La saison de La Rochelle en sept moment-clés

  • Joie de Damien CLER - La Rochelle Agen - 25 mai 2014
    Joie de Damien CLER - La Rochelle Agen - 25 mai 2014
  • Uini Atonio - la rochelle lyon - 2013
    Uini Atonio - la rochelle lyon - 2013
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Avant de fêter cette accession en Top 14 puis d’attaquer la préparation de la saison prochaine, les entraîneurs de l’Atlantique stade rochelais ont pris le temps de revenir sur cet exercice de Pro D2 2013-2014. Aux côtés de Patrice Collazo et Fabrice Ribeyrolles dans la zone mixte du Stade Chaban-Delmas, nous avons déterminé les moments décisifs de la saison des Maritimes.

Tout vient à point à qui sait attendre. Ce proverbe pourrait bien être la devise de l’Atlantique stade rochelais dernière génération. Depuis la descente des Rochelais en 2011, le projet du club s’est construit pas à pas. Avec l’objectif de pérenniser, à terme, la formation portuaire en Top 14. Pour cela, le duo d’entraîneurs Collazo – Ribeyrolles a travaillé dans la sérénité avant d’aboutir à cette accession remportée avec une saison d’avance sur le projet "Grandir ensemble 2015". Un job mené année après année, étape après étape. "Et même match après match", reprend l’entraîneur des avants.

"Avec Patrice, nous avions un exemple, prolonge Fabrice Ribeyrolles. Il y a deux ans, nous avions discuté avec Fabrice Landreau qui nous avait dit qu’il avait mis trois ans pour faire monter Grenoble. Nous trouvions cela logique". Et le coach des arrières de détailler: "La première saison, on a un effectif que l’on n’a pas vraiment choisi. La deuxième on commence à construire, il y a 18 départs et 15 arrivées. Et puis cette année on a peaufiné à des postes clés, avec la venue, aussi, de jeunes qui poussaient". "Dès le stage de début de saison, j’ai senti cette année que les joueurs, avaient beaucoup de caractère, et voulaient faire quelque chose", termine le Varois Collazo. Retour, justement, sur les moments marquants de la saison des Maritimes.

La Rochelle – Albi (41-9), le 7 septembre 2013

Pour leur premier match de la saison à domicile, les Rochelais ont marqué les esprits. Auteurs d’une entame explosive avec trois essais inscrits en moins de vingt minutes, ils ont ensuite présenté aux Tarnais une défense digne du mur de l’Atlantique en deuxième période. Un potentiel offensif et défensif présenté sur chaque mi-temps comme une promesse pour la suite. Mais Fabrice Ribeyrolles, lui, préfère évoquer ses "regrets" sur la première journée du championnat, perdue à Mont-de-Marsan (31-28). "Parce qu’on a envoyé énormément de jeu, qu’on a eu beaucoup d’occasions, qu’on en met très peu, et qu’on prend des contres…" En retenant la bonne réaction de ses hommes une semaine plus tard, l’ancien pilier toulousain corrobore: "J’ai dit aux joueurs de ne surtout pas s’en satisfaire. Et ils ont bien rectifié le tir en recevant Albi !"

Pau – La Rochelle (18-19), le 29 septembre 2013

Après une deuxième demi-finale consécutive perdue au Hameau dans un contexte tendu en mai 2013, les Rochelais avaient coché cette nouvelle confrontation face à Section paloise d’une croix rouge. Ils étaient pourtant menés 18-6 à la pause. Mais, à 12 contre 15 (après trois cartons jaunes pour Goujon, Cedaro et Canale) à la 55e, c’est là que les Maritimes sont véritablement rentrés dans ce match face à un concurrent direct à la montée. Deux pénalités et un essai transformé plus tard, ils s’offrent sur le fil cette "fabuleuse" victoire, félicite l’ancien centre clermontois. "On peut dire qu’on tutoie le néant avant de tutoyer la lumière, se souvient Patrice Collazo. Et on arrive à montrer que le groupe n’avait pas envie de perdre encore une fois là-bas, et il s’est donné les moyens !" Pour Ribeyrolles néanmoins, toutes les victoires à l’extérieur ont marqué un moment clé. "Parce qu’on avait cette capacité à aller chercher des résultats, à ne rien lâcher, justifie-t-il. Chacune, acquise dans la maîtrise ou dans la souffrance, a mis une pierre à l’édifice".

