Les oreilles qui sifflent

Par Rugbyrama
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Polémique après les demi-finales du Pro D2. A Lyon comme à La Rochelle, les décisions arbitrales n'ont pas fait l'unanimité. MM. Matheu et Maciello étaient au centre des débats. Comme trop souvent cette saison, les directeurs de jeu sont pointés du doigt.

Raphaël Saint-André tournait dans les couloirs de Guy-Boniface comme l"aurait fait un lion en cage. Lyon venait de s"incliner en demi-finale et les Rhôdaniens étaient ivres de colère après Jean-Pierre Matheu. L"arbitre de la rencontre n"aura pas fait l"unanimité dans ses jugements dimanche et les Lyonnais ne se sont pas gênés pour le dire. La même atmosphère malsaine planait quelques heures plus tard dans les coursives du stade de Colombes après la victoire du Racing Metro face à La Rochelle.

"Catastrophique", voici le constat de l'entraîneur du LOU envers la prestation de monsieur Matheu, "En mêlée et sur le jeu au sol, je n'ai jamais vu ça. Quand tu es pénalisé dans chaque ruck alors que tu avances sur chaque mêlée, tu ne peux pas gagner. Il faut féliciter Mont-de-Marsan, mais on s'est fait voler le match." Les mots sont forts, à l'image de la frustration lyonnaise. Côté rochelais, le président Vincent Merling évoquait son devoir de réserve mais ne cachait pas ses quelques doutes envers l'arbitre confirmés par le visionnage de la video ce lundi : "C'était un match particulier sur sa direction et dans la gestion de M. Maciello". S'il restait mesuré, son amertume transpirait.

A Mont-de-Marsan, les Lyonnais n'hésitaient pas à pointer les erreurs de M. Matheu : laxisme dans le jeu au sol, deux en-avants volontaires de Mont-de-Marsan non sanctionnés et un carton jaune bien peu sévère pour Marc Giraud, le troisième ligne montois auteur d'un coup de pied à la tête de Leite à la 19e minute. Un coup de gueule comme un ras le bol après une saison marquée par les interrogations répétées par les entraîneurs et joueurs de tous les clubs.

Patet : "Ça va mal finir"

Yvan Patet, le président lyonnais, tirait la sonnette d'alarme : "Je suis un peu plus étonné à chaque fois... Il y a des adaptations diverses par rapport à la règle. C'est comme ça mais je crois qu'il va falloir que ça change et vite, parce que ça va mal finir un jour." Côté montois, on admettait du bout des lèvres l'évidence. "Il faudrait extrapoler le problème à toute la saison, expliquait le manager Eric Lamarque. Il faut un corps arbitral plus strict et rigoureux, sur le jeu au sol notamment. Ce sont les arbitres qui peuvent faire évoluer les comportements."

Cette polémique n'enlève rien à la performance des Landais ni des Parisiens, dont les parcours remarquables cette saison prouvent qu'ils n'ont pas besoin de l'arbitrage pour gagner. Mais elle jette le discrédit sur le corps arbitral français. Et c'est tout le rugby qui en pâtit. "Le rugby est un des seuls sports qui a des valeurs mais le corps arbitral le met en danger. Il faut donner un coup de marketting à l'arbitrage", estimait Yvan Patet. Difficile de lui donner tort alors que le championnat de Pro D2 attire chaque saison plus de spectateurs, de sponsors et de medias.

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