Dans les pas de Rémi Lamérat

Par Rugbyrama
  • Rémi Lamérat - équipe de France -20 ans - dans les pas de Lamerat
    Rémi Lamérat - équipe de France -20 ans - dans les pas de Lamerat
Publié le Mis à jour
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Le Coupe du monde des -20 ans a débuté le samedi 5 juin en Argentine, dans la ville de Rosario. Pour cet événement, le trois-quarts centre toulousain Rémi Lamérat est notre guide au sein de la sélection et se livre sans tabous. Deuxième volet avec la joie apportée par le succès contre l'Irlande.

Deuxième volet : "Une première marche"

Ce Mondial a donc débuté par une victoire contre l'Irlande. C'est vraiment bien de commencer ainsi la compétition. Pour réussir cette Coupe du monde, une victoire était quasiment obligatoire. Mais au-delà du résultat, on peut être fier de notre match. On a été sérieux dans tous les secteurs qui avaient été travaillés depuis le Tournoi : défense, dimension physique pour nous permettre de tenir le rythme et prise d'initiative. On avait mis l'accent là-dessus lors de notre semaine de préparation à Marcoussis et le résultat a été positif. Le travail paye toujours. Il ne faut quand même pas oublier qu'on s'est fait peur dans les dernières minutes. En deuxième mi-temps, les Irlandais sont revenus au score petit à petit. On a voulu se remettre à jouer mais il y a eu beaucoup de fautes de main et de pénalités concédées. Ça nous a fait douter mais c'est finalement passé grâce à l'essai d'Antoine Erbani au bout d'une action collective. Les Irlandais ont marqué derrière mais on a su rester calme, resserrer les boulons. Et puis il y a cette cravate irlandaise qui tombe comme un cadeau du ciel : la pénalité de Gilles Bosch nous permet de passer devant. Ce final nous a donné une leçon : si on se retrouve encore à mener au score, il faudra remettre les bouchées doubles et surtout ne pas s'endormir.

Mais au moment où nous fêtions la victoire, j'ai entendu les sifflets descendre des tribunes. Au début cela m'a paru bizarre parce qu'il me semble que la France est appréciée en Argentine et surtout nous avons reçu un excellent accueil depuis notre arrivée. Et puis j'ai compris que ces sifflets coïncidaient avec l'entrée sur le terrain des Anglais qui allaient affronter l'Argentine. On a pu comprendre l'enfer qui nous serait promis. On va jouer les Pumitas chez eux et ce ne sera pas contre 22 joueurs mais contre 30 000 personnes. A nous de faire abstraction du contexte. Mais je nous en crois capables. On a déjà tous joué un derby, des matchs tendus. On a tous connu des ambiances électriques. A nous de rester sereins.

La mauvaise nouvelle reste quand même le forfait de Romain Barthélémy qui se ressent toujours de sa douleur à l'épaule. C'est une grosse déception au vu de son match contre l'Irlande. Romain est un joueur très important et qui nous apporte beaucoup. Je suis déçu pour lui et pour l'équipe. C'est dommage que l'aventure s'arrête là pour lui : humainement et sur le terrain, il va nous manquer. Mais les forfaits de Doussain et Erbani contre l'Argentine vont aussi nous faire mal. On était préparé à ça mais cela reste dommage.

On joue donc l'Argentine ce mercredi après avoir joué samedi contre l'Irlande. Avec des matchs d'une telle intensité tous les quatre jours, il faut mettre l'accent sur la récupération. Le gros du travail est derrière nous, c'est la récupération qui sera désormais primordiale : piscine, bains froids, massages. On a aussi soufflé. Samedi soir l'équipe est allée diner au restaurant "Casa del Tango". C'était sympa de se retrouver, de boire un verre entre nous. En dînant, nous avons assisté à une démonstration de professionnels du tango et de deux amateurs sortis de nulle part. Dimanche, nous avons été invités par le club de Duendes qui nous prête ses installations. Après un excellent barbecue, nous avons assisté aux matchs des équipes du club contre Santa Fe. Leur équipe première évolue en première division. Cela ne correspond pas au Top 14 mais on a pu voir ce que serait le caractère argentin : des joueurs qui ne cèdent rien, agressifs sur les montées défensives et les impacts mais qui multiplient aussi les initiatives.

L'anecdote de la semaine restera quand même le cagoulin qui a été instauré avec toute l'équipe. Celui qui est élu comme auteur de la plus grosse bourde ou de la phrase qui nous aura le plus fait rire doit porter un chapeau bizarroïde acheté en ville. Malgré la concurrence de Jérémy Sinzelle, c'est Brice Dulin qui a été élu. Sur un coup d'envoi, il a réceptionné le ballon dans les vingt-deux mètres en criant "marque". Pour un joueur titulaire toutes les semaines en Pro D2 c'est quand même fort. Il s'est défendu en disant qu'il l'avait fait exprès pour déstabiliser les Irlandais. Ce qui est vrai puisque cela a marché : les Irlandais se sont arrêtés et quand l'arbitre a dit de jouer, il a pris un intervalle.

Commencer par une victoire a été un soulagement. Cela nous a donné confiance alors que nous restions sur une lourde défaite contre les Anglais dans le Tournoi. Là, on a réussi à battre le champion d'Europe en proposant des choses sérieuses. Mais on sait très bien que ce succès de prestige n'est pas notre objectif principal. Ce n'est qu'une première marche. On ne relâche pas notre concentration ni nos efforts.

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