Mannix: "Je suis à la fois excité et inquiet par le challenge qui nous attend"

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  • Simon Mannix a déjà vécu une montée en Top 14 avec le Racing-Métro en 2009
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En amenant de nouvelles méthodes, Simon Mannix a permis à la Section paloise de franchir la marche sur laquelle elle butait depuis plusieurs années. La saison prochaine, le Néo-Zélandais aura la lourde mission de faire exister le club béarnais en Top 14. Un défi qu'il attenda avec impatience.

Espériez-vous faire monter la Section dès la première année ?

Simon MANNIX: L’objectif fixé à mon arrivée était de retrouver l’élite du rugby français car l’attente était grande ici. C’est fait !

Avez-vous douté dans le courant de la saison, notamment en fin d'année 2014 lorsque l’avance de la Section avait fondu comme neige au soleil ?

S.M: Non, je n’ai jamais douté parce que je connaissais le travail fourni. Les joueurs bossaient dur et même après le faux pas contre Tarbes, je savais qu’on possédait de solides bases. De toute façon ce match a été salutaire à une remise en question du staff. On a ciblé plusieurs choses et on les a réglées. Ensuite on a retrouvé le chemin de la victoire en 2015. Ce qui nous a permis de plier le sort du championnat assez tôt.

La méthode Mannix aura de suite porté ses fruits à Pau - avril 2015
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Feriez-vous quelque chose de différent si vous pouviez revenir en arrière ou pas ?

S.M: Bien sûr que si je pouvais revenir en arrière, il y a des choses que je changerais. Vous savez, si on agissait de la sorte, tout le monde serait champion du monde ! En revanche, on va s’appuyer sur les leçons de cette saison passée, pour ne pas répéter les mêmes erreurs l’année prochaine.

Bien qu’ils aient côtoyé de grands entraîneurs, Jean Bouilhou et Damien Traille ont dit avoir appris de nouvelles choses avec vous. Quelle est exactement la méthode Mannix ?

S.M: La méthode Mannix c’est une connerie ! Je m’appuie simplement sur une logique en traitant les informations dont je dispose, d’outils modernes, notamment des GPS. La gestion du joueur au quotidien est pour moi primordiale. Nous gérons cela avec intelligence de façon à mener l’équipe dans le meilleur état chaque week-end. Pour moi ce n’est pas une méthode mais une logique à suivre.

C'est une nouvelle école adaptée à la génération actuelle des joueurs, à la génération Facebook

Quels sont les plus de l'utilisation de ces outils ?

S.M: Aujourd’hui, tous les clubs de haut niveau en France utilisent ces outils. La différence se fait dans le traitement et l’utilisation de ces informations. Pour ma part, j’ai insisté pour la mise en place des GPS afin d’éduquer les entraîneurs à mieux mesurer le travail réalisé avec les joueurs. Tout le monde a compris le but. Maintenant, peut-être que nous traitons les informations plus en profondeur que d’autres clubs, mais cette analyse pointue permet aux joueurs de travailler de façon intelligente. Je les amène à découvrir les choses. Je leur pose des questions pour qu’ils trouvent eux-mêmes les réponses. Ce n’est pas mon rôle de dire aux joueurs, faites ci, faites ça, parce qu’ils ne comprendraient pas pourquoi. Moi je préfère qu’ils découvrent la solution pour qu’ils l’ancrent dans leur mémoire. Chaque expérience leur servira ensuite dans l’avenir. C’est du management. C’est une nouvelle école adaptée à la génération actuelle de joueurs, à la génération Facebook.

Comment s'annonce la saison prochaine pour la Section ?

S.M: Ce sera le Top 14 et on le prépare déjà. Il va falloir être capable d’y exister !

De grands noms arrivent à Pau, gage de qualité rugbystique. Qu'est ce qui va être le plus compliqué, créer une cohésion d'équipe ?

