Mont-de-Marsan (re)devient grand

"Honnêtement, nous sommes surpris oui... On ne s'attendait pas à être aussi haut à la trêve de Noël !" L'excellente deuxième place du Stade montois étonne jusqu'aux joueurs eux-mêmes. Le talonneur Romain Lauga ne s'en cache pas. Sûrement l'humilité de ceux qu'on considérait – à raison – comme des "petits" de ce Pro D2, avec leur neuvième place finale la saison dernière et leur onzième place en 2005-2006.

Mais cette année, Mont-de-Marsan détonne surtout. Après neuf journées et six victoires (dont deux succès et un nul à l'extérieur), le club se trouve solidement accroché à la deuxième place derrière le leader toulonnais. "Un souffle nouveau" vole sur les Landes depuis quelques mois selon Jérôme Dhien. D'où vient-il ? D'un peu partout. "Du noyau de joueurs présents l'an dernier, qui ont souffert et galéré ensemble, du recrutement judicieux fait à l'intersaison et du gros travail technico-tactique mis en place par les coaches", affirme Romain Lauga. L'arrivée du trio Lamarque-Dal Maso-Prosper a effectivement changé beaucoup de choses. Le nouveau président, Philippe Cazaubon, a fait bonne pioche. Comme il l'explique dans Midi Olympique, il voulait "un bosseur, perfectionniste, professionnel avant l'heure" pour s'occuper des avants, "son opposé en caractère, le feu et l'eau" pour les arrières. Quant à Lamarque, il a "de suite senti" que ça allait bien se passer. Au final, un travail "remarquable" a été effectué aux dires des joueurs.

Objectif : une demi-finale

Mais les dividendes du boulot effectué par les dirigeants ne se font pas ressentir que sur le terrain : "On sent aussi une volonté de la part des dirigeants d'évoluer, explique l'ancien joueur d'Agen. L''accueil des sponsors est différent, il y a une volonté d'amener un public plus jeune au stade et pas mal d'actions sont menées sur la communication qui n'existaient pas avant. On sent que ça bouge dans le bon sens." L'autre force des Montois, ce sont les Montois eux-mêmes. "Le groupe a toujours été agréable, même l'an dernier quand il était au fond du classement, reprend-il. Ce sont des mecs qui ont le sourire, qui sont gentils. C'est difficile de ne pas se sentir bien à Mont-de-Marsan."

Reste maintenant à confirmer ce bon début de saison. Pour ça, "il faudrait qu'on progresse mentalement, estime Lauga. Ça fait deux ans que nous portons la tunique de la petite équipe et nous avons des progrès à faire pour essayer d'être plus ambitieux et compétiteurs dans nos têtes. Mais en même temps, il ne faut pas se laisser griser. Nous devons tenter de rester humbles tout en étant ambitieux. Ce n'est pas simple. Nous sommes deuxièmes et nous ne savons pas trop comment nous situer encore pour la suite du championnat." Leurs adversaires, eux, en ont une petite idée. Oyonnax, Lyon, Béziers et l'USBCABBG, qui les rencontreront en janvier, les considèreront à coup sûr comme un "gros". Alors il faudra assurer maintenant pour réaliser le "rêve secret" de Philippe Cazaubon : une demi-finale. Ça faisait longtemps que Mont-de-Marsan n'en avait pas été si près.