Pau n'a jamais su dépasser ses faiblesses

Par Rugbyrama
  • Brice Monzeglio - Pau Albi - 24 novembre 2013
    Brice Monzeglio - Pau Albi - 24 novembre 2013
  • Bouilhou - 24 novembre 2013 - PAu
    Bouilhou - 24 novembre 2013 - PAu
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Dépassés et pris de vitesse d’entrée, les Béarnais n’ont jamais vraiment réussi à inquiéter des Rochelais largement dominateurs en demi-finale de Pro D2 ce dimanche. Pour les Palois, leur défaite (35-18) ne souffre d’aucune contestation et ne laisse pas la place aux regrets. Analyse, à chaud, d’une rencontre dont l’entame fut "cauchemardesque" pour le capitaine Jean Bouilhou.

Si les Rochelais ont longuement célébré leur qualification en finale d’accession sur la pelouse de Marcel-Deflandre, les Palois ont été les premiers à se présenter devant la presse à la sortie des vestiaires. La mine triste, ils se sont exprimés sans frustration malgré l’issue de leur saison, une troisième élimination consécutive en phases finales du Pro D2. "Il n’y a pas de regrets puisque l’on s’est battu avec nos armes jusqu’au bout", résumait calmement le capitaine Jean Bouilhou. Pris dès les premières secondes dans l’engagement physique, les Béarnais ont vu leur défense céder après moins d’une minute. Le début d’une longue domination rochelaise où les joueurs de la Section n’ont pas su ni conserver le ballon, ni assurer leur conquête, ni mettre les Maritimes sous pression, si ce n’est que brièvement. L’entame de match, avec les premières fulgurances du phénomène Botia d’entrée, est d’abord mise en avant par Joël Rey pour expliquer les difficultés. "Quand on prend un essai au bout de 30 secondes, je ne vois pas comment on peut inverser la tendance…"

Bouilhou: "La Rochelle mérite sa victoire"

Pourtant, les Palois n’ont jamais baissé les bras. Ils ont même recommencé à croire en leurs chances autour de la 40e minute. Et c’est bien ce qui pourrait leur laisser de la frustration. "A la pause, on leur a dit que rien n’était perdu, raconte l’entraîneur des avants. Quitte à perdre, au moins se lancer dans la remontée…" David Aucagne avalise. "Il n’y avait que 12 points. Dans le rugby ce n’est rien, il faut y croire". Après un essai inscrit juste avant la mi-temps (19-7), les Béarnais reviennent ensuite à neuf points à la 42e grâce à la botte de Lescalmel. Avant, finalement, que les Rochelais n’imposent définitivement leur rythme sur cette rencontre. Blasé, Jean Bouilhou ne peut, au final (35-18), que reconnaître la supériorité des Maritimes : "Au vu du match, La Rochelle mérite largement sa victoire avec un match maitrisé de A à Z. On a un petit peu réussi à les faire douter, mais aujourd’hui, on avait trop de retard à l’allumage, avec un 19-0, pour espérer exister un peu plus".

L’analyse de la rencontre est peu flatteuse pour des Palois qui n’ont surtout jamais su dépasser leurs faiblesses apparues en première période. "Le début de match était un peu cauchemardesque avec beaucoup de blessures et des essais assez rapides", confirme le capitaine palois. Joël Rey poursuit. "En première il ne faut pas rêver: on a deux lancers en touche dont un à cinq mètres de notre ligne. En mêlée, on fait un engagement, et ensuite on prend trois pénalités. Quand vous n’avez aucun ballon pour lancer votre jeu, il est très difficile d’imposer quelque chose à l’adversaire". "C’est une globalité, regrette pour sa part l’entraîneur des arrières. On n’a pas su mettre la main sur le ballon. Contre une équipe comme ça, avec des individualités pareilles, ça reste compliqué". Après l’entame, les blessures dans la ligne de trois-quarts (Drouard, Niko, Manca) et les cartons jaunes sont progressivement venus affaiblir un peu plus les Béarnais.

Rey: "En mêlée, les Rochelais étaient plus forts"

Joël Rey enchaîne la critique. "La défense et la mêlée ont été les deux points faibles de notre après-midi". C’est surtout en mêlée fermée que les avants de la Section étaient attendus bien plus performants. Le coach des avants ne peut que faire le constat suivant, un peu désabusé. "On a pris trois pénalités parce que la liaison n’est pas au coude ou autre part… La mêlée, c’est toujours particulier, mais aujourd’hui les Rochelais étaient plus forts". Pas question, par contre, d’évoquer un éventuel manque dans la préparation des hommes du duo Aucagne-Rey. L’intensité affichée par les Charentais dès le départ était bien attendue du côté de la Section. "On savait que c’était leur point fort, coupe David Aucagne. Mais, pour éviter ça, on a gardé le ballon trop épisodiquement. […] Et puis, en première mi-temps, tous les ballons qu’on leur a rendus étaient trop profonds, et ça alimentait encore plus leur jeu". Le constat est définitivement implacable.

Les Béarnais cherchent néanmoins à tirer le positif, si possible, de cette rencontre. C’est la volonté des siens que préfère retenir le capitaine. "On s’est accroché, et on est un petit peu revenus. On est resté solidaire, concentré sur ce qu’on avait à faire. Ce n’est pas une victoire, mais en comparaison du match qu’il y a eu, c’était bien de revenir". "Je suis fier de mes joueurs, ils s’y sont filés jusqu’au bout, termine Aucagne. Après, le sentiment, c’est que l’on n’y arrive pas, donc il faut que l’on se remette en question. Des choses ont été engagées avant la fin de cette saison, j’espère que ça va nous apporter énormément". Futur manager de la Section paloise, Simon Mannix, actuellement entraîneur des arrières du Munster, avait justement fait le déplacement à La Rochelle, lunettes de soleil devant les yeux. Le voilà désormais fixé sur la destination de Pau pour la saison prochaine.

Bouilhou - 24 novembre 2013 - PAu
Bouilhou - 24 novembre 2013 - PAu
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