La chronique de Rodolphe Rolland

Par Rugbyrama
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De retour de vacances, notre chroniqueur Rodolphe Rolland revient sur les derniers événements du monde rugbystique... qui ne manquent pas, bien que la saison n'ait pas encore commencé.

Jeudi 23 juillet

Fin du feuilleton "Juan Martin Hernandez veut filer à l'anglaise", tube à rebondissements débuté l'été 2007 et qui finit deux ans plus tard en eau de boudin : El Mago, expédié à contre-coeur chez les Sharks de Durban, accuse Max Guazzini d'avoir fait capoter son transfert dans un club français (Toulon ou Bayonne).
"Il s'agit d'un divorce pur et simple", a répondu le président du club parisien.
Tu parles, lassé par les minauderies de la star, Max aura sans doute voulu faire payer au joueur argentin le soin manifeste qu'il a mis la saison dernière à jouer en deçà de sa vraie valeur.
Ceux qui ravis voyaient là un problème économique, voire le début du déclin du Stade français, repasseront : petite vengeance tout au plus, mesquine certes mais tellement humaine.
Enfin, tout ce remue-ménage n'a pas empêché le joueur argentin de déclarer aussitôt désirer gagner la coupe d'Europe (H Cup). Si avec les Sharks cela se présente plutôt mal, d'autres hôtes – européens, eux – ont déjà pointé le bout du nez et sont prêts à faire du pied au buteur latin dès le mois de décembre 2009.
Va falloir s'y habituer à ces bouleversements climatiques, même pour la période des transferts, il n'y a plus de saisons !

Vendredi 24 juillet

Autre star, autre caprice.
Jaque Fourie qui avait signé un précontrat de trois ans avec Clermont devrait finalement, au gré d'une offre pécuniaire alléchante et certainement de garanties sous le maillot des Springboks, rester en Afrique du Sud. Qu'il y reste !
Dans la même semaine, alors qu'il avait repris les entraînements avec Aix-en-Provence, l'ailier international gallois Dafydd James s'est éclipsé pour signer en douce avec les Cardiff Blues.
Le "scandale" de la simulation du saignement de Tom Williams, le retour sur la parole engagée, ou pire, sur le précontrat signé... L'image d'Epinal du joueur de rugby parangon de vertu vient d'en prendre un sacré coup.

Samedi 25 juillet

La folie Wilkinson s'empare de Mayol, qui devient le temps du match Toulon-Brive, la Promenade des Anglais.
C'est peut-être ça que l'on entend par délocalisation.
Guy Novès fait déjà parler de lui en alignant huit joueurs non autorisés à jouer avant le 27 juillet. Après vingt minutes de palabres téléphoniques, le président de la Ligue Pierre-Yves Revol donne son feu vert au manager toulousain :
"J'ai posé une seule question à Guy Novès : "Etes-vous de bonne foi ?" Et il m'a répondu oui."
C'est à se demander qui se moque de qui, non ?

Dimanche 26 juillet

IRB : Boks 1ers – comprenez Springboks et non pas l'abréviation de Bokassa 1er – les champions retrouvent leur rang.

L'affiche Nouvel de la féria de Béziers ne viendra pas décorer les abribus de la ville, le montage photo d'un Chabal minotaurisé ayant été pratiqué sans l'accord préalable du modèle, le maire UMP a sagement décidé de retirer l'objet du délit, épargnant au joueur le rôle de "cocu de l'histoire".

Lundi 27 juillet

Provale voit rouge et menace Guy Novès de sanctions.
Que pèse le syndicat des joueurs face au poids du seul Stade toulousain ?

Mardi 28 juillet

On apprend ce jour, de la bouche même de Bernard Laporte, qu'il est l'unique instigateur du courrier d'excuses que François Fillon signa et envoya à son homologue néo-zélandais au plus fort de "l'affaire Bastareaud". D'ici qu'il avoue être le responsable du dernier remaniement ministériel qu'on attribue (à tort ?) à Nicolas Sarkozy...

Mathieu Bastareaud, le seul à "trinquer" pour cette troisième mi-temps qui a dérapé ? Bastareaud dont on remarque l'absence lors de la reprise, tout comme on remarque celle d'Alexandre Lapandry à Clermont, pour soigner "une petite grippe" dixit le club !

Une grippe en cette saison !

Tiens, en voilà une qui pourrait bien s'inviter sournoisement aux premiers soupirs de l'automne, rentrer par effraction sous l'habit noir de la pandémie, frapper, puis s'évanouir aussi soudainement qu'elle est arrivée...

Quid alors des tests de novembre et des rencontres sportives ? Quid de notre quotidien face à cette menace sans contour ni silhouette, invisible mais pourtant omniprésente ?

"Die liebe Erde allüberallBlüht auf im Lenz und grünt aufs neu !Allüberall und ewig blauen licht die Fernen !Ewig... ewig..." [1]
C'est la voix poignante de Kathleen Ferrier qui va au bout de son cancer et dévisse.
Parce que comme si merveilleusement chanté :
"Partout, la terre bien-aiméeFleurit au printemps et verdit à nouveau !Partout et éternellement, les lointains bleuissent de lumière ! Eternellement... éternellement.." [1]
A la semaine prochaine !

[1] Gustav Mahler, Le chant de la terre

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