Oyonnax, la dernière marche

Toujours placé, jamais gagnant ! Voila comment on pourrait résumer très brièvement les performances d’Oyonnax lors des deux dernières saisons. Arrivé en finale à la surprise générale en 2009 où il dut baisser pavillon devant Albi, l’USO a confirmé l’an passé sa grande montée en puissance malgré une défaite en demi-finale contre la Rochelle. L’occasion fut bien belle pour les Haut-Bugistes mais ces derniers n’ont jamais franchi le cap. Cette année encore, ils feront partis du wagon des favoris pour les places de haut de tableau. Et ce malgré le début d’un nouveau cycle.

Du côté des entraîneurs, Christophe Urios est resté fidèle au club. Il vient même de signer un nouveau contrat de trois ans avec la ferme intention de voir la formation de l’Ain gravir le dernier échelon. Toutefois, il ne sera plus accompagné de son acolyte Olivier Nier. Celui-ci s’est envolé pour Aix-en-Provence, qui est maintenu en Pro D2. Urios est désormais entouré de deux anciens joueurs et capitaines d’Oyonnax : Vincent Volle (avants) et Frédéric Charrier (trois-quarts). Une mutation certaine qui s’est aussi étendue au niveau de l’effectif. L’arrière Silvère Tian, le joueur référence, n’a pas résisté à toutes les sirènes venues du Top 14 et s’est engagé en faveur de Bourgoin. Le troisième ligne Gambo Adamou a rejoint Castres alors que le pilier Giorgi Jgenti portera les couleurs de Montpellier. Il a donc fallu compenser ces pertes et l’USO a réalisé quelques bonne pioches comme le puissant troisième ligne bordelais Brice Monzeglio ou le centre de Montauban, Jean-Emmanuel Cassin. Le pack, qui a quelque peu souffert l’an passé, a été densifié avec les venues du talonneur Pinto Ferrer (115kg), du pilier Volschenk (120kg) ou du troisième ligne d’Aurillac Fono (110kg). Tout comme le milieu du terrain avec le centre samoan Pune (102kg).

Des ambitions élevées

Bref, Oyonnax s’est armé pour réaliser son rêve. Et pour éviter de reproduire les erreurs connues lors des matchs cruciaux. "Nous avons tiré les leçons de la fin de saison dernière qui n’a pas répondu à nos attentes. Nous savons pourquoi nous avons échoué alors que nous pouvions atteindre l’objectif de disputer une demi-finale à domicile. C’est à partir de cette réflexion que nous avons orienté notre recrutement pour avoir un effectif plus conséquent et pour introduire de la jeunesse dans toutes les lignes. Sur ces bases, nous pouvons travailler à court et moyen termes", précise dans Midi Olympique Hervé David, le président du club.

Les ambitions sont donc toujours élevées pour une formation qui a grandi très rapidement. A peine sept ans de présence dans le rugby professionnel et le club de l’Ain fait partie des références dans l’antichambre de l’élite. "L’objectif, c’est d’être tout simplement là où on nous attend. Il y a encore quelques temps nous ne savions pas comment nous positionner par rapport à nos ambitions. Désormais, tout est clair. Au minimum, nous visons une place qualificative, avec la volonté d’accrocher une demi-finale à domicile et la possibilité , le cas échéant, de faire plus", avance Hervé David.

Cette confiance dans les objectifs pourrait constituer une arme supplémentaire dans les rangs haut-bugistes. L’envie d’aller plus haut devra se traduire sur le terrain comme le confirme Christophe Urios. "Il faudra retrouver notre état d’esprit car le mois d’avril dernier nous a marqués. Mais l’idée majeure est de poursuivre notre évolution. Nous devrons être dangereux partout. Et surtout, devenir de moins en moins lisibles et prévisibles pour nos adversaires." C’est certain, Oyonnax sera un sérieux client cette saison. Et tentera de franchir cette dernière marche sur laquelle il a douloureusement butée.