La Rochelle – Agen (17-25), le 30 novembre 2013

"Les Agenais gagnent parce qu’ils sont largement supérieurs. Il n’y a pas photo". Le constat est signé par l’entraîneur des avants. Cette première (de leurs deux) défaite(s) à domicile marque un gros coup dur pour les Rochelais. Surtout que, malgré un essai inscrit à la 74e minute, ils échouent même à un petit point du bonus défensif. Face à ce résultat, c’est la capacité de se remobiliser de la part de ses joueurs que le staff retient. "La semaine suivante, un peu au pied du mur, on va gagner à Aurillac, où le club ne l’avait plus emporté depuis 15 ans !", confirme Collazo. Apprendre de ses échecs fut donc une force de l’ASR cette année. "Les deux défaites contre Agen a été pour nous une source d’enseignements, qui nous ont évité de faire des erreurs aujourd’hui, termine Ribeyrolles. On a su changer un peu notre façon de jouer, pour s’adapter à l’adversaire".

La Rochelle - Narbonne  (48-17), le 5 avril 2014

Une conquête solide, une mêlée puissante, du dynamisme au large et de la précision… Contre Narbonne, les hommes du duo Collazo – Ribeyrolles ont clairement réussi une des rencontres les plus abouties de leur saison. Si ce n’est la plus aboutie, avec notamment 48 points et quatre essais inscrits contre des Audois, présentés comme des maîtres de jeu. C’est peut-être de là, dans la préparation, qu’est née leur formidable entame. "On entendait depuis quelques semaines, non pas les Narbonnais mais les spécialistes nous dire qu’on allait prendre une leçon de rugby, confirme le coach des avants. On a su recadrer les choses". Son homologue est du même avis: "Ça nous a bien énervé, et on a montré qu’on était capable de hausser notre niveau de jeu, notre intensité face à une grosse échéance".

Carcassonne – La Rochelle (14-34), le 7 mai 2014

Rejouée début mai, cette rencontre signifiait déjà la fin de longues péripéties. Cette victoire bonifiée a finalement marqué un grand moment de la saison des Maritimes, en prouvant que le groupe n’avait pas été affecté. Surtout dans un contexte à l’ancienne. "Cela a été un commando, raconte Collazo. On est parti avec des minibus. J’ai conduit, Fabrice aussi, les joueurs également. On est parti avec des minots, mais là aussi, on est monté dans le bus pour gagner.  On n’a toujours compté que sur nous, donc on a assumé pour répondre sur le terrain". Entre Espoirs et joueurs peu utilisés cette saison, les Rochelais ont ainsi monté un caractère formidable. Ribeyrolles poursuit: "Cette énergie des jeunes qui n’allaient faire qu’un match sous ce maillot représente quelque chose ! Cela a été une superbe soirée, un coup de pied au cul pour la fin de saison qui nous a fait un bien terrible".

La Rochelle – Pau (35-18), puis Agen – La Rochelle (22-31) en phases finales

En demie, comme en finale, les Rochelais ont démarré sur les chapeaux de roue: 19-0 à la 37e contre la Section, 3-31 contre le SUALG à la 46e. Pourtant, à leur belle maîtrise est à chaque fois venue se mêler quelques frayeurs. Un mélange typique des phases finales, à l’image aussi, d’une saison faîte de montagnes russes pour l’ASR. L’entraîneur des avants avalise: "C’est toujours ça. On n’est à l’abris de rien. Il faut faire très attention, marquer sur chaque temps fort, pour ne pas avoir de regrets. Et aujourd’hui on peut dire qu’on n’en a pas !" La pression d’une finale que le duo de coachs n’avait pas encore connu à un tel niveau a ainsi été idéalement gérée. Ribeyrolles donne son vécu: "On découvrait une demie à domicile, on a vu l’engouement populaire, ce public, ce seizième homme, qui nous a porté avec un match de qualité contre Pau. Ensuite, on avait hâte de vivre une finale à l’extérieur, pour voir cette transhumance jaune et noire. Quand on a vu le stade, on était fier, on ne pouvait pas rendre les gens malheureux !" Et ils leurs ont bien rendu.

Uini Atonio - la rochelle lyon - 2013
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