Blin: "La première étape, c'est reprendre confiance"

  • Mathieu Blin, manager d'Agen
    Mathieu Blin, manager d'Agen
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Finalistes l'an passé, les Agenais connaissent des difficultés en ce début de saison. Mathieu Blin et ses hommes espèrent se reprendre contre Narbonne.

C'est une véritable surprise de voir le club d'Agen 15e du classement avec trois matchs pour trois défaites alors qu'en mai dernier, vous étiez aux portes du Top 14...

Mathieu BLIN: C'est une surprise mais quand on voit les prestations que nous avons réalisés, on sait pourquoi. On perd le match à Béziers avec très peu de défensif et une cinquantaine de plaquages ratés et d'actions inefficaces. Contre Bourgoin, on reprend la main avec une avance de onze points à la 60e minutes et on finit par perdre le match. Une nouvelle fois, une défaillance de notre part en défense qui n'a pas été bonne. Et contre Pau, c'est un peu différent car on rencontre le premier chez lui et on sort avec un point de bonus défensif qui est très intéressant. Maintenant, la réalité est telle et il nous faut l'assumer. Et on doit surtout assumer qu'être quinzième du championnat, pour notre groupe et quelque soit l'antériorité - par rapport à l'objectif que l'on s'est fixé, c'est à dire de figurer dans les cinq premiers à la fin de la saison régulière - ce n'est pas possible.

Vous sortez pourtant d'une bonne saison avec une finale d'accession disputée, une belle équipe sur le papier, peu de blessés... On a du mal à comprendre ce qui ne fonctionne au SUALG en ce début de saison...

M.B.: Cela montre une chose importante: c'est que nous sommes les seuls responsables ! Certains nous parlent de l'arbitrage, d'autres des adversaires, d'autres de certains contextes, d'autres le premier bloc etc... On a travaillé très étroitement avec l'ensemble du staff et Alain Tingaud, le président, pour reconduire le groupe que l'on sentait capable de pouvoir incarner quelque chose sur plusieurs années et puis qui a montré quelque chose d'incroyable la saison dernière en accédant à la finale d'accession au Top 14. Tout ceux qui sont là ont été choisis évidemment, nous les premiers. On s'est tirés une balle tout seuls dans le pied. Personne ne nous a mis dans la situation qui est la nôtre. On est responsable à 100% et on sera ceux qui pourront relever la tête. Vu le contexte, il faut que nous allions rechercher des points positifs et nous en avons vus contre Pau.

Avec Philippe (Sella), Jean-Jacques (Crenca) et Stéphane (Prosper), avez-vous décelé ce qui ne fonctionnait pas ou êtes-vous encore avec des interrogations ?

M.B.: On s'est rendu compte notamment sur les deux premiers matchs qu'il y avait un gros déficit d'efficacité sur le rideau défensif que ce soit dans l'organisation générale ou dans le un contre un. Pourtant, on n'a pas ouvert le jeu car nous avons décidé d'aller plus loin en reprenant les choses dans le détail et on s'est finalement rendu compte que nous n'avions peut-être pas assez travaillé la défense pendant cette préparation. Ce manque de régularité, on l'a pris directement sur une séance qui n'avait pas été mise dans la planification comme étant un thème à part entière. Nous l'avions intégré dans différents exercices de travail mais pas comme un cycle spécifique et on se retrouve avec un déficit énorme. Du coup, la confiance tombe au plus bas malgré le fait qu'il y ait eu une belle réaction de l'équipe contre Pau. Dans les comportements et dans l'investissement, les joueurs ont répondu d'une belle manière, ce qui nous permet d'espérer d'être sur une voie de reconquête.

Les gars ont bien compris que ce n'était pas le moment pour déconner et que, le moment voulu, on pourra aller boire une bière ensemble

Quel est le discours du staff pour redonner de la confiance aux joueurs et les rebooster ?

M.B.: Identifier les étapes. Dans notre métier, il faut gagner pour exister ! Si tu ne gagnes pas, tu peux avoir les plus belles phrases, les plus beaux contenus et les plus belles infrastructures, cela ne sert à rien. Et en même temps, si tu transformes cette obligation de résultats en pression négative, tu te trompes. Et c'est encore plus vrai dans les moments compliqués. On leur a dit que la première étape, c'est de reprendre confiance par nos comportements. On a joué à Pau, on reçoit Narbonne demi-finaliste en mai dernier et on va à Perpignan. On sait que ce sera très compliqué. Évidemment que la victoire est notre objectif premier et on sait par quoi ça passe. On a dit aux joueurs que l'on avait confiance en eux et que rien n'était perdu. Que tout le monde doit travailler, eux surtout. Nous le staff, nous avons bien évidemment balayé devant notre porte. Il faut d'une part assumer que tu vas être attendu par tout le monde car tu sors d'une finale et puis il faut vouloir assumer d'être dans les cinq alors que l'on a mis six mois pour y figurer l'année dernière.

Ce qui peut vous sauver aussi, c'est qu'il y a une très bonne entente au sein du club, du staff, des joueurs...

M.B.: En tout cas, il faut que ca serve à cela. On a construit avec Philippe (Sella), Stéphane (Prosper), Jeannot (Crenca) et Alain (Tingaud) et l'ensemble du club, un état d'esprit qui a pris pas mal de temps mais cela a été plus vite que ce que l'on pensait. C'est à nous comme des grands enfants de prendre nos responsabilités. La direction nous laisse tranquille et n'intervient pas et les gars ont bien compris que ce n'était pas le moment pour déconner et que, le moment voulu, on pourra aller boire une bière ensemble mais pour l'instant, ce n'est pas le moment.   

Vous affrontez Narbonne que vous avez battu en demi-finale en mai dernier. Les Audois sont, eux aussi, en très mauvaise posture au classement (13e). Interdiction formelle de perdre à Armandie ?

M.B.: Quand sur le plan comptable tu as trois défaites en trois matchs, tu ne peux plus te permettre grand chose notamment de laisser des points en route à domicile. Lionel Mazars (le capitaine, ndlr) avait parlé de joker utilisé. Narbonne nous a mis une dégelée énorme l'année dernière chez lui et la demi-finale contre cette même équipe a été extrêmement compliquée pour nous. Peut-être avons-nous eu d'avantage de maitrise pour remporter ce match. Oui, il y mobilisation générale.   

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