Dourthe: "J'aurais pu signer à Toulon"

Par Rugbyrama
  • Richard Dourthe devrait très prochainement quitter ses fonctions de manager de Dax
    Richard Dourthe devrait très prochainement quitter ses fonctions de manager de Dax
Publié le Mis à jour
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Après une saison délicate terminée à une piteuse quatorzième place, les Dacquois renouent avec la compétition dans de meilleures dispositions. Opposés à Colomiers, ce week-end à Maurice Boyau, les Landais devront confirmer. A leur tête, Richard Dourthe, qui aurait pu signer à Toulon au mois de janvier, emmène son expérience et sa vision des choses.

La reprise du championnat approche, êtes-vous impatients ?

Richard DOURTHE: Impatients ? Non. Ce n'est pas le mot. L'impatience est souvent synonyme de stress, ce qui n'est pas forcément une bonne chose. Nous sommes surtout très heureux de commencer. Cette notion de plaisir est importante.

Quel bilan tirez-vous de vos matchs de préparation ?

R.D.: Le bilan est assez bon. Nous nous sommes montrés efficaces sur ce que l'on voulait faire. Il fallait que l'on rajoute d'autres flèches à notre arc.

Quelles flèches en particulier ?

R.D.: Nous devions surtout travailler offensivement car c'est un secteur que nous n'avions que très peu révisé. Du coup, nous nous sommes gardés quinze jours pour pouvoir bosser tranquillement. Cela demande du temps, plus que la conquête par exemple qui demande moins de connexion, moins de feeling entre les joueurs. Et puis ce délai de deux semaines nous a permis de nous préserver des blessures.

Sentez-vous votre équipe en place ?

R.D.: Non nous ne sommes pas en place non. C'est tout à fait normal d'ailleurs. Nous n'avons récupéré la totalité de notre effectif que tardivement, c'est à dire au mois de juillet. Une grosse préparation physique a été nécessaire pendant les matchs amicaux. En plus la moitié de l'équipe a été renouvelée, je n'ai pas fais les statistiques exactes, mais le chiffre doit varier dans ces eaux là...

Que pensez-vous de votre campagne de recrutement ?

R.D.: Nous avons été efficients, économes et efficaces. Les joueurs qui sont là sont moins bien payés qu'auparavant. Ils sont venus pour prendre du plaisir et montrer leurs valeurs. C'est une plus value sportive et professionnelle pour eux comme pour nous. Je pense à des garçons comme Jacques Louis Potgieter ou Renaud Boyoud à titre d'exemple..

Surtout que le budget à votre disposition a été franchement revu à la baisse...

R.D.: Exactement. Le budget du club a été diminué de 1,350 million cette année. Cela fait beaucoup, il faut le dire. Lorsque l'équipe était en Top 14, je crois me souvenir que son budget était d'environ 9 millions. Dorénavant il est de 4,2 millions. Mais le tout n'est pas d'avoir énormément d'argent même si c'est important. Le mieux c'est d'avoir tout un réseau, des contacts que l'on peut enclencher pour faciliter les transactions...

L'argent demeure tout de même un facteur important dans le rugby d'aujourd'hui..

R.D.: Oui c'est vrai mais Dax, dans le contexte économique régional est dans une situation très compliquée. Dans notre bassin, il y a Mont-de-Marsan, Bayonne, Biarritz, Tyrosse, Bordeaux-Bègles.. et j'en passe. Il y a beaucoup de monde dans un périmètre réduit. Ces données font, qu'à part si nous avons un Mourad Boudjellal ou un Thomas Savare qui vient investir dans le club, nous ne serons jamais à la hauteur des meilleurs économiquement parlant.

Comment surpasser ce facteur économique ?

R.D.: A Dax, beaucoup de choses ont changé depuis quelques temps. Au niveau sportif certes, mais aussi dans la gouvernance globale. Nous allons surtout nous reposer sur nos jeunes. Nous avons toujours été des formateurs. Ce club détient cela dans ses gènes. Lors de la victoire contre Mont-de-Marsan, en deuxième mi-temps, la moyenne d'âge de notre équipe était de 21 ans (16-15). Et puis il faut se servir des erreurs pour avancer. Après mon départ de Bayonne par exemple, je me suis posé les bonnes questions et j'ai appris de mes échecs. Mon histoire là bas s'est mal terminée...

Il y a quand même eu des bons moments...

R.D.: Oui, il y a eu de très bons moments c'est vrai. C'était une très belle expérience, je retiens de bonnes choses.

Après plus de trois ans d'inactivité rugbystique, les terrains vous manquaient-ils ?

R.D.: Oui énormément, qui plus est à Dax. J'ai toujours vécu ici, alors revenir dans le milieu du rugby, ça me plaît beaucoup.

Avez-vous eu d'autres propositions ?

R.D.: Oui, j'aurais pu signer à Toulon en tant qu'adjoint de Jacques Delmas. C'était une offre très attractive. C'est flatteur aussi. Cela s'est passé au mois de janvier, le soir de Clermont-Exeter (le 12 janvier). J'ai alors rencontré le président de Toulon. Cela faisait trois ans que je n'avais pas eu de contacts avec des présidents et là tout est arrivé en même temps. Dax et Toulon.

Pourquoi avoir décliné cette proposition ?

R.D.: Toutes les conditions n'étaient pas réunies. La situation économique et familiale ne collaient pas. Les frais annexes étaient trop importants, surtout lorsque l'on a des enfants. Et puis je sais pas, je crois que je n'ai pas osé. A Dax, j'ai plus de responsabilités, en fait j'ai le poste qu'occupe Bernard Laporte à Toulon.

Quels seront vos objectifs cette année ?

R.D : L'objectif réel est de pérenniser le club en Pro D2 et de faire mieux que l'année dernière. Sinon on descendra en Fédérale 1. Le niveau s'est resserré sous l'influence du Top 14, tous les matchs seront délicats à manœuvrer. Nous ne voulons pas tomber dans des effets d'annonce. Chaque rencontre sera importante.

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