Comme le revenant Mazoué, les cadres des Bleus du 7 ont faim

C'est le dernier revenant. Bon, pas au point de ramper dans la neige comme le récent oscarisé Leonardo Dicaprio dans le non moins récent The Revenant. Mais, dans l'humidité et la fraîcheur canadienne, Jean-Baptiste Mazoué ne cache pas, lui non plus, sa faim et sa hargne. Dernier blessé longue durée de France 7, il est le seul membre du groupe tricolore à ne pas avoir encore évolué sur le circuit mondial cette saison - Manoël Dall'Igna ayant repris, lui, à Las Vegas le week-end dernier. Justement, son coéquipier en première ligne est bien placé pour en parler. Quand tu as passé un moment éloigné, surtout pour un enchaînement de petites blessures comme Maz l'a vécu, ça laisse une grande envie. Sur l'aspect fraîcheur, il devrait vraiment nous faire du bien.

Apporter mon envie et ma rage sur toutes les phases

C'est bien là que le grand Mazoué (1,90m pour 104kg) espère apporter à son groupe, dans le dur lors de la dernière tournée dans l'Hémisphère sud mais reparti (doucement) du bon pied dans le Nevada samedi dernier. J'ai les dents qui rayent le parquet après deux tournées manquées, concédait l'intéressé avant son décollage outre-Atlantique, fin février. J'ai envie de m'envoyer à fond, apporter aux autres mon envie et ma rage sur toutes les phases. Après des examens passés à Vegas à son arrivée, le staff des Bleus a préféré le laisser 14e homme et donc hors du groupe le week-end passé. Pendant que les siens se sont inclinés en finale de Bowl, lui a un peu plus travaillé le physique, à cause d'une cheville pas tout à fait remise. A Vancouver, enfin, le sixième rendez-vous de la saison sera finalement le bon !

En retrouvant progressivement l'entraînement collectif en février, Jean-Baptiste Mazoué a déjà tenté d'apporter sa bonne humeur et sa joie à un groupe rentré d'Australie et de Nouvelle-Zélande quelque peu abattu, nous confiait-il deux semaines plus tôt. A seulement 24 ans, le pilier ou talonneur français est un joueur important de son équipe. Un travailleur de l'ombre à l'expérience déjà majeure. Sous contrat depuis 2011, le Figeacois passé par Brive (où il n'a disputé qu'un match en pro mais découvert le 7 en Espoirs) est clairement un des plus anciens de l'effectif de Frédéric Pomarel. La description est poursuivie par l'entraîneur adjoint Cédric Laborde. Il a de très bonnes qualités de main, il fait bouger les lignes, il aide l'équipe à avancer quand la défense est en place. Intelligent, il est également décisif en phases de conquête.

Un combattant attendu en défense

Et le Basque Laborde de compléter. Et puis c'est un vrai combattant, je pense qu'il va nous faire du bien dans ce domaine. Bref, pas de doute, il devrait être précieux à Vancouver. Dans un secteur peut-être encore plus qu'un autre, de par son caractère déterminé sur le pré. Encore déficients en défense dans le Nevada (146 points encaissés en six rencontres, dont 68 sur les deux premières...), les Tricolores doivent continuer de s'approprier à vitesse réelle un nouveau système, appliqué pour la deuxième tournée. Il y a encore pas mal d'erreurs qui apparaissent parce qu'on ne le maîtrise pas encore parfaitement, analyse Steeve Barry. Toutefois, on a vu du mieux. On ne va pas dire que tout était parfait et bien rodé mais on sent que les repères commencent à se prendre. C'est une défense qui presse beaucoup plus sur les extérieurs, mais qui nécessite, du coup, une activité de tous et que personne ne s'oublie. Explication prolongée par Cédric Larbode. Sur le mec en face, il y a parfois trop d'hésitation, chacun réfléchit parfois un peu trop à qui prend qui. Il faut agresser le porteur de balle.

Certains devront montrer l'exemple. Aux côtés de Pierre-Gilles Lakafia, réellement de retour à Vancouver (après une commotion cérébrale à Vegas) et Manoël Dall'Igna également enfin revenu après de longs mois de galère au niveau de la cheville (en jouant bien plus que prévu aux Etats-Unis), Jean-Baptiste Mazoué doit justement permettre aux Bleus du 7 de retrouver des repères. Avec du sang frais et une énergie nouvelle. Le talonneur Dall'Igna, justement, illustre. On espère que ça amène de la fluidité dans le jeu, afin de construire à partir de ça, vu que ce sont des joueurs qui commencent à avoir un peu d'expérience. Suivi par l'ex-Rochelais Steeve Barry. Ils vont nous apporter de la puissance, puis notamment pour Jean-Baptiste son abattage défensif et sa capacité à gratter les ballon, et pour Pierre-Gilles sa vitesse et ses franchissements. Avec l'Angleterre, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis en poule, les Bleus vont encore se confronter à des cadors. Avec toujours dans l'idée de se montrer qu'ils sont capables, sur une journée, de les faire tomber.