Les tops et flops de la phase aller de Pro D2
Juste avant de basculer dans la deuxième moitié du championnat, il est l’heure de tirer un premier bilan. Jean-François Beltran, qui a officié en Top 14 et en Pro D2 (Narbonne, Castres, Perpignan, Bayonne, Béziers, Bourgoin et Carcassonne) décrypte pour Rugbyrama les déceptions, les révélations et les confirmations de la phase aller de Pro D2.
Les tops
- Pau, 1er , 49 points
Les Palois jouent régulièrement les premiers rôles, ils ont l’habitude de disputer des matchs décisifs. Ils ont donc l’expérience de la Pro D2 et ils ont su incorporer des joueurs confirmés issus du Top 14: Traille, Boutaty, Bouilhou…. Pau a démarré par une impressionnante série de huit victoires de rang mais a semblé marquer le pas au début de l’hiver. Ils n’ont pas l’équipe pour tout casser comme ont pu l’avoir Toulon, le Racing ou Oyonnax il y a quelques années explique Jean-François Beltran. Et puis Pau a aussi profité du départ un peu poussif de Biarritz et de Perpignan pour créer des écarts. Mais ces écarts rétrécissent vite…
- Albi, 4ème, 40 points
Là encore le recrutement a été bien ciblé. Ugo Mola, qui est jeune mais qui a déjà de la bouteille, ne s’est pas trompé en choisissant des joueurs puissants devant, des joueurs pour ne pas subir et qui entretiennent l’ADN d’Albi: l’agressivité et la férocité. Mais il y a aussi la volonté d’assurer une certaine continuité dans les actions, de jouer debout. Le SCA, qui semblait promis à une saison de transition, a déjoué les pronostics et a rapidement pris ses marques. Albi entend clairement se mêler à la lutte pour un ticket de demi-finaliste mais le calendrier est délicat et compte quelques déplacements périlleux à Perpignan, Biarritz, Béziers ou Agen.
- Montauban, 6ème, 38 points
Déjà l’an passé en Fédérale 1, Montauban était structuré comme une équipe de Pro D2 et l’incorporation de quatre ou cinq joueurs à l’intersaison a suffi. Ce qui est intéressant c’est que Montauban, pourtant promu, a fait le pari du jeu. Certes il y a toujours cette signature, l’engagement physique, mais ils savent se passer le ballon et ne s’enferment pas dans un schéma simpliste. Et puis, il y a toujours l’appui de leur public… C’est sans conteste LA révélation a l’issue de la phase aller. Si l’on se réfère aux classements des deux dernières saisons, Montauban n’est plus qu’à deux victoires du maintien! Remarquable pour un promu…
Les flops
- Narbonne, 16ème, 21 points
Le club mesure aujourd’hui l’importance d’avoir perdu cinq éléments importants à l’intersaison: Valentine, Beaux, Aurignac, Lima et Grammatico. Dans leur registre respectif ils apportaient tous quelque chose à l’équipe. Contrairement à l’an passé, l’équipe n’arrive pas à faire basculer les matchs dans le bon sens. Narbonne, en affolant les compteurs en attaque la saison dernière, avait fait naître de grands espoirs. Si bien qu’un strapontin parmi les cinq en mai 2015 leur semblait promis. Las, la spontanéité et la vitesse ont été balayées par un grand coup de tramontane et le RCNM va devoir ferrailler pour assurer son maintien.
- Tarbes, 12ème, 31 points
Leur saison 2014 a été exceptionnelle et avec le recul on se dit qu’ils étaient peut-être en surrégime et que l’effet de surprise n’a plus cours. Bien qu’ils soient capables de coups d’éclats comme à Pau ça ne semble pas suffisant pour prétendre jouer les premiers rôles. A l’instar de Narbonne, Tarbes n’a pas su capitaliser et manque de régularité, alternant le flamboyant et le médiocre.
- Agen, 9ème, 34 points
Il y a des bons joueurs dans cette équipe mais il manque des joueurs d’exception, des garçons capables de débloquer une situation dans un match serré. Le collectif est cohérent mais pour prétendre aux premières places, il faut des joueurs qui créent des différences. En faisant revenir Caucaunibuca pour la énième fois, Agen pensait tenir son joueur d’exception. Mais "Rups" n’a pas fait d’exception et continue à faire tourner en bourrique son employeur. Et quand le Fidjien décide de quitter le club fin novembre, une question s’impose: comment et pourquoi le SUA a-t-il pu lui renouveler sa confiance? Le pari était bien risqué…
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