Bobo: "Si nous jouons tous ensemble, rien ne peut nous arrêter"

  • Sireli Bobo - La Rochelle
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Arrivé début mars dans la cité portuaire en tant que joker médical, Sireli Bobo fait le bonheur des Maritimes. A 38 ans, il est devenu un titulaire indiscutable sur l’aile droite du Stade rochelais, inscrivant notamment cinq essais. A l’issue de victoire contre Pau, l’expérimenté mais discret Fidjien a accepté de se livrer dans la zone mixte du stade Marcel-Deflandre. Il croit en la montée.

Vous avez livré une sacrée rencontre contre Pau en demi-finale (35-18)…

Sireli BOBO: C’était un match très important pour le club et les joueurs. C’est super de l’avoir remporté ! […] Je pense qu’on a su faire la différence en prenant les opportunités que nous avons eues pour marquer. Nous avons su évoluer tous ensemble dans le même sens. De la première à la dernière minute.

Accéder à cette finale faisait-il partie de vos espérances en arrivant ?

S.B.: Quand je suis arrivé ici, il restait une dizaine de matchs. C’était un grand challenge de prouver que je pouvais apporter quelque chose à l’équipe. Pas du tout pour moi, mais pour l’équipe (il insiste), pour les gars. Après, je pense que la façon dont je joue est un peu différente, et que ça aide notre stratégie d’équipe.

Vous expérience doit être un apport considérable à l’équipe pour ces matchs-là…

S.B.: Cela ne tourne pas autour de moi. Tu fais ça pour ta famille, tes partenaires, tes entraîneurs, ton club, tes supporters. C’est quelque chose que je voulais vraiment vivre en arrivant. Et les fans m’y ont vraiment aidé. Je suis ici depuis un petit moment, et j’ai vu comment le public peut se faire entendre lors des rencontres à domicile. Leur soutien est vraiment important pour l’emporter.

Que vous êtes-vous dit avant d’entrer sur la pelouse pour imposer votre puissance d’entrée ?

S.B.: Avant les matchs, je crois toujours en deux choses : si tu es bon dans le mental et dans le combat, rien ne peut t’arrêter. A condition que tous les joueurs travaillent ensemble. […] Des fois, si tu penses trop au résultat ou au plan de jeu, cela te met trop de pression. Il faut commencer par profiter de tout ce que tu fais sur le terrain. C’est ce en quoi je crois. C’est en profitant que tu peux donner le meilleur de toi-même pour toute l’équipe.

Revenons quelques mois en arrière. Comment êtes-vous arrivé à La Rochelle ?

S.B.: J’étais au Japon (au NTT Docomo Red Hurricanes, NDLR), et j’ai croisé Lep’s (Levani Botia) qui jouait au rugby à 7. Je voulais l’aider à venir en France. J’ai cherché de bonnes opportunités pour lui, et j’ai réussi à le mettre en contact avec le coach (Patrice Collazo) que j’ai connu au Racing Métro. Mais je ne savais pas du tout que j’allais finir ici. Et puis il m’a offert cette opportunité. Au début j’ai hésité, et puis rapidement, j’ai accepté de venir pour gagner du temps de jeu, et me préparer physiquement pour les Fidji avant la prochaine Coupe du monde.

Côtoyer ces jeunes joueurs m’encourage à être à mon meilleur niveau, à repousser encore mes limites malgré la barrière de mes 38 ans

Le Pro D2 vous-a-t-il fait hésiter ?

S.B.: Non, non, il n’y avait aucune déception. C’est du rugby ! Cela m’importait peu que ce soit en première ou deuxième division. Et puis la confiance que m’ont apportée les entraîneurs en arrivant m’a permis de vite me retrouver titulaire. Je les remercie de m’avoir laissé cette opportunité que j’ai su saisir pour faire partie de ce groupe.

Vous avez trouvé plusieurs Fidjiens en arrivant, avec des jeunes comme Levani Botia. Est-ce que vous n’êtes pas, en quelque sorte, "le père" de cette communauté ?

S.B.: Non, non, je ne suis pas le père (il rigole). En fait, côtoyer ces jeunes joueurs m’encourage à être à mon meilleur niveau, à repousser encore mes limites malgré la barrière de mes 38 ans. Mais je prends toujours du plaisir à m’entraîner, à jouer des matchs. Je continue de travailler pour me maintenir au niveau et conserver ma place dans le XV de départ.

Les attentes, à votre arrivée, étaient nombreuses. Ont-elles participé à vous motiver ?

S.B.: Pas vraiment. Je crois en Dieu, vous savez. Une des seules choses auxquelles je porte de l’importance, c’est ma relation avec mon dieu. Cela m’aide à être honnête. Et le reste suit. Même dans mes rêves, je n’avais jamais planifié ma venue ici. C’est ma relation avec Dieu qui l’a permis.

Et quel est son plan pour votre futur ?

S.B.: Je veux continuer à profiter. Comme le dit la Bible, si tu t’engages à fond, ton projet réussira. Ce qu’il en sera après ? Je ne sais pas. Peut-être que je vais rester ici l’année prochaine. J’adore La Rochelle, ma femme aime aussi beaucoup cet endroit. Mais personne ne connaît le futur. Et ça dépend aussi des entraîneurs. Je respecterai leur décision. S’ils veulent que je reste, je resterais. J’adore aussi ce groupe, c’est comme une grande famille. Tout le monde est très proche. C’est très important à mes yeux. Cela donne le courage de jouer pour les autres.

Cela fera-t-il une différence que La Rochelle soit en Top 14 ou en Pro D2 ?

S.B.: Tout est dans la tête. Il nous faut saisir l’opportunité que nous avons. Nous sommes à 80 minutes seulement de la montée. Les dernières minutes de la saison. Nous devrons être à notre meilleur niveau plutôt qu’attendre une nouvelle opportunité l’année prochaine. Si nous jouons tous ensemble, rien ne peut nous arrêter pour rejoindre le Top 14.

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