Twickenham, jardin à la française

Par Rugbyrama
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Les Français ont évidemment l'habitude de recevoir un accueil glacial, voire particulièrement hostile, sur la pelouse de Twickenham, le temple des rugbymen anglais, ennemis jurés des "Frenchies". Pourtant, en cette demi-finale de finale de la Coupe du monde 1999, Twickenham était bien français...

Les Bleus n’ont pas que des bons souvenirs à Twickenham. Loin de là. Leur dernière sortie s’y est même révélée catastrophique, en ce douloureux après-midi du mois de mars qui les a vus s’incliner piteusement (34-10) face à des Anglais triomphants. Chez la Perfide Albion, les voisins d’outre-Manche sont rarement les bienvenus. Une date fait exception toutefois, une date elle-même exceptionnelle : le 31 octobre 1999. Ce jour-là, Twickenham avait pris des airs de jardin à la française.

On jouait une demi-finale de Coupe du monde. Ultra-favoris, ultra-arrogants, ultra-confiants, les Néo-Zélandais dominaient le début de la partie et menaient rapidement 24-10. Mais, juste après la mi-temps, les Bleus refaisaient surface. Et inversaient le cours du match d’une manière incroyable. Le stade londonien prenait alors fait et cause pour les Français et explosait. "Au départ, le public était chaud mais pas bouillant, il n’y avait pas d’euphorie, se remémore Jean-Roger Delsaud, envoyé spécial du Midi Olympique sur ce match. Mais quand les Français ont entamé leur rébellion, c’est devenu un truc absolument ahurissant. Les gens ont compris que l’incroyable se passait."

Mehrtens : "C’était impressionnant"

Pierre Villepreux, alors entraîneur de l’équipe de France, garde un souvenir très ému de cette rencontre et de cette réaction du public présent à Twickenham. "Ce qui m’a plu, ce n’est pas d’avoir gagné contre les All Blacks mais d’avoir gagné de cette façon, avec ces joueurs et devant ce public. Nous avons joué, osé. C’est ce qui a tant plu aux spectateurs.."

Ce public plus fort que la défaite, que l’extrême dureté des Français durant la rencontre, que la honte des All Blacks à leur retour chez eux ? Oui, selon Andrew Mehrtens. C’est même "le premier souvenir" du joueur du Racing-Metro, alors ouvreur de la sélection néo-zélandaise. "J’entends encore les Anglais crier "Allez les Bleus". Nous avions battu le XV de la Rose lors des matchs de poule et voir les Anglais, ennemis jurés de Français, supporter les Bleus, c’était assez impressionnant." Des Anglais qui supportent des Français ? Shoking ! Mais tellement bon.

"Ça va plus loin que Twickenham, analyse Jean-Roger Delsaud. C’était surtout le petit poucet contre les All Blacks, le Nord contre le Sud... Même les Sud-Africains dans le stade étaient pour les Français car les Néo-Zélandais sont leurs ennemis jurés. Les Blacks étaient tellement favoris de toute façon que tout le monde avait envie que quelqu’un d’autre passe." La réaction du public présent en Angleterre ce jour-là participe pour beaucoup à la légende née après ce match historique. Twickenham, un jour, a été français.

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