La chronique de Pierre Villepreux

Par Rugbyrama
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Notre expert Pierre Villepreux livre ses souhaits: une Coupe du monde orientée vers un jeu déployé à même de soulever les foules.

La prochaine Coupe du monde qui débutera vendredi prochain avec un crucial France - Argentine va offrir aux spectateurs et téléspectateurs son lot d'émotions. Au delà des résultats qui consacreront la prépotence des uns et forcément éclipseront les autres, il est capital que le jeu produit soit à la hauteur pour donner aussi au rugby la crédibilité mondiale recherchée.

Les composantes à même de mobiliser ceux qui connaissent le rugby et ceux qui le découvrent sont à rechercher dans la qualité du jeu. Le beau jeu dégage une dramatique qui n'échappe à personne, initiés ou non. Les mouvements collectifs qui mêlent sens tactique et habilités techniques dégagent une beauté artistique qui ne manque d'interpeller le spectateur. On accorde à ce jeu en mouvement un sens même si on n'en analyse pas les causes. En tout cas il plait et se révèle plus accessible à tous qu'un jeu figé où le combat est prioritaire. Ce dernier, certes, demande des exigences athlétiques et du courage. Il n'est pas dénudé loin s'en faut d'émotions mais ne mobilise pas le spectateur de la même manière. Le jeu qui s'enchaine avec harmonie et dynamique fait immédiatement lever les foules, et dans la foulée le moindre blocage et arrêt du mouvement du ballon les font curieusement se rasseoir.

Dans le premier cas on est dans une émotion esthétique qui est à la mesure de la qualité que l'on reconnaît à l'action en cours. C'est sans doute aussi pour cela que l'on aime les joueurs créatifs, ceux qui sortent du cadre de l'organisé et se complaisent dans l'inorganisé, situation dans laquelle l'intelligence est essentielle pour que l'action devienne efficace. Bien sur il ne s'agit pas qu'à chaque instants, à chaque séquences, on vive des créations personnelles, mais bien que le jeu produit les favorise, en sachant que jouer en plein mouvement peut être source de richesses mais également peut entraîner son lot de confusions quand, au sein du collectif, on ne prend pas les mêmes repères et références, seules à même d'orienter les actions de soutien des partenaires relativement au jeu du porteur de balle.

Alors, j'espère que cette coupe du monde va nous procurer un maximum de séquences de jeu dynamiques celles qui donnent la priorité au jeu à la main dans la mise en oeuvre de choix tactiques logiques exprimés dans la réciprocité jeu pénétrant - jeu déployé. Le jeu qui concerne les phases d'arrêt du mouvement du ballon, les situations de ruck et maul n'en prendront que plus de sens.

Il faut que la Coupe du monde donne cette idée du jeu de rugby, en faisant aussi de ce type de jeu, le rugby gagnant.

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