Zone de turbulences à Tarbes

Un véritable boulet au pied. Tarbes vit sans cesse le couteau sous la gorge, poursuivi par d’intenses et permanents soucis financiers qui plombent le club haut-pyrénéen. L’an passé déjà, la Direction Nationale d’Aide de Contrôle et de Gestion avait interdit le TPR de recruter, ce dernier ne réalisant au final qu’une opération sur le plan des transferts avec le venue du deuxième ligne écossais Colin Stewart. Une menace de relégation avait plané sur la tête du club mais celui-ci avait trouvé in extremis des garanties financières afin d’assurer sa présence en Pro D2. Mais pour combien de temps ?

Si, sur le terrain, la formation bigourdane a assuré cette saison avec une place de dixième et l’apport intéressant de jeunes pousses du centre de formation, en coulisses rien ne fut resplendissant. En effet, la DNACG n’a eu de cesse d’avoir dans le collimateur le TPR . Toutefois, la situation semblait s’être améliorée. Passé devant la gendarme financier de la LNR le 4 mai dernier, "aucun soucis majeur n’avait été soulevé," comme l'avouait le président Jean-Pierre Davant "car les finances avaient été régularisées". Alors que l’on croyait tout réglé, le président tarbais vient de tirer une nouvelle fois sur la sonnette d’alarme. Dans une interview accordée à la Dépêche du Midi, celui-ci annonce que le recrutement du TPR est bloqué pour cette intersaison. Les dirigeants tarbais doivent trouver la somme de "180.000 euros afin de constituer le fonds de réserve" imposé par les règlements de la LNR.

Quel avenir ?

Pas de quoi dramatiser toutefois, Tarbes sera bien présent en Pro D2 l’an prochain. Mais au-delà de ces problèmes financiers, Jean-Pierre Davant se veut inquiet sur la situation du club et du rugby dans la région des Hautes-Pyrénées. "Nous n’avons plus les moyens d’entretenir un club de Pro D2. Par rapport à Agen ou Albi, il existe un manque au niveau du public. Je constate également qu’un département comme les Hautes-Pyrénées a trop de clubs et que cela finit par pénaliser l’émergence d’un club référence. Et c’est de cela dont on a besoin. Il faudrait de tous ces clubs se rassemblent pour n’en former qu’un, libre à chacun de préserver sa formation."

Le président Davant estime qu’une telle idée pourrait "permettre de trouver un million d’euros supplémentaire de nature à aider le club sur la masse salariale." Avant d’ajouter : "Si on n’a pas la sagesse, très vite, de se regrouper, il n’y aura plus d’équipe pro dans ce département." La fusion avec Pau est toujours présente dans l’esprit du dirigeant tarbais mais il semble peu probable que cette issue aboutisse. De plus, si rien ne changeait rapidement, le président Davant pourrait passer la main à quelqu’un d’autre. "Si la situation ne venait pas à évoluer, j’arrête," a-t-il déclaré dans la Dépêche du Midi. Alors que le TPR pensait traverser une intersaison stable et sans remous, c’est une nouvelle fois raté.