Tingaud : "Un pari osé"

Pourquoi avoir organisé cette rencontre entre le club et les supporters ?

Alain TINGAUD : Cela faisait un moment que nous avions besoin de cela, de nous retrouver entre nous, de se dire les choses. Nous avons été bluffés par le succès que cela a eu. Nous nous attendions à voir 400 à 500 personnes et elles étaient plus de 1250 ! Nous avons organisé cette soirée parce que le club a vécu des mois difficiles, il reste sur une dépression terrible avec la descente en Pro D2. Il faut mettre des choses en place mais cela implique qu'il faut en accepter certaines autres. Alors cela fait du bien aux gens de se rassembler et de se parler après avoir lu et entendu un peu tout et n'importe quoi.

La formation d'un trio Broncan-Lanta-Deylaud a laissé beaucoup de monde dubitatif compte tenu de leurs fortes personnalités...

A.T. : Oui. Mais j'affirme, comme je le fais depuis toujours, qu'il vaut mieux rassembler des hommes de qualité et de caractère et que cela marche. Ces hommes se retrouvent avec le même objectif, menés par l'amour du club. Il a fallu être patient mais j'y ai cru dès la première minute. Et tant pis pour ceux qui n'y croyaient pas ou qui ne souhaitaient pas que ça marche.

Il s'agit d'un pari osé tout de même. Etes-vous d'accord avec cette affirmation ?

A.T. : Prendre la présidence d'un club qui descend comme je l'ai fait l'an dernier est aussi un pari osé... C'est sûr que quand j'en ai parlé à Henry Broncan, ça a été un peu dur, et c'est normal. Mais c'est plus facile de travailler avec des gens de grande qualité qu'avec des gens de petite envergure. Ces trois hommes aiment le SUA et je suis très satisfait de la réponse qu'ils ont apportée aux 1250 personnes présentes hier (jeudi, NDLR) au stade.

Quel sera le visage d'Agen l'an prochain ?

A.T. : Le visage d'une entreprise sportive, et j'utilise le mot entreprise car il s'agit vraiment d'entreprendre quelque chose sur le terrain de la reconstruction. Le club sera audacieux sur le terrain, il va innover. Nous avons fait le pari de la formation, avec 14 ou 15 jeunes nés en 1987 et passés par les équipes de France des Moins de 19 ou des Moins de 21 ans. Le club aura résolument le visage de la formation. Perpignan fait venir Carter pour six mois et 800 000 euros. Nous, avec 800 000 euros, nous formons une quinzaine de jeunes.

Justement, Agen a été discret sur le marché des transferts. Où en est le recrutement ?

A.T. : Il est quasiment terminé. Nous souhaitons encore faire venir un arrière-centre polyvalent avec un pied, qui pourra encadrer nos lignes arrières. Ce seront des lignes arrières "biberon" !!! Il faut quelqu'un de 26-28 ans.

On parle de Frédéric Manca notamment. Qu'en est-il ?

A.T. Nous sommes en contacts avec lui, mais aussi avec d'autres. Cela se fera rapidement, durant la semaine prochaine je pense étant donné que les mutations se terminent le 15 juillet.

Ce pari de la jeunesse est osé lui aussi...

A.T. : Très osé effectivement, mais c'est tant mieux. Vous savez, le championnat va évoluer prochainement. Le nombre d'étrangers par exemple devrait être limité… Nous, nous voulons construire. Nous savons que nous passerons par des moments difficiles et que nous perdrons des matchs mais nous construisons pierre par pierre.

Mais Agen sera attendu au tournant.

A.T. : Qu'on nous oublie et ce sera très bien ! Je ne crois pas qu'Agen soit attendu au tournant.

Quelle sera l'ambition du club ? La montée directe ou la qualification pour les demies ?

A.T. : Nous voulons faire mieux que l'an dernier, ce qui ne sera pas difficile… Le trio d'entraîneurs est là pour deux ans. Nous nous donnons deux saisons. Il ne faut pas rester dans la nostalgie du passé mais se recentrer sur le futur, avec de l'humilité.