Bourgoin : Rajon est trop friable

Pierre-Rajon, c’est un stade mythique du rugby français. Des tribunes proches de la pelouse, un public toujours présent. Mais aussi une citadelle difficilement prenable lorsque le pack des Ciel et Grenat se mettait en action. Ce temps-là, pas forcément si lointain, semble désormais révolu. Après une saison dernière très compliquée en Top 14, avec seulement deux maigres succès à domicile (Agen et Brive), Bourgoin s’avouait ambitieux avec un recrutement riche sur le plan quantitatif (malgré un budget revu à la baisse !). Surtout, le mot d’ordre était de faire régner la terreur à domicile, comme l’avouait durant l’intersaison le deuxième ligne Albin Louchard: "Nous devons remettre les pendules à l’heure pour être de nouveau craints et marquer le esprits à Rajon. Ça passera par les premiers matchs amicaux et ceux de championnat".

La Rochelle après Pau

Force est de constater que l’objectif n’est pour le moment pas respecté. Après huit journées de championnat, la citadelle de Pierre-Rajon est déjà tombée à deux reprises. Après Pau le 11 septembre dernier, c’est au tour de La Rochelle de venir s’y imposer samedi dernier (21-18). Et heureusement que les Berjalliens ont joué les dernières minutes à 15 contre 13 pour arracher le point de bonus défensif. Sinon, la désillusion aurait été immense. Actuellement septième au classement, Bourgoin compte onze unités de retard sur le leader Oyonnax. Un fossé conséquent qui met au grand jour les maux berjalliens. "Ça fait ch…, déclare colérique le pilier Franck Montanella. On devient une équipe moyenne".

Corriger l’indiscipline

"Quand je vois le monde qui se déplace au stade, ce n’est pas normal. On va être télévisés quatre fois de suite, il faut se réveiller, sinon on va passer pour des glands", rajoute l’ancien joueur d’Aix et du Stade français. "Il faut réagir très très vite", confirme le troisième ligne et capitaine Wessel Jooste. Avant la fin de l’année civile, Bourgoin aura trois occasions pour rectifier le tir avec les venues de Tarbes, Béziers et Narbonne. Rien d’effrayant certes mais la moindre contre-performance serait une catastrophe. En tout cas, l’entraîneur Laurent Seigne veut corriger les errements de son groupe. A commencer par l’indiscipline: "La relation avec l’arbitre m’ennuie. Contre La Rochelle, on l’a embêté pendant quatre-vingts minutes, il n’allait pas siffler la dernière pénalité. Je ferai maintenant des choix par rapport à la discipline. Si c’est nécessaire, on fera jouer les jeunes". Sans concession.