Lanta : "Soyons réalistes"

Est-ce que la jeunesse a pris le pouvoir à Agen ?

Christian LANTA : C'est vrai que nous avons un groupe très jeune. Beaucoup de joueurs ont entre 18 et 21 ans et quelques anciens sont là pour les encadrer.

Comment se passe la préparation jusqu'à présent ?

C.L. : Le groupe est appliqué. Il travaille bien et fait preuve d'un bon état d'esprit. Notre but est de le faire progresser. Il y a énormément de choses à mettre en place mais nous le ferons au rythme où nous pourrons. Il faut prendre du temps pour que chacun trouve ses marques.

Vous devez être satisfait du premier match amical contre Aurillac (victoire 31-20)...

C.L. : C'est effectivement rassurant de gagner. Surtout, pendant soixante minutes, nous avons mis en place ce que nous travaillons à l'entraînement. Sur la fin du match, nous avons pris un ou deux essais mais il y avait de nombreux juniors sur le terrain. C'était intéressant car Aurillac est aussi une équipe très joueuse. Je dirais que le match s'est déroulé dans un esprit "Du Manoir". Chaque formation voulait prendre du plaisir et envoyer du jeu. Et il n'y a pas vraiment eu d'affrontement devant. Ce sera différent en championnat et nous ne savons pas ce que l'équipe donnera quand nous serons confrontés à un vrai combat.

Ce qui sera peut-être le cas jeudi contre Tarbes ?

C.L. : Cela peut être notre premier véritable test. L'objectif est de faire mieux que ce que nous avons montré contre Aurillac. Le but des matchs amicaux est de monter en puissance, d'élever notre niveau de jeu. Mais en restant sur le même créneau. Nous essayerons de répartir les forces et de proposer deux formations différentes pour donner du temps de jeu à tout le monde sans qu'aucun joueur ne fasse un match complet. Nous sommes encore en pleine préparation physique. Le groupe est un peu fatigué et l'essentiel est de ne pas connaître de blessures.

Etait-ce un choix délibéré de démarrer la saison avec un groupe aussi rajeuni ?

C.L. : Disons que c'est avant tout la réalité du club aujourd'hui. Le groupe était déjà en place et le recrutement réalisé quand nous avons débarqué avec Christophe (Deylaud, entraîneur des arrières, NDLR). Rappelons qu'il y a tout de même eu seize départs. Et peu de recrues. Huget et Synaeghel, deux jeunes du Stade Toulousain, sont arrivés. Tout comme Du Plessis de Massy ou Fono d'Aurillac. Après deux années difficiles, Agen a besoin de stabilité et nous devons reconstruire un groupe.

Quel est votre ambition d'Agen pour la saison à venir ?

C.L. : L'objectif se définira au fur et à mesure de la saison. En plus, le début de championnat sera difficile. Nous avons une jeune équipe et il ne faut surtout pas lui mettre de pression. Nous avons bien sûr de l'ambition. Mais avec Christophe, nous découvrons le groupe, ses forces et ses faiblesses, et nous aurons besoin de temps pour mettre des choses en place. Nous ferons du mieux possible.

Agen est tout de même une place forte du rugby hexagonal. Vous devez avoir envie de lui redonner des couleurs ?

C.L. : Il faut être réaliste. Aujourd'hui, il serait indécent de dire que nous voulons retrouver le Top 14 dès cette année. Les jeunes ont du talent. Certains d'entre eux vont émerger. Mais nous devons coller à la réalité de notre équipe. Nous allons travailler, essayer de mettre du déplacement dans le jeu. Mais cela se bâtit et ne s'improvise pas. Nous avons bien sûr envie de remonter mais il faut savoir quels moyens nous mettons en oeuvre pour y parvenir.

Et sur le long terme ?

C.L. : A moyen terme, nous sommes plutôt basés sur une session de deux ans. Certes, le club a un passé glorieux mais soyons réalistes, nous avons perdu beaucoup de joueurs cadres depuis deux ans. Nous devons tout remettre en place et il faudra certainement deux voire trois années pour reconstruire.