Un Grenelle médical sur fond de guerre

Par Rugbyrama
  • L'impressionnante blessure de Florian Fritz
    L'impressionnante blessure de Florian Fritz
  • Rodrigo Capo Ortega (Castres), sorti sur civière après une commotion cérébrale
    Rodrigo Capo Ortega (Castres), sorti sur civière après une commotion cérébrale
Publié le Mis à jour
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Le premier Grenelle de la Santé s'est tenu ce matin à Paris en l'absence des émissaires de la FFR. A-t-il une raison d'être sans le blanc-seing de la fédération ?

Ce matin, dans les locaux de la Ligue Nationale de Rugby, s'est tenu le tout premier "Grenelle de la santé" du rugby, un évènement au cours duquel plusieurs acteurs majeurs du Top 14 et Pro D2 étaient censés réfléchir à la protection des joueurs de haut niveau. Au sein des locaux de l'avenue de Villiers, à Paris, le président de la commission médicale de la LNR Bernard Dusfour était donc entouré par Marc Lièvremont (ancien sélectionneur du XV de France), Laurent Travers (entraîneur du Racing 92), Benjamin Delmoral (préparateur physique du Lou), Robins Tchale-Watchou (président de Provale), Pierre-Olivier Valaize (président de l'ASBH), Jean Chazal (doyen de la faculté de médecine de Clermont), Matthias Rolland (manager du Castres olympique) et Sophie Coste (directrice de Provale).

"Depuis cinq ans, explique Dusfour, les blessures ont quasiment doublé et les commotions cérébrales sont en progression constante. Le rugby de haut niveau tape de plus en plus fort. Certains joueurs, et pas des moindres, ont même peur pour leur santé. Le constat est alarmant. Ce Grenelle de santé est un premier pas important. Il prouve que la prise de conscience est réelle".

Rodrigo Capo Ortega (Castres), sorti sur civière après une commotion cérébrale
Rodrigo Capo Ortega (Castres), sorti sur civière après une commotion cérébrale

Toute la matinée, le groupe de travail dirigé par le docteur Dusfour a ainsi réfléchi à une série de pistes de travail : d'abord, les analyses vidéo en temps réel devraient être multipliées sur les terrains de Top 14 et Pro D2 afin de disséquer à l'instant T les images de tel ou tel traumatisme. En accord avec le corps arbitral, de lourdes sanctions pourraient être aussi délivrées aux joueurs se jetant dans les zones plaqueur-plaqué à pleine vitesse. Des temps de récupération supplémentaires devraient enfin être octroyés aux joueurs ayant passé la barre des 300 minutes de jeu consécutives, un seuil au-delà duquel les blessures ont tendance à se multiplier.

Il y a eu un petit couac, c'est vrai

On ne peut que se réjouir de la prise de conscience de la LNR et de ses émissaires comme on peut tout autant regretter que l'aéropage fédéral et le médecin de la FFR Thierry Hermerel n'aient pas assisté aux débats. À la Ligue, on jure que la délégation fédérale a bel et bien été conviée au Grenelle (un document en atteste). Du côté de Marcoussis, on assure n'avoir pas reçu la moindre invitation. Bernard Dusfour enchaîne: "Il y a eu un petit couac, c'est vrai... Mais je ne désespère pas de renouer le dialogue avec nos homologues de la fédération, à qui nous enverrons très vite un premier compte-rendu de cette réunion. Nous ne sommes pas obligés de passer nos vacances ensemble mais nous pouvons travailler en bonne intelligence. Le Grenelle de la Santé n'est pas mort né,: dans les esprits, il a démarré aujourd'hui".

Sur fond de guerre LNR / FFR, le Grenelle de la Santé a donc connu des débuts difficiles. Et tant que les émissaires de la Ligue et les représentants fédéraux ne seront pas enclins à travailler ensemble, il pourrait n'avoir été qu'un coup d'épée dans l'eau...

Par Marc Duzan

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