T. Lièvremont: "Une approche différente"

Par Rugbyrama
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Dax et son manager Thomas Lièvremont préparent la saison à venir après la relégation en Pro D2, un championnat dans lequel le club landais apparaît comme légitime favori. Suite au lourd revers (35-3) contre Castres lors du premier match amical, il estime qu'il reste encore beaucoup de travail.

Lors de votre premier match amical vendredi dernier, vous vous êtes inclinés 35 à 3 contre Castres. Il vous reste encore quatre semaines de préparation mais qu'avez-vous déjà retenu de cette rencontre ?

Thomas Lièvremont : Qu'il reste beaucoup de boulot ! Je savais que nous allions manquer de repères collectifs et individuels. En plus, nous avons fait jouer de nombreux jeunes. Les Castrais, qui reprennent la compétition dans deux semaines, sont plus avancés dans leur préparation. Nous étions conscients que nous étions en retard par rapport à eux mais on a vu qu'il restait quand même encore beaucoup de travail.

Sur quels points en particulier ?

T. L. : Un peu à tous les niveaux en fait. On manque encore de cohésion et de repères, comme je le disais, sur le plan défensif ou offensif. Physiquement non plus, nous ne sommes pas prêts. Mais c'est normal.

Avez-vous retiré tout de même des choses positives ?

T. L. : Oui, surtout des satisfactions individuelles. Il y a quelques joueurs qui nous ont montrs que l'on pouvait compter sur eux. Des jeunes et des moins jeunes ont déjà prouvé des choses. Nous savons que nous pourrons nous appuyer sur eux cette saison. Ce sont eux qui, maintenant, vont tirer le groupe vers le haut.

Vous avez été relégué en fin de saison dernière. Depuis la reprise de l'entraînement, avez-vous l'impression que vos joueurs ont évacué et digéré cette déception ?

T. L. : Evacué, j'espère. Encaissé, je ne sais pas, c'est différent. Evidemment, cette relégation est un gâchis à nos yeux et laisse une grosse frustration. Mais il faut désormais passer à autre chose. Nous entamons une autre saison, nous avons fixé de nouveaux objectifs.

Quelles sont donc les ambitions du club pour cette saison ?

T. L. : Nous nous sommes fixés comme objectif d'être demi-finalistes, donc de terminer dans les cinq premiers du classement. Après, on verra. Le club est en reconstruction à tous les niveaux. On vise le haut du tableau mais on ne veut pas se mettre le couteau sous la gorge.

Malgré la descente, Dax n'a pas connu beaucoup de chamboulement dans son effectif cette saison. Etait-ce un choix de votre part ?

T. L. : Oui, nous avons conservé des joueurs de qualité. On en a tout de même perdu deux ou trois que j'aurais aimé garder en Pro D2. Mais par rapport au marché et à notre masse salariale, c'est plutôt bien. Nous avons su conserver une ossature stable et c'est important.

Justement, au vu de cette stabilité, les entraîneurs de Pro D2 vous placent souvent parmi les grands favoris pour la saison à venir. Qu'en pensez-vous ?

T. L. : Nous savons que nous faisons partie des favoris, comme d'autres équipes. Mais j'espère que nous ferons parler de nous et que nous aurons des résultats grâce à un beau rugby et non pas seulement grâce à des noms.

Vous êtes donc satisfait de l'effectif que vous avez à disposition. Comment sentez-vous le groupe depuis la reprise ?

T. L. : Le problème est que nous n'avons pas récupéré tout le monde au même moment. Les internationaux sont arrivés trois semaines après les autres joueurs. Du coup, cela pose des soucis au niveau de leur préparation physique. On manque d'homogénéité dans le travail. Je suis un peu inquiet mais il nous reste quand même trois matchs amicaux pour régler tout ça.

Selon vous, quelles sont les principales différences entre le Top 14 et le Pro D2 ?

T. L. : Le Pro D2 est un championnat que je vais découvrir. Mais certains joueurs de l'effectif l'ont connu il y a trois ans. Tout le monde me dit que c'est une compétition différente. Peut-être, je dis bien peut-être car je ne le sais pas encore, qu'il y a un peu moins de jeu et que ça "ferraille" un peu plus. Mais je suis certain que c'est un championnat dur et long, avec tout de même seize équipes. En plus, cette année, le niveau aura changé. Il n'y aura pas d'ogre comme le Racing l'an passé et ce sera très équilibré.

Et dans votre travail de préparation, quelles sont les différences ?

T. L. : Au niveau de la préparation physique, cela ne change pas grand chose. Certes, les clubs de Pro D2 ont en général moins de moyens ou d'infrastructures, mais ils effectuent le même travail. Par contre, dans l'approche, c'est différent. L'an dernier, nous abordions la saison dans la peau du petit poucet. Là, nous sommes censés jouer le haut de tableau. La préparation psychologique est donc différente.

A titre personnel, vous entamez votre deuxième saison en tant qu'entraîneur. Qu'avez-vous appris de ce nouveau rôle l'an passé ?

T. L. : C'est difficile à matérialiser. En tant qu'entraîneur, on apprend tous les jours et toutes les saisons. C'est un éternel recommencement. Je pars du principe qu'un bon entraîneur doit posséder beaucoup d'expérience. Cela m'a donc certainement manqué l'an passé. J'en aurai de toute façon toujours plus que l'année précédente mais aussi toujours moins que l'année suivante. Je dois encore apprendre. Nous devons encore tous apprendre car je parle aussi au nom du staff qui est resté le même cette saison.

Sur quel plan souhaitez-vous le plus évoluer ?

T. L. : Au niveau de la gestion du groupe. J'ai certainement commis des erreurs l'an dernier et il faut que je les corrige. On arrive toujours avec ses convictions mais il faut ensuite s'adapter pour s'améliorer. Cette dimension humaine est le point le plus compliqué à gérer. Je vais m'attacher à le faire du mieux possible. Au niveau des méthodes d'entraînement, on apprend également avec le temps et on essaye d'effacer ce qui n'a pas marché pour progresser.

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