Agen a tout perdu

"C'est à l'image de notre saison", souffle le trois-quarts centre Arnaud Mignardi au moment de rejoindre le bus. Agen a donc lâché dans les dernières minutes d'une saison éprouvante et à rebondissements du côté du Lot-et-Garonne. C'est le deuxième ligne lyonnais Julien Salellas à la 74e minute qui a envoyé les Bleu et Blanc en vacances plus tôt que prévu.

Car les Agenais ont longtemps cru tenir leur place en demi-finale puisqu'un seul point de bonus défensif suffisait à leur bonheur. L'objectif étant réalisable, la déception n'en était que plus grande dans le vestiaire. "Un grand abattement", décrit le futur clermontois qui n'arrive toujours pas à comprendre le scénario de cette rencontre capitale. "Nous avons fait un non-match. Nous n'avons pas produit de jeu. Nous les avons regardés jouer et nous ne trouvions pas les touches. Au bout d'un moment, il est normal que nous encaissions des points".

"Tourner la page"

Avec un score de 14 à 9 en faveur de Lyon qui n'évoluait pas pendant trente minutes (de la 36e à la 66e minute), les joueurs d'Henry Broncan ont sans doute cru qu'ils avaient fait le plus dur puisque ce résultat convenait aux deux équipes. "On se croyait peut-être arrivés", confie Arnaud Mignardi qui n'arrivait pas à comprendre la piètre prestation de son équipe après un dernier mois de compétition marqué par un regain de forme.

A Lyon, le SU Agen est retombé dans ses travers, "tétanisé par l'enjeu", analysait le président Alain Tingaud, commettant les mêmes erreurs qui les avaient privé les Lot-et-Garonnais d'une victoire à Blagnac ou à Limoges. Deux rencontres où les Agenais ont laissé en route des précieux points puisqu'ils sont aujourd'hui éliminés pour un rien. Alain Tingaud, dès le coup de sifflet final, parlait "de tourner la page" . Les joueurs ont huit heures de bus pour le faire. Un retour vers Agen qui s'annonce difficile, surtout pour ceux qui quittent le club: "Nous sommes déçus de partir sur ce match là" , conclut Arnaud Mignardi.