Dax a minima

En grossissant un peu le trait, on pourrait dire que ce n'est pas Dax qui a gagné samedi, mais Béziers qui a perdu. Un peu exagéré, certes. Les Landais étaient toutefois conscients, à la sortie des vestiaires, que les Biterrois les avaient bien aidés dans leur victoire. Manquant de réalisme, indisciplinés, maladroits, ils se sont "bouffés" un match qu'ils dominaient devant, physiquement et en conquête. Une aubaine pour Dax qui savait que le crachin qui tombait sur Maurice-Boyau ne lui permettrait pas ses habituelles envolées.

La première attaque du Pro D2 (788 points) n'a pas brillé effectivement dans ce match sans essai. Mais le mauvais temps n'explique pas tout. "Ils nous ont posé beaucoup de problèmes, au niveau des rucks notamment, et nous n'avons pas pu sortir de bons ballons pour développer notre jeu habituel", reconnait le troisième ligne Christophe Milhères, qui a joué son dernier match à Maurice-Boyau samedi. "Ils nous ont privés de ballons, nous ont compliqué les sorties et coupé les extérieurs", confirme l'entraîneur des arrières Jean-Philippe Coyola.

Des occasions manquées

Ajoutez ceci à trois ballons perdus en mêlée et trois en touche, ainsi qu'à une charnière très gênée par la pression biterroise ; vous comprendrez mieux la stérilité offensive des Dacquois sur cette rencontre. Certes Dabrin, Courtade ou Lasagavibau ont souvent affolé la défense héraultaise, lors de cette relance dans son en-but de l'ailier à la 22e, ou de cette remontée de terrain de Tutard après la fin du temps règlementaire qui a échoué à quelques centimètres de la ligne adverse. Mais ils ne sont jamais allés au bout. A cause de leurs propres erreurs d'abord, avec plusieurs surnombres mal négociés. Mais aussi parce que la défense de Béziers était très haute et efficace (Marc Lièvremont parlait d'"agressions" dans les vestiaires). Elle a notamment posé beaucoup de problèmes à Mathieu Maillard. S'il a été impeccable dans son jeu au pied et ses tirs au but, l'ouvreur le fut moins dans sa gestion du jeu, gêné par les défenseurs héraultais.

Mais Dax s'en est sorti. Grâce à sa défense notamment, infligeant une pression insupportable à des adversaires déjà bien maladroits. Grâce à sa discipline et à son réalisme aussi. Pour le troisième ligne Fabien Alexandre, les Dacquois avaient "une énorme envie" samedi et ne se seraient laissés voler le match par personne. En tête du début à la fin, ils ont bien "maîtrisé". Comme savent le faire les grandes équipes, celles du Top 14 notamment. Il faudra toutefois s'améliorer pour pouvoir, peut-être, les défier la saison prochaine.