Faugeron: "Ce challenge ce n’est pas le mien, mais en premier, celui des joueurs"

Votre arrivée à Massy est une surprise, pourquoi arrivez-vous à ce stade de la saison ?

Didier FAUGERON: Ce n’était pas du tout prévu. Je montais à Marcoussis car nous allons entamer une série de trois matchs avec l’équipe de France des -19 ans et les dirigeants massicois m’ont appelé. Ils m’ont dit que le groupe avait envie de se maintenir et qu’il leur fallait quelqu’un pour chapeauter les entraîneurs. Cela s’est fait très simplement dans la mesure où je connaissais déjà la maison. La dernière fois, le Stade français était venu me chercher à Massy alors qu’il était dans une situation identique. Maintenant, c’est Massy qui me sollicite pour essayer d'arracher le maintien sur les six derniers matchs (rires).

Les choses ont-elles changé depuis la saison 2009-2010 ?

D.F: Je retrouve des structures identiques à celles de mon dernier passage. Exactement les mêmes personnes au club, les mêmes bénévoles qui eux aussi donnent énormément… Je rejoins un club familial.

Quel va-t-être votre rôle précis auprès de l’équipe première ?

D.F: J’aurais ce rôle de directeur du rugby mais par rapport à mon statut à Pôle Emploi, je suis juste un consultant pour les six derniers matchs du championnat. Mes fonctions sont toutes simples, je vais intervenir ponctuellement auprès des entraîneurs et du groupe pour les conseiller, mais ce n’est pas un contrat à temps plein pour le moment…

Vous êtes sous contrat avec la FFR en tant qu’entraîneur de l’équipe de France des -19 ans, ces deux missions ne risquent-elles pas de se chevaucher ?

D.F: Les U19 comme à Massy, c’est une mission ponctuelle. Cela me laisse énormément de temps. En plus, le RCME est un grand club formateur donc c’est intéressant de pouvoir relier les deux. Et puis d’un point de vu pratique, Massy et Marcoussis, c’est très proche. Je pourrais donc sans problème occuper ces deux postes-là.

Une réelle volonté de combattre jusqu'au bout

Comment s’est passée votre prise de fonction au club ?

D.F: Nous avons eu une réunion dimanche soir avec tout le groupe et l’ensemble du staff. Nous y avons évoqué le plan d’action que l’on va mener tous ensemble. Parce que ce n’est pas l’opération d’une personne, ce serait trop simple et trop beau, si cela fonctionnait comme cela. On a déterminé une ligne de conduite, une seule, et tout le monde va avancer dans le même sens. Nous allons nous partager les responsabilités et les rôles pour arriver à rester en Pro D2.

Qu’est-ce que vous allez mettre en place pour redresser la barre ?

D.F: On va s’appuyer sur des choses que l’on maîtrise. La volonté des joueurs est là, c’est le plus important. Après, nous sommes ici pour les guider et leur amener cette confiance qui fait qu’à un moment tout le monde va vouloir aller au même endroit. On a bousculé un petit peu le plan de jeu, mais comme il est basé sur nos qualités, on ne changera pas tout pour ces six derniers matchs. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation, il y a quatre clubs qui luttent. Deux descendront et deux resteront, mais pour le moment, on ne les connaît pas. Massy fait partie des inconnues au même titre que Bourgoin, Narbonne et Dax.

Comment avez-vous senti les joueurs, l’ambiance au sein du groupe ?

D.F: Je ne les ai pas encore vu jouer, mais à travers nos discussions, j’ai senti une réelle volonté de combattre jusqu’au bout. De toute façon, je crois que cela va se jouer véritablement jusqu’au dernier match. Les parcours de ces quatre clubs ne sont pas simples mais c’est exactement la même chose pour nous et les trois autres.

Samedi vous allez à Bourgoin, ça va être un très gros morceau…

D.F: Oui, mais c’est un gros morceau aussi pour eux de nous recevoir. Parce qu’ils ne peuvent pas non plus se permettre de perdre. Il y aura autant de pression sur les épaules des Berjalliens que des Massicois. Et ce sera exactement la même chose, le wee-end d'après, à Dax. Nous allons nous partager cette pression (rires).

Quand il n’y a plus de challenge, tu te fais ch...

Est-ce une pige sur la fin de saison ou ce nouveau staff est bien celui de la saison prochaine ?

D.F: Nous allons voir… Je me projette uniquement sur ces six matchs, c’est le plus important. Pour le moment, j’ai ce rôle de conseiller et mon statut ne me permet pas d’annoncer que je vais rester ou non à Massy la saison prochaine. Cependant, que le club soit en Fédérale 1 ou en Pro D2, je m’en occuperais de la même manière.

On vous désigne souvent comme un sauveteur pour les clubs en difficulté, comment vivez-vous cela ?

D.F: Oui, j’ai une étiquette… C’est vrai qu’à chaque fois, on me propose des situations compliquées, des challenges importants qui demandent beaucoup d’énergie. Mais à partir du moment où tu es sportif, ou tu l’as été, tu te nourris de ça. Quand il n’y a plus de challenge, tu te fais ch... (rires).

Dans quel état d’esprit arrivez-vous au RCME ?

D.F: Je suis tout aussi motivé que le staff, les joueurs et le club pour que l’on joue notre chance à fond. Des atouts on en a, donc au fur et à mesure des matchs, nous allons les montrer. Mais ce challenge, ce n’est pas le mien, c’est celui de Massy et de toute l’équipe, les joueurs en premier.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?

D.F : La gagne ! Et de toujours avoir la niaque parce que c’est avec ça que l’on se démultipliera. Après, on jouera bien, on jouera mal, il y aura des matchs plus aboutis que d’autres mais à l’arrivée, il faut la gagne.