A Massy, on regarde la zone rouge… si possible dans le rétro

Je mentirais si je disais qu’on ne regarde pas le classement. Mais mentalement, ça ne joue pas dans la préparation des matchs ... Mike Tadjer, le talonneur massicois, savoure la place des siens, deux crans au-dessus de la zone rouge. Il faut dire qu’il y a deux ans, les banlieusards avaient enfilé le costume de relégable au lendemain de la 8e journée, pour ne plus jamais le quitter. Viktor Delibulidze, l’indéboulonnable coach des avants, est plus nuancé : Dans la gestion, le classement change forcément les choses. C’est différent d’aller chercher une place, de la garder, ou de redescendre au classement. Quand on est au-dessus de la zone rouge, on aura tendance à laisser plus de liberté aux joueurs. Quand tu es relégable, le stress est palpable, et tu vas choisir d’être plus dirigiste . 

Un maintien, ça se construit avec des victoires à domicile, et si possible un sans-faute. Bon, pour le sans-faute, on repassera, puisque Massy a déjà chuté à deux reprises à Ladoumègue, face à Pau puis Albi. Deux défaites bonifiées vite oubliées, qui pourraient cependant compter en fin de saison. Lors de son dernier match sur ses terres, la formation essonnienne avait fait preuve de beaucoup de maîtrise face à une équipe de Carcassonne bien plus gaillarde. Massy, composé en grande partie de joueurs du cru, vendra cher sa peau sur son terrain, et peut compter sur un public de plus en plus nombreux. Mike Tadjer, l'enfant du club, apprécie : Il y a un engouement qui monte progressivement. On sent que nos bons résultats à domicile (trois victoires d’affilée, ndlr) et les belles affiches du week-end attirent de nouveaux supporters . Du soutien, les coéquipiers de "Baky" Meite, toujours blessé, en auront bien besoin dimanche face à Béziers, et son 'putain' de bon public (sic) qui va se déplacer, prédit l’ancien biterrois, pas prêt d'oublier l’ambiance de feu qui régnait au stade de la Méditerranée.

Massy peut compter sur sa mêlée

Les joueurs massicois ne sont pas du genre golgoths. Cela n'a pourtant pas empêché le pack de se forger une solide réputation : Chaque semaine, on consacre une journée entière à la mêlée, explique Dilebulidze. On échange beaucoup. On bosse énormément sur la dimension technique de la mêlée, abonde Tadjer. Notre coach est très performant à ce niveau-là. Et pour caler son huit de devant, le RCME peut compter sur quelques Géorgiens fidèles à leur réputation. Parmi eux, Davit Asvetia, le doyen de la Pro D2. A 39 ans, l’ancien joueur de Clermont et d’Oyonnax apporte toute son expérience – et ses 120 kilos – pour stabiliser et faire avancer l’axe droit. Cette semaine, le groupe enregistre le retour d’Erwan Iapteff côté gauche. Et Viktor Delibulidze de retrouver l’embarras du choix, qui lui manquait un peu : Enfin je vais pouvoir composer ma première ligne en fonction de l’adversaire. D’habitude, j’ai juste assez de piliers pour remplir la feuille de match !

L’adversaire de ce dimanche, justement, est en forme olympique. A l’extérieur, Béziers vient d’enchaîner trois résultats plus que probants. Un succès à Colomiers, un autre à Albi, et une défaite de deux petits points à Aimé Giral face à l’USAP. Massy, qui apprend de chacune de ses sorties, n’aura pas le choix si elle veut l'emporter, "si possible avec la manière", dixit Tadjer. Elever son niveau de jeu, régler la touche, mieux exploiter les ballons de contre-attaque , selon l’entraîneur des avants. Et s’envoyer, comme chaque week-end, comme si c’était le match du maintien.