Francis : "Pas de mercenaires"

Vous venez de prendre la présidence du club. Quel regard portez-vous sur les dernières saisons ?

Joseph Francis : Avant tout, je tiens à féliciter et à remercier la famille Nicollin. Sans elle, Béziers se serait écroulé, elle a porté le club. Mais sur le plan sportif, il faut avouer que lorsque l'on concentre les pouvoirs entre les mains d'un minimum de personnes, je pense là à l'entraîneur Olivier Saïsset, on peut ne pas réussir et connaître des grosses désillusions. Le rugby n'est pas une science exacte.

Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

J.F. : Le club n'avait plus de structure. Le projet sportif n'existait plus. D'ailleurs, la famille Nicollin a décidé de se retirer quand elle a encore raté la montée. Mais je ne veux pas lui jeter la pierre.

Quelles sont vos ambitions pour le club ?

J.F. : Je souhaite reconduire un projet ambitieux à moyen et à long terme mais surtout retrouver les fondamentaux. A Béziers, le rugby est une religion. Il faut donc donner une identité à l'ASBH (Association Sportive Béziers Hérault), ne pas mettre toutes les responsabilités sur une seule personne mais les partager à l'échelle de tout le club. Je veux une véritable cohérence entre l'école de rugby et l'équipe première.

Et retrouver rapidement le Top 14 ?

J.F. : Evidemment, nous voulons remonter en Top 14, c'est clair. Mais pas n'importe comment et surtout pas en faisant venir des vedettes. J'en ai déjà refusé. Béziers n'est pas un pays de mercenaires.

Vous souhaitez donc laisser leur chance aux jeunes ?

J.F. : Oui, et donc redonner des moyens à la formation. Nous devons faire confiance aux jeunes car ces derniers savent se battre pour leurs couleurs.

Pourquoi avoir nommé Philippe Escalle et Richard Castel aux postes d'entraîneurs ?

J.F. : Parce que je veux créer un état d'esprit et ne pas le casser. Philippe Escalle et Richard Castel, au cours des échanges que j'ai pu avoir avec eux, m'ont donné la garantie du cœur et des tripes qu'ils s'inscrivent parfaitement dans celui-ci. Je ne leur mets pas la pression. Ils ont tout pour y arriver et je les aiderai. Si on réussit, c'est eux qui gagnent. Si on échoue, c'est moi qui perds.

Et pour la saison à venir, quel est l'objectif prioritaire ?

J.F. : Régaler les gens. Je veux que les joueurs mouillent le maillot et fassent honneur au club