Slimani: "Cette Coupe du monde m’a aidé à me libérer"

  • Rabah Slimani lors du Mondial 2015
    Rabah Slimani lors du Mondial 2015
  • Rabah Slimani en compagnie de Nicolas Mas et Louis Picamoles
    Rabah Slimani en compagnie de Nicolas Mas et Louis Picamoles
Publié le Mis à jour
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XV DE FRANCE - A 26 ans, Rabah Slimani (21 sélections) a vécu sa première Coupe du monde avec le XV de France. Entre l’excitation de la compétition et la violence du retour à la réalité, le pilier du Stade français revient pour nous sur cette expérience unique.

Rabah, avec un peu de recul, quelles sont les émotions qui vous restent de cette Coupe du monde?

Rabah SLIMANI : C’est d’abord une aventure humaine énorme, unique. Tous les rugbymen ne peuvent pas vivre cette expérience mais c’est exceptionnel de se retrouver avec les meilleures équipes du monde avec un seul et même objectif: soulever la coupe Webb-Ellis.

Avez-vous eu le temps de profiter de l’ambiance magique aussi bien dans les stades que dans les rues de Londres et Cardiff?

R.S: A Cardiff, on a vraiment ressenti que l’on vivait un moment à part. Toute la ville ne vivait que pour cet événement. On sentait des vibrations dans les rues. On se dit: "Tu fais partie d’un rêve…"

A-t-il été facile de ne pas se laisser submerger par l’effervescence d’une telle compétition?

R.S: Je ne dirais pas que je vivais ça au jour le jour mais les matchs de préparation cet été nous ont vraiment permis de bien appréhender notre entrée dans la compétition. Après, ça nous a quand même fait bizarre au moment de partir pour l’Angleterre. Au début, on ne réalisait pas trop. C’est seulement quelques jours avant notre premier match contre l’Italie qu’on a compris qu’on était dans le bain.

Rabah Slimani en compagnie de Nicolas Mas et Louis Picamoles
Rabah Slimani en compagnie de Nicolas Mas et Louis Picamoles

Comment avez-vous vécu le fait de vivre avec 30 coéquipiers pendant six semaines? On imagine qu’il n’y a pas que des moments heureux…

R.S: C’est notre métier. Avec nos clubs, on a l’habitude de vivre en collectivité. Mais c’était surtout dur d’être éloigné des familles, des enfants. Mais le groupe s’entendait très bien et c’est ce qui nous a permis de garder un état d’esprit assez sain. Quand ça n’allait pas, on discutait tous ensemble. Il n’y avait pas de souci.

On a l’habitude de dire qu’une Coupe du monde change un homme. Avez-vous découvert des choses sur vous-même?

R.S: Personnellement, les choses avaient déjà changé pour moi en fin de saison dernière avec le titre de Champion de France décroché sous le maillot du Stade français. Je ne me suis pas mis de pression. C’est ce qui me faisait défaut auparavant. Je me mettais la pression pour rien, la pression de mal faire. Cette Coupe du monde m’a aidé à me libérer.

Du jour au lendemain après l’élimination, tu te retrouves seul. C’est assez brutal

Aujourd’hui, quelle image de cette Coupe du monde vous revient immédiatement à l’esprit?

R.S: Je retiens tout le chemin parcouru pour arriver à cette compétition. On a vécu des moments humains assez intenses. Tout le monde s’est entraidé et j’ai appris à découvrir des mecs. Ça reste fort. On découvre des caractères riches.

Quand on quitte une Coupe du monde après une telle désillusion (élimination en quart de finale face aux All Blacks, ndlr), le retour à la réalité n’est-il pas violent?

R.S: Violent je ne sais pas. Mais c’est vrai que l’élimination, le lendemain, tu dois partir. Du jour au lendemain, tu te retrouves à vivre à 50 et tu rentres seul. Ça change du tout au tout. Le groupe a explosé à l’aéroport. C’est assez brutal.

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