Bourret : "La cerise sur le gâteau"

C'est une sacrée performance qu'a réalisé Dax en faisant chuter le leader Oyonnax chez lui...

Mathieu BOURRET  : En effet, et à vrai dire, on ne s'y attendait pas forcément. Nous jouons chaque match pour le gagner mais honnêtement, on aurait bien signé pour un bonus défensif avant la rencontre. La victoire, chez eux, a été la cerise sur le gâteau.

Quelles ont été les clés de cette victoire  ?

M.B  : Premièrement, nous ne sommes pas passés à côté de notre entame comme nous avons pu le faire par le passé, notamment à Mont-de-Marsan. Quand on ne part pas d'entrée avec un handicap, cela devient plus facile. La pression était plus de leur côté. Ils recevaient, étaient leaders, et avaient plus à perdre que nous. Après, nous avons été réalistes et nos avants, comme depuis le début de l'année, ont fait un gros travail qui a payé.

N'avez-vous pas eu peur de rentrer dans le rang après la défaite dans le derby landais?

M.B  : Un peu, c'est vrai. Contre Mont-de-Marsan, nous étions dans l'euphorie d'être invaincus et peut-être trop confiants. Du coup, notre première mi-temps a été catastrophique et nous avons pris une leçon de rugby. Les coachs ont alors beaucoup insisté sur la vidéo, appuyant là où ça faisait mal, et le match d'Albi, dans de mauvaises conditions climatiques, nous a remis la tête en place.

Vous avez repris le fauteuil de leader et abordez une série de trois rencontres abordables (un déplacement à Périgueux, et deux réceptions contre Carcassonne et Aurillac). La prise de pouvoir peut donc se prolonger.

M.B  : Je l'espère  ! Maintenant qu'on a goûté au haut de tableau, on aimerait y rester même si on ne tire pas de plans sur la comète non plus. Il faudra préparer au mieux ce déplacement à Périgueux et se méfier, car même s'ils sont lanterne rouge, aucune équipe ne s'est balladée la-bas.

Comment expliquez-vous un tel changement entre le Dax de l'année dernière qui souffrait et celui de cette année qui explose?

M.B. : Déjà, le début de saison qui est bien meilleur. L'an dernier, on commence très mal à Aurillac où on en prend 36. Cette année, on gagne notre premier match contre Béziers, ce qui nous met en confiance d'entrée. Le groupe s'est mobilisé pour ne pas revivre la même saison galère. On s'appuie aussi sur une défense très solide. Et puis l'ambiance est vraiment excellente. Personnellement, cela faisait longtemps que je n'avais pas connu ça en club. Cet état d'esprit joue un grand rôle dans notre réussite actuelle.

Vous êtes cette année le buteur numéro un, quelles sont vos relations avec Richard Apanui, artificier en chef l'an dernier?

M.B  : Vraiment très bonnes. C'est un mec super facile à vivre et avec de grandes qualités. Quand je sors, il prend ma relève au pied, et quand je ne sens pas une pénalité ou une transformation, je sais que je peux lui laisser les yeux fermés. La concurrence est très saine et il y a une vraie entente entre nous. Il nous arrive même parfois de jouer au golf ensemble ! C'est une bonne chose pour le club d'avoir dans ses rangs deux buteurs en réussite.

Avec un tel démarrage en championnat, n'y a-t-il pas des rêves de Top 14 qui commencent à trotter dans l'esprit du groupe?

M.B. : Franchement non. Nous ne sommes qu'à un tiers du championnat et la saison est encore très longue. On ne tire pas des plans sur la comète. Surtout par rapport à la saison passée, il serait prétentieux de notre part de parler de montée. Après, on a tous envie de faire une grosse année, et rester en haut le plus longtemps possible. Accrocher les phases finales, ce serait déjà magique pour nous.