Dridi : "Une envie terrible"

Par Rugbyrama
  • Mohamed Dridi 2007
    Mohamed Dridi 2007
Publié le Mis à jour
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A 26 ans, Mohamed Dridi est passé par beaucoup d'épreuves. Longtemps blessé à Biarritz puis sans club, il s'est réfugié en Fédérale 1 avec Marseille, mais l'aventure a tourné court. Aujourd'hui, la chance sourit enfin au troisième ligne, qui doit signer jeudi un contrat avec Saint-Etienne.

Comment ça va physiquement, après deux ans de galères ?

Mohammed DRIDI : Ça va. J'ai passé une saison et demi blessé. C'était une période très dure pour moi, mais le plus difficile c'est de se dire que les gens pensent que vous ne valez plus rien, que vous êtes fini. Paradoxalement, aujourd'hui tout va bien pour moi, je me suis marié hier (samedi, ndlr), et avec Saint-Etienne, j'ai retrouvé l'envie du compétiteur. Je suis tout excité et très heureux.

Vous en voulez toujours à Biarritz ?

M.D. : Je n'en ai jamais voulu à personne. Je n'en veux pas à Biarritz. Il ne faut pas croire tout ce qu'on a lu dans la presse, que les dirigeants ne s'occupaient pas de moi, qu'ils s'en fichaient... C'est juste qu'ils ne m'ont pas donné ma chance. Mais je suis quelqu'un de très croyant, alors je considère que ça devait se passer comme ça. C'était le destin.

Comment s'est passée cette saison à Marseille ?

M.D. : Pas si bien que ça ! On a eu une fin de saison difficile, le club avait des problèmes financiers à régler, et puis j'étais capitaine d'un groupe que je ne connaissais pas bien. J'ai eu un vrai problème d'adaptation à la Fédérale 1, et dans ces conditions, la motivation est difficile à aller chercher.

Quelle est la principale différence entre la Fédérale 1 et le niveau professionnel ?

M.D. : Dans le football, il y a la Coupe de France, et un club amateur peut atteindre la finale. Ce n'est pas possible au rugby et ça n'arrivera jamais. Il y a un fossé d'intensité physique entre chaque division. C'est pour ça que beaucoup de promus redescendent l'année suivante : ils ne sont pas prêts, ils la jouent trop offensif et c'est très dangereux.

Comment se sont passés vos premiers contacts avec le CASE ?

M.D. : Ils m'avaient appelé l'an dernier mais je ne voulais pas aller en Fédérale. Je voulais être joker médical mais rien ne s'est présenté alors je me suis engagé avec Marseille. Je pensais qu'il y avait quelque chose à faire avec tout le côté médiatique, mais la saison a été catastrophique alors j'ai recontacté Saint-Etienne, qui venait de monter en Pro D2. Le manager m'a dit: "On se souvient de toi, on croit en toi".

Vous vous plaigniez de votre temps de jeu à Biarritz. Avez-vous eu des garanties de ce côté-là de la part des dirigeants stéphanois ?

M.D. : Non je n'ai aucune garantie et je n'en demanderai jamais. J'estime que la concurrence fait progresser. Si on sait qu'on va jouer tant de matchs dans la saison, ça ne donne pas envie de se surpasser, tout est déjà acquis. Devoir se battre pour gagner sa place, c'est plus stimulant.

Quels sont vos objectifs personnels pour la saison à venir ?

M.D. : J'ai hâte de me remettre au travail, j'ai une envie terrible de retrouver le rugby professionnel à 26 ans. Je veux revenir au niveau, montrer aux dirigeants qu'ils ne se sont pas trompés en me faisant confiance.

Et pour le club, quels objectifs ?

M.D. : Comme je l'ai dit au manager, le plus dur arrive pour Saint-Etienne. Ça va être difficile, on va jouer le maintien, mais c'est justement ce challenge qui m'attire : je veux tout faire pour permettre au club de rester dans l'élite.

Comment voyez-vous votre futur à long terme ?

M.D. : Pour cette saison, je veux vivre au jour le jour, profiter de chaque instant. Je ne me projette pas encore trop loin. Ce que je peux dire, c'est qu'après, ce sera dans l'extra-sportif. Vous savez, quand vous êtes champion de France de Pro D2 à Toulon à 21 ans, vous pensez que votre carrière est toute écrite. Et soudain, vous vous retrouvez à 24 ans sans club. C'est une expérience qui vous apprend à anticiper.

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