S.M: Non, je ne pense pas que la cohésion d’équipe soit la chose la plus compliquée à créer. Si tout le monde est là pour vivre ensemble et partager quelque chose qui correspond à l’attente du club et de la ville, ça devrait rouler tout seul. Après ce sera la manière dont on travaille. À mon avis avec la qualité du recrutement et la classe de certains joueurs, ils connaissent déjà l’exigence du haut niveau. Je pense que les nouveaux vont vite s’adapter à notre système de jeu qui est simple. Pour ma part, je serai exigeant sur deux points: le travail et la discipline.

Simon Mannix (Pau) s'appuie sur son staff gérer l'effectif au mieux - avril 2015
Simon Mannix (Pau) s'appuie sur son staff gérer l'effectif au mieux - avril 2015

Cette saison vous avez beaucoup travaillé sur la culture de la victoire, or l’année prochaine les défaites devraient être plus nombreuses. Cela va-t-il entraîner une approche différente ?

S.M: Non, on jouera toujours les matchs pour essayer de les gagner et ça ne changera rien. En revanche, on sait bien qu’on va connaître des défaites. Néanmoins, cette culture de la victoire est importante pour être compétitif sur le terrain.

Vous donnez l'impression d’avoir une grande confiance en vous. Vous arrive-t-il de douter ?

S.M: Bien sûr que je doute ! Pour preuve après les matchs, je ne suis jamais content. Avec David Aucagne et Joël Rey, on se posait toujours la question: que peut-on améliorer la prochaine fois ? On s’est remis en question en permanence. C’est indispensable pour avancer et progresser.

Je serai exigeant sur deux points: le travail et la discipline

Quand vous pensez à la saison prochaine, êtes-vous excité par le challenge ou inquiet par l’ampleur de la tâche ?

S.M: Les deux à la fois. Inquiet bien sûr parce que pour beaucoup c’est l’inconnu. Pour ma part, j’ai connu ça avec le Racing ; gagner le titre et la montée en Top 14. La première année on avait fini 6e. Le challenge est aussi excitant car on va jouer contre les plus grandes équipes françaises : Toulon, Clermont, Toulouse et j’en passe. Affronter de tels clubs s’annonce très excitant pour tout le monde y compris pour les supporters, la ville et le Béarn.

Vous avez dit récemment que la Section avait un fossé à combler en termes de préparation physique et mentale avant de se frotter au haut niveau. Comment comptez-vous le combler ?

S.M: On va continuer à travailler comme on l’a fait jusqu’à présent, tant mentalement que physiquement. Cette année on a accompli un petit pas en avant, mais c’est vrai que la plus grosse marche à franchir est devant nous !

Simon Mannix a déjà vécu une montée en Top 14 avec le Racing-Métro en 2009
Simon Mannix a déjà vécu une montée en Top 14 avec le Racing-Métro en 2009

Est-ce un avantage ou pas de monter l’année d’une coupe du monde ?

S.M: On verra ça à la fin de la saison prochaine.

Pour avoir fait accéder la Section en Top 14, vous êtes considéré comme un héros en Béarn. Ça vous fait quoi ?

S.M: Je pense que le Béarn a déjà ses héros, auxquels je ne peux pas être comparé. Moi, c’est avec le travail de tous que je suis arrivé à ce résultat. Tout le monde a adhéré aux nouvelles méthodes proposées et suivi le chemin tracé. Quand tout le monde va ainsi dans le même sens, on accomplit de grandes choses. C’est pareil dans la vie. Mais pour être un héros, il faut vachement plus ! En revanche, je suis vraiment content pour Bernard Pontneau, Yannick Le Garrérès, Joël Rey et David Aucagne qui ont connu des moments douloureux au sein du club. Je n’oublie pas les supporters qui ont été deux années d’affilée en bus à Bordeaux et qui sont revenus tristes. Cette montée est une belle récompense pour tous. Faisons maintenant le nécessaire pour que toutes ces personnes soient fières de nous la saison prochaine !

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