ce sera extrêmement difficile à Lyon, l’optimiste et compétiteur entraîneur bayonnais n’imagine pas autre chose qu’une belle prestation des siens au Matmut Stadium. Si tel était le cas, cela tendrait à prouver qu’il a une belle profondeur dans son effectif. L’Aviron s’affirmerait alors comme l’un des principaux candidats à la seconde place du classement derrière Lyon.

En attendant, Bayonne est toujours cette équipe à la lutte pour le maintien, dixit Vincent Etcheto. Même si ce maintien n’est plus qu’à quinze points alors qu’il reste encore cinq journées à disputer dans la phase aller. Ce n’est pas de l’auto persuasion de dire qu’on joue le maintien, affirme l’entraîneur. Je sais que cette Pro D2 est compliquée. Je sais qu’on a eu de la réussite par moments, que l’on a mérité nos points à d’autres moments et qu’on n’est pas à l’abri. On n’a pas de marge comme une équipe comme Lyon. On tient notre tableau de marche. Si on fait ces seize points d’ici le 20 janvier, on pourra dire qu’on n’est pas loin du compte pour le maintien.