Dans les pas de Lamerat

Par Rugbyrama
  • Rémi Lamérat - équipe de France -20 ans - dans les pas de Lamerat
    Rémi Lamérat - équipe de France -20 ans - dans les pas de Lamerat
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Pendant le Mondial des moins de 20 ans, le centre toulousain Rémi Lamerat, qui disputait sa dernière compétition internationale en équipe de jeunes, a joué les guides au sein de la sélection pour notre site. Dernier volet alors que la France a fini 5e. Au menu : bilan collectif, émotion et avenir.

Le sentiment qui prédomine est la satisfaction d’avoir terminé à la 5e place. Après l’échec contre l’Angleterre, l’objectif était de finir sur une bonne note, au moins de faire aussi bien que le meilleur résultat des générations précédentes. Nous l’avons réussi. Après, il nous reste évidemment un petit goût d’amertume. Avec le groupe de qualité qu’on avait, je suis persuadé que nous aurions pu faire encore mieux. Nous avons été assisté, comme toutes les équipes, aux finales les derniers jours et quand nous avons croisé les Anglais (qui ont perdu le match pour la troisième place, ndlr) dans les tribunes, on s’est dit qu’on aurait pu être à leur place. On n’en parlait pas trop les jours précédents, on n’évoquait pas cette frustration mais en voyant ces matchs, on a dit : "ça fait ch… ". Certes, le niveau des ultimes rencontres était très élevé mais on pouvait y être.

Je ressens également une vraie nostalgie. C’était ma dernière compétition avec les équipes internationales de jeunes. Il y a eu une grande émotion pour moi avant et après le tournoi. Avec ce groupe, nous avons vécu quatre ans ensemble et des liens forts se sont créés entre nous. En effet, il existe le même noyau depuis les sélections des moins de 16 ans. Bien sûr, on ne joue pas tous dans les mêmes clubs mais on s’appelle souvent et dès qu’on peut se croiser durant la saison, on en profite pour aller boire un verre ensemble. Là, c’était notre dernière aventure humaine commune. Car ce que je retiens de cette Coupe du monde, au-delà de l’aspect sportif, c’est la dimension humaine. C’est au moins aussi important que le jeu. On vit quand même pendant un mois entier ensemble. Nous nous étions tous remis en question après notre décevant Tournoi des 6 Nations (quatrième place finale, ndlr). Nous en avons bavé ensemble pour en arriver là.

Cette 5e place représente aussi une belle fierté. Comme je le disais, nous étions tous très déçus après le Tournoi des 6 Nations. Nous avons subi de nombreuses critiques après notre échec. A raison, elles étaient méritées. Mais sans prétention aucune, on savait que l’on était capable de faire beaucoup mieux. Alors nous avons tous bossé en sachant qu’au vu de nos qualités, la 5e place était largement abordable. Nous doutions un peu avant la Coupe du monde mais une fois entrés dans la compétition, les doutes se sont envolés. Vu d’où nous sommes partis, le bilan est donc plus que positif au final. D’accord, nous ne sommes pas champions du monde mais nous avons tout de même réalisé de belles choses. Les efforts de chacun, le travail du staff et des joueurs, ont payé.

La principale force de notre groupe était l’humilité. Nous avons pris des claques dans la figure et cela nous a peut-être aidés. Nous avons toujours su nous remettre dans le bain. Ensuite, il existait une énorme solidarité dans notre équipe. Franchement, il n’y avait pas de grosses individualités dans la sélection. Ce n’était pas comparable avec les générations précédentes quand des joueurs comme Morgan Parra ou Yann David qui évoluaient déjà au haut niveau, faisaient figures de stars. Là, nous avions très peu de joueurs connus. Enfin, nous étions habités par une envie incroyable. C’était en partie dû au contexte. Si nous étions sortis victorieux du Tournoi des 6 Nations, je ne suis pas certain que nous aurions terminé 5e de la Coupe du monde.

Maintenant, c’est donc terminé les équipes de jeunes pour moi. J’ai toujours pris les sélections comme un "petit plus", une récompense. La suite ? A 20 ans, il faut désormais penser à sa carrière et aux efforts à fournir pour réaliser un bon parcours en club. Tout joueur qui dit ne pas espérer un jour évoluer au sein de la grande équipe de France est un menteur. Mais de là à y penser pour l’instant, non. Il faut être réaliste, surtout quand on voit la belle équipe de France qu’on a actuellement. Quand on observe un peu le niveau, c’est impressionnant. Alors on se concentre sur son club. Moi, j’ai la chance d’être au Stade toulousain, dans une grande équipe. Même si cette saison, j’ai moins joué, je sais que j’ai pu compter sur la confiance du club jusque-là. Alors je vais m’accrocher pour avoir davantage de temps de jeu. Sachant qu’à Toulouse, une place n’est jamais assurée. L’équipe de France ? On verra plus tard. Je pense que tout bon joueur, qui est performant en club, finit par être récompensé. L’an passé, je disputais le championnat du monde avec Alexandre Lapandry, Wenceslas Lauret et Benjamin Fall. Aujourd’hui, voir ces trois-là avec le maillot bleu sur les épaules fait bizarre…

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