Gobelet : "Maurice doit être présente sur la scène internationale le plus tôt possible"

  • Jean-Baptiste Gobelet à la relance aux côtés de Didier Retière, Jean-Louis Boujon et Thomas Savare
    Jean-Baptiste Gobelet à la relance aux côtés de Didier Retière, Jean-Louis Boujon et Thomas Savare
  • Jean-Baptiste Gobelet motive les troupes - France 7
    Jean-Baptiste Gobelet motive les troupes - France 7
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Retiré des terrains en 2016 après une ultime expérience aux Etats-Unis d'Amérique, l'ancien joueur de Biarritz, Jean-Baptiste Gobelet, qui fut une figure de France VII, revient dans un rôle officiel, loin de la FFR. Il a été nommé la semaine dernière DTN de l'île Maurice.

Quelle est l’histoire de votre nomination au poste de DTN à l’île Maurice ?

Jean-Baptiste Gobelet : J'ai été contacté après une entrevue avec le président de Mauritius Rugby lors du Hong Kong Sevens. Nous avons échangé sur le développement du Sevens à travers le monde et j'ai exprimé ma vision du rugby à Maurice sur court et le moyen termes. Je suis régulièrement consulté en raison de ma carrière sur le World Series et de mes connections internationales, comme aux Emirats Arabes Unis, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis... Là, nos discussions se sont prolongées et la fédé mauricienne m'a demandé si j'étais disponible pour porter un programme de développement.

Avez-vous été approché par la FFR ?

JBG : Je suis en contact régulier avec Christophe Reigt, l'actuel DTN, depuis le début de la campagne de Bernard Laporte. Nous échangeons sur le Sevens francais et la façon de construire un projet viable. Je suis heureux pour France 7 de voir que certaines idées émises lors de nos rencontres voient le jour. Mais nos discussions sur un rôle bien défini n'ont pas abouti pour le moment. J'ai été à disposition de la FFR cette année, cela ne s'est pas fait. Le projet olympique est un long process qui se compose en plusieurs étapes. La France rentre dans une première phase, où elle doit tout reconstruire depuis la base et cela demandera du temps. Elle est 12e du classement mondial et doit travailler la compréhension du Sevens. De nombreux pays ont pris beaucoup d'avance dans leurs programmes de développement et de performance olympique, comme les USA et l'Afrique du Sud sur lesquels je participe ponctuellement. Je ne doute pas que la FFR initiera une seconde phase, d'ici peu, de performance, dans laquelle des personnes ayant des compétences issues de l'extérieur seront nécessaires.

Aviez-vous déjà eu une telle opportunité dans un autre pays ?

JBG : J'ai été approché par d'autres fédérations européennes et mondiales mais pour des responsabilités beaucoup moins importantes que cela peut être le cas à Maurice. Choisir une fédération qui ne fait pas partie du World Series avec une position de DTN est un choix qui m'a semblé très formateur. C'est risqué mais je vais pouvoir appliquer complètement ma vision sur la formation rugby à travers le sevens. Les problématiques ne sont pas les mêmes suivant les fédérations en termes de moyens financiers, humains et techniques. Le choix de prendre une fédération de taille humaine permet de pouvoir activer un programme (Mauritius 2021) en bougeant les lignes assez rapidement, en s'appuyant sur le ministère et le comité olympique. Cela va me permettre de mettre en pratique de suite, les systèmes et idées qui ont germés lors de ma carrière. La proximité avec l'Afrique du Sud a aussi été une donnée importante : j'ai déjà effectué quelques stages à Stellenbosch avec les "Blitzbokke" en 2015. Je vais parfaire ma formation en côtoyant ce qui se fait de mieux actuellement. Cela me permettra d'accroître mes connaissances, de comparer les méthodologies et d'avoir une vision innovante sur la performance.

Jean-Baptiste Gobelet motive les troupes - France 7
Jean-Baptiste Gobelet motive les troupes - France 7

Quid des USA ?

JBG : Je suis toujours en contact étroit avec les acteurs majeurs du rugby. J'ai un visa américain qui m'a permis de travailler sur le développement des académies, la structure élite jeune et les universitaires. Leur process de travail m'a réellement séduit et il y a des éléments sur lesquels je vais m'appuyer dans le futur.

Comment va s’organiser votre mission ?

JBG : Mauritius est 12e dans la zone Afrique et mon objectif n'est pas d'être n°1 face aux Sud-Africains ou Kenyans, soyons réalistes. Ma mission est de trouver de quelle manière Maurice peut être présente sur la scène internationale le plus tôt possible et comment elle peut accroître son nombre de licenciés. Pour cela, il faut s’appuyer sur les qualités des Mauriciens. On retrouve ici des joueurs physiques mais aussi des profils de sprinteurs dans les îles Rodrigues. Dès ma première semaine, je me suis rapproché d'un pôle de sprinteurs pour qu'ils forment les membres de l'académie à être des athlètes avant tout. Savoir courir et sauter, c’est la base. Ce pôle sera formé au diplôme de coach de rugby et chargé de détecter les potentiel sprinteurs pouvant y jouer.

Votre projet sera t-il prioritairement dédié au Rugby à VII ?

JBG : Ici, ma vision est clairement axé autour du Sevens pour des raisons pratiques en terme de compréhension du jeu, de nombre de licenciés mais aussi pour des raisons économiques, avec des interactions olympiques. Il sera intéressant de voir se construire un projet vertical, avec les mêmes codes, des U8 jusqu'au seniors. On verra son impact sur les prochaines générations. J'ai énormément d'idées sur le développement et l'innovation d'un point de vue sportif et économique, que je ne pouvais mettre en pratique avec les autres fédérations. Je veux m'inspirer des différents modèles que j'ai pu rencontrer, comme celui du Sri Lanka, qui a réussi à démocratiser le rugby pour en faire le second sport national derrière le cricket et devant le football. Les jeunes indiens se sont approprié le rugby à VII et l'image coloniale du rugby s'est effacée.

Nous avons déjà mis en place une pratique intensive Sevens pour l'académie élite à partir des U14 avec pas moins de trois entraînements par semaine dédiés au VII. On concentre nos efforts sur les jeunes pour permettre à la base d'acquérir une compréhension élevée de ce jeu. En parallèle, on forme des coachs et éducateurs, les meilleurs s'occupant directement de la base comme nous pouvons le voir au Pays de Galles où chaque entraîneur national intervient auprès des différentes catégories.

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