La chronique de Broncan

Par Rugbyrama
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Henry Broncan, le manager du SU Agen, évoque dans sa chronique le retour du Fidjien Rupeni Caucaunibuca au club et l'imbroglio découlant des nouvelles règles révisées lors d'une "journée règlement" à Marcoussis.

Dimanche 23 novembre

Malgré les fines ondées et la fraîcheur des bords de Garonne, le "Dimanche matin" a recruté de nouvelles jambes : pas loin d'une vingtaine d'adeptes, des initiatives, des rires, quelques "portenades" mais "Lagarde meurt mais ne se rend pas".

A midi, pèlerinage à Bon-Encontre, pas auprès de Notre Dame du Plateau mais à ses pieds, dans la plaine, sur le coquet stade de rugby. Déjà, mercredi dernier, nous avons décentralisé l'entraînement du SUA sur ces installations d'ailleurs remarquables. Aujourd'hui, le RCBB accueille les voisins de Lavardac. Auparavant, le Président Lodetti et son équipe de bénévoles ont réuni leurs partenaires. J'accompagne Vivi Salesses, le numéro 1 de l'Association, pour représenter le SUA. J'aime bien Vivi, le SUA chevillé au corps même si quelques pérégrinations l'ont conduit à Aiguillon et au Port Ste Marie pour jouer et entraîner : les meilleures expériences pour apprécier les difficultés des clubs qui vivent à l'ombre du "Grand". La grande table est presque gersoise et le pot-au-feu digne des grand-mères d'Astarac ; le maire de Boé et l'adjoint de Bon-Encontre m'expliquent comment les deux communes se sont associées pour se partager les réalisations et l'entretien des installations sportives. Une coopération intelligente que Lombez et Samatan pourtant si unies en rugby n'ont pas su mettre en place malgré un millénaire de cohabitation de part et d'autre de la Suzanne !

Sur le terrain, le RCBB souffre pour imposer son statut de favori. De la vitesse et de l'audace chez les riverains de la Bido mais la vierge veille sur les buteurs de Bon-Encontre et souffle un vent mauvais sur celui de Lavardac : 6 à 0 pour les locaux ; le Président Lodetti avoue que l'indécision du score a coupé la digestion de son repas. Deux très bons numéros 8 de part et d'autre mais tous deux pratiquement …quadragénaires, pas de quoi inquiéter Fonua !

Lundi 24 novembre

Repas de reprise d'après entraînement, salle Pierre Clerc : Christian a su ma satisfaction après le copieux déjeuner de la veille et le bougre sait qu'il a un défi à relever. Dans le "dur", il a secrètement recours au talent de son épouse Josiane : les saucisses lentilles vous conduisent tout droit au paradis ! Ce soir, la ville a sorti ses lumières : la future arrivée du Sauveur ? Le retour de l'enfant prodige ?

Mardi 25 novembre

Les médias, les télés, les journalistes, les spectateurs se pressent sur l'annexe 2. La chute du thermomètre, le brouillard du fleuve, la première gelée sont négligés et même si Christophe Deylaud a enfin trouvé des crampons pour soulager ses pieds nus, on sent qu'Armandie est en fête. Après neuf mois d'abstinence, les sourires refleurissent : l'artiste est revenu, pas plus gros, toujours 28 ans, les mains si habiles, facile, cabotin, sûr de lui, de sa puissance, de son explosivité. Les supporters ne supputent plus sur la composition de l'équipe ; leur seul casse-tête : "Jouera t-il samedi ?". Un partenaire appelle les bureaux : "Je veux 6 places pour le match contre Colomiers mais je veux savoir si Caucau sera qualifié car s'il est là, je n'inviterai pas les mêmes personnes !" On annonce près de mille spectateurs supplémentaires ; la bonne humeur revient dans la boutique : il faut vite commander des maillots n°11 ; les nuits blanches commencent pour les ailiers droits de la D2.

Retour dans l'après-midi sur le Gers et courses dans une grande surface locale. Des clients m'interpellent : "Comment va-t-il ? Quand pourra-t-on le voir sur le terrain ?" La vieille dame qui n'a jamais aimé les paillettes marmonne : "Il est en forme, au moins ?".

Mercredi 26 novembre

Marcoussis, ce n'est pas le Bois de Vincennes ni "Marcatraz". Les jeunes futurs coqs déambulent dans leurs magnifiques survêtements bleus de France. L'accueil respire les étoiles : Nappes et serviettes blanches, couverts multiples, service impeccable, cuisine classe, Cahors subtil, chambre royale, literie profonde…Une entreprise célèbre chante tard dans la nuit noyant la crise au milieu des bouteilles de Champagne.

A Auch, les joueurs sont réunis pour accepter une baisse collective de 17 % de leurs salaires. Rugby ?

Jeudi 27 novembre

Journée règlement ; volonté commune de simplifier mais maux de tête quand même garantis pour une vieille cervelle. Exemples : coup d'envoi ou de renvoi frappé environ aux 23 mètres ; un joueur réceptionne ; des adversaires le repoussent dans ses 22 mètres ; il réussit à libérer pour un partenaire qui dégage directement en touche : gain de terrain !

Par contre, le même joueur réceptionne et avec des coéquipiers et des adversaires constitue un maul repoussé dans ses 22 par ces derniers ; s'il y a coup de pied direct en touche, il n'y a pas gain de terrain !

C'est pas fini : nous reprenons le cas exposé ci-dessus ; le groupe défenseur, repoussé dans ses 22 réussit à transformer son maul en ruck ; à la sortie, son botteur frappe directement en touche : il y a gain de terrain !

On continue dans un autre domaine : un maul – tiens, il n'y en a plus qu'en France !...- si l'équipe qui n'a pas le ballon décide de quitter collectivement cette phase de jeu, on est toujours dans le même maul. Par contre, si, toujours dans le maul, deux joueurs opposants tombent au sol en voulant l'écrouler et si leurs partenaires ne sont pas au contact avec leurs adversaires, il n'y a plus maul !

Filons chez ces "pauvres" 9 qui n'introduisent pas et que l'on promène comme des âmes en peine aux abords de leur si chère mêlée depuis le début de la saison : 3 positions possibles :

1) il ne se place pas à côté de son vis-à-vis lors de l'introduction et le voilà exilé à 5 mètres en profondeur derrière les pieds de son partenaire dernier participant à la mêlée.

2) Placé près de son vis-à-vis, il peut comme toujours poursuivre la progression du ballon à condition de ne pas placer un pied devant ce dernier et sur la latéralité on lui accorde un espace d'1 mètre au large.

3) Enfin, toujours placé près de son vis-à-vis à l'introduction, il peut également rejoindre l'arrière de sa mêlée et, à condition de ne pas dépasser la ligne de hors-jeu passant par le pied du dernier joueur de son équipe, il a le droit de défendre sur toute la largeur du terrain sans avoir besoin de se rendre à 5 mètres.

Un petit mot, pour le demi de mêlée de l'équipe qui a gagné le ballon, c'est-à-dire 99 fois sur 100 celui qui l'a introduit ; lui est hors-jeu si ses deux pieds sont devant le ballon lorsque celui-ci est encore dans la mêlée. S'il n'a qu'un pied, il n'est pas hors-jeu !

Ouf ! Vous en avez assez…Moi aussi !

Retour sandwich SNCF : un soupir en évoquant le pot-au-feu de Bon-Encontre, la saucisse lentilles de Christian et les aiguillettes de Marcoussis.

Deuxième partie de cette chronique demain mardi sur notre site.

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