La chronique de Rodolphe Rolland

Par Rugbyrama
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Notre chroniqueur Rodolphe Rolland se livre lui aussi au jeu des pronostics avant les demi-finales du Top 14. Et il voit une finale Perpignan-Clermont le week-end prochain au Stade de France.

Nous y voilà !

La tension est montée d'un cran bien que depuis le début de la semaine déjà, le ton eut été donné.

Les pronostics abondent. Les sondages prolifèrent.

Nul n'y échappe, chacun se prête au jeu divinatoire, tentant d'anticiper un résultat, de dégager les finalistes présumés du bouillon des demies, d'y voir un peu plus clair dans ce jus de charbon.

Rarement, peut-être, examens de fin d'année n'auront été attendus avec autant d'impatience ; et j'en veux pour preuve cette débauche journalière de spéculations autour de l'issue incertaine des oppositions, signe évident d'un nivellement du carré d'as.

Voilà donc, les quatre ténors au pied du mur, il était temps !

Il était temps oui, temps de retrouver l'ivresse de ces rencontres-là, de rentrer enfin en résonance, d'autant qu'on ne peut pas dire que ce Top14 fut jusqu'alors un sommet du genre – même si notre championnat, avec 12 126 spectateurs par match (soit 11% de plus) - vient semble-t-il d'établir un nouveau record en saison régulière.

J'avais tout d'abord, je dois l'avouer, décidé de faire une chronique sur la Pro D2, et puis la fièvre m'a gagné, graduellement, comme malgré moi : d'abord une agitation inhabituelle puis le coeur qui bat un peu plus vite à mesure que se rapproche l'événement, avec cette fébrilité croissante de l'adolescent qui voit à l'horizon se dessiner les contours de son premier rancard amoureux.

Car le rendez-vous des phases finales, c'est avant toute chose une histoire d'amour : certains en repartent déçus voire cocus, d'autres plus chanceux avec l'espoir de conclure à l'étape suivante. Pourtant quoi qu'il advienne, congédiés ou élus du coeur, tous aspirent à tenter leur chance à la prochaine occasion.

Pour bon nombre d'observateurs, Toulouse part favori de sa demi-finale.

Un Stade toulousain aux allures de titan certes, mais qui paraît moins souverain, moins serein que la saison dernière, un Achille redoutable aux talons fragiles.

Je vois les Clermontois poser de gros problèmes aux Toulousains, si toutefois les Jaunards arrivent à assurer la conquête, c'est-à-dire à trouver une parade efficace au contre performant des Toulousains en touche et à faire jeu égal en mêlée avec la phalange rouge et noir qui, dans l'exercice, est la référence absolue en la matière. L'ASM Clermont Auvergne arrive en forme au meilleur moment, ne cessant de monter en puissance et a montré un visage séduisant lors des dernières rencontres en lignes du Top 14. L'équipe est solide et semble avoir enfin digéré la finale perdue de l'an dernier, c'est pourquoi je la sens capable de défaire celle de Toulouse que je trouve moins fringante depuis le match de H Cup perdu à Cardiff.

De plus, dans le duel à distance opposant les deux charnières, je donne un avantage à celle de Clermont titularisée à dix-huit reprises cette saison, pendant que les blessures de Byron Kelleher, David Skrela et Jean-Baptiste Elissalde handicapaient ce secteur clé à Toulouse.

Concernant la seconde demi-finale qui mettra aux prises Paris et Perpignan, les Catalans me semblent supérieurs aux parisiens. Plus d'individualités au Stade français, mais le collectif plus homogène à l'Usap affiche une bien meilleure santé en cette fin de championnat.

L'Usap a franchi un palier cette année, tout le monde s'accorde à le dire, et surtout l'équipe catalane faisant montre de qualités mentales énormes ne lâchant aucun match, revenant par plusieurs fois du diable vauvert cette saison, pour l'emporter au final.

On peut penser néanmoins que la mêlée parisienne, en choisissant d'aligner David Auradou aux côtés de Pascal Papé, tâchera de mettre au supplice son homonyme usapiste qui n'a pas donné, ces derniers temps, des garanties suffisantes de stabilité, notamment à Bayonne où elle fut emportée. Qu'importe, je crois quand même les Perpignanais capables malgré tout de l'emporter et pronostique donc une finale inédite Perpignan-Clermont.

Tout ceci n'est bien sûr que pure conjecture, chaque argumentation pour peu qu'elle soit cohérente est recevable. On rentre dans le vif du sujet dès ce soir, il ne doit rester que deux adversaires pour la finale. Les favoris ? Lorsque l'on pose la question aux coachs des quatre équipes nominées la réponse est toujours identique : le favori, c'est l'autre !

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