Le maire de Bayonne contre la fusion, la majorité biarrote se déchire

  • Les manifestants anti-fusion avec en tête de cortège le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray et les représentants des associations de supporters
    Les manifestants anti-fusion avec en tête de cortège le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray et les représentants des associations de supporters
  • Groupe de supporters bayonnais contre la fusion
    Groupe de supporters bayonnais contre la fusion
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C’est désormais au monde politique de faire son apparition dans le feuilleton de la fusion basque. Jusqu’ici, les positions des mairies de Biarritz et de Bayonne n’avaient pas été clairement affichées. Mais en ce mercredi 17 juin, le maire de Bayonne est sorti de sa réserve.

Dans un entretien au quotidien Sud-Ouest, Jean-René Etchegaray indique qu’à ce jour, les conditions ne sont pas réunies pour cette union. Le maire explique sa position après avoir consulté, écouté, rencontré beaucoup de personnes. Plus que l’union des deux clubs, Jean-René Etchegaray critique la manière dont se sont déroulées les négociations ainsi que l’opacité du projet actuel: Un certain nombre d'informations me sont parvenues. Mais elles sont largement insuffisantes, et il demeure d'importantes zones d'ombre. Le maire de Bayonne rejoint ainsi l’opposition municipale qui ne cesse de clamer son opposition à la fusion, mais également les élus de sa majorité hostiles au projet comme Philippe Neys. La mairie de Bayonne ne possède aucun pouvoir décisionnaire dans la SASP Aviron Bayonnais Rugby Pro, ni au sein de l’association du rugby amateur dont le vote du 26 juin, pour ou contre la fusion, sera décisif.

Le maire de Bayonne rappelle le rôle de la municipalité auprès du club de rugby de la ville: Je resterai à ma place, le garant des intérêts de la Ville, dont je veux rappeler l'importance de l'engagement au travers de la mise à disposition des équipements et des aides publiques, notamment les subventions. La Ville ne peut s'engager dans un nouveau projet sans connaître les éléments essentiels qui concernent le montage de la future entité, les projections financières, et le projet sportif qui fonde l'union. D'autre part, la nécessité de modifier rapidement les statuts de la FFR rend encore plus aléatoire la réalisation du projet, car son assemblée générale ne s'est pas encore prononcée. Je respecterai ces décisions, mais le soutien de la Ville ne sera au rendez-vous que si les conditions essentielles sont satisfaites. Le maire de Bayonne fixe alors trois exigences pour voir se réaliser un projet d’union: Que le nouveau club soit adossé à la seule association Aviron Bayonnais Rugby aAmateur, que son siège soit fixé à Bayonne, et que la présidence soit confiée à un Bayonnais.

Groupe de supporters bayonnais contre la fusion
Groupe de supporters bayonnais contre la fusion

La mairie de Biarritz doit voter une subvention exceptionnelle d'1,5 millions d'euros

Cette annonce du maire bayonnais intervient le jour même où de son côté, la mairie de Biarritz doit voter une subvention exceptionnelle d’1,5 millions d’euros en faveur de la SASP Biarritz Olympique Pays Basque. En novembre 2005, la ville de Biarritz et la SASP BOPB signait une convention de partenariat. La Ville s'engageait à verser une subvention annuelle de 300 000 euros pendant quinze ans, de 2006 à 2020, pour le financement de la tribune Serge Kampf. Ce mercredi soir, les élus biarrots doivent se prononcer sur la modification de cette convention de partenariat afin que la ville verse en une fois les cinq dernières annuités. Mais cette 11e question à l’ordre du jour déchire le conseil municipal. Cette somme est perçue par certains comme un sauvetage financier d’une société privée par des fonds publics, le tout dans une ville en grande difficulté financière.

Au terme de l'exercice 2013-2014, le BOPB affichait une perte d'1,2 millions d'euros. Du côté de la majorité municipale de Biarritz, Guillaume Barucq et François Amigorena ont ouvertement fait part de leur intention de voter contre. Comment, dans un contexte aussi opaque et incertain, attribuer 1 500 000 euros de subvention anticipée au BOPB? interroge François Amigorena. Pour trouver trace d’un soutien public au maire Michel Veunac, il faut aller du côté de l’opposition et de Max Brisson. Si la Ville ne soutient pas son club, c'est en Fédérale 3 qu'il sera relégué, indique ce dernier. Mais Brisson est loin de faire l’unanimité dans son camp. Ainsi Maider Arosteguy rappelle que l’an dernier, le maire demandait au Conseil Municipal d’attribuer, déjà, une subvention supplémentaire exceptionnelle (exceptionnelle ce sont là vos propos Monsieur le Maire) de 400 000 euros au BOPB. L’élu de l’opposition s’interroge également sur l’utilité de la nouvelle subvention exceptionnelle: Vous nous demandez d’abonder une nouvelle aide cette fois d’un million et demi d’euros pour ce même club professionnel alors même que celui-ci doit fusionner, donc quelque part se transformer et disparaître au profit d’une autre entité juridique.

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