Quelles évolutions nécessaires pour les Bleus du Sevens?

  • L'équipe de France à VII à l'échauffement - Tournoi de Londres - 11 mai 2014
    L'équipe de France à VII à l'échauffement - Tournoi de Londres - 11 mai 2014
  • Frédéric Pomarel donne les consignes à ses joueurs
    Frédéric Pomarel donne les consignes à ses joueurs
  • Julien Candelon, membre de l'équipe de France à VII
    Julien Candelon, membre de l'équipe de France à VII
Publié le Mis à jour
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Plus en course pour la qualification directe aux Jeux, les Bleus affichent surtout un visage décevant, et sont 11e au classement mondial. Une situation compliquée et des tensions exacerbées. "Mais pas d’incendie", coupe Frédéric Pomarel. L’entraîneur s’attache en tout cas à trouver les solutions nécessaires à la remise en cause. Avec des idées d’évolutions envisageables d'ici l'été prochain.

Ce n’est pas la grande joie. L’euphémisme est signé Frédéric Pomarel qui vit une période pas facile. Après l’échec de Dubaï, la réaction attendue des Tricolores en Afrique du sud n’est pas vraiment venue. A l’issue de la troisième (des neuf) manche(s) du circuit mondial, voilà donc les Bleus du Sevens à la 11e place du classement World Rugby. Loin de leurs (maigres) espérances d’aller chercher directement la qualification aux JO en terminant à la 4e position. Logiquement, les Français devront donc passer par le fameux "plan B", c'est-à-dire le championnat d’Europe à remporter l’été prochain pour gagner leur ticket. Sauf que l’Angleterre (qui représentera le Royaume-Uni à Rio), actuel sixième du ranking mondial, pourrait bien être de la partie en guise de féroce concurrent.

Ça fait partie de l’ambiance morose du moment, renchérit l’entraîneur français. Une ambiance agrémentée de petites tensions internes liées à des désaccords explicités dans ces moments compliqués. Sans pour autant que la tête de l’entraîneur ne soit demandée entre les deux derniers tournois comme les déclarations - de certains joueurs frustrés dixit Julien Candelon - l’ont laissé entendre. Les joueurs ont donné leur avis, mais il n’y a pas de remise en question d’un système, d’un homme ou de plusieurs , insiste Pomarel. Suivi par Vincent Deniau : En allant en réunion, c’est sûr qu’on n’avait pas la banane, mais il n’y avait pas de tensions . Pourtant, au sein d’un groupe aux comportements très éloignés, les récentes sorties médiatiques ont la fâcheuse tendance d’agacer. Le capitaine reprend : On a tous des visions différentes, mais il n’y a aucune haine entre nous. Par contre, peut-être que nous avons besoin de faire un effort sur la vie de groupe, afin de créer un vrai état d’esprit.

Pas de révolution

Plus inquiétant, à l’heure où certaines nations élèvent à grande vitesse leur niveau de jeu, la France, elle, a tendance à voir le sien plafonner. Julien Candelon explique : S’il stagne, c’est parce qu’un grain de sable enraye la machine . Lié à une crise de confiance. C’est le retour vieux démons, des erreurs individuelles, prolonge l’ancien Usapiste. On a des progrès à faire sur la concentration et l’efficacité. Son entraîneur donne des détails : On a des passages à vide terribles, des difficultés sur les coups d’envoi, au sol, parfois offensivement … Liste non exhaustive de ce contenu insatisfaisant  pour Dall’Igna, alors que l’intensité physique présentée est aussi trop aléatoire. Face à cette situation et l’absence de résultats attendus, la remise en cause est un besoin réel. Elle n’est pas nécessaire mais primordiale , confirme Candelon. Des joueurs, parce que nous sommes les acteurs, et aussi du staff, dans sa gestion, ajoute Deniau.

Frédéric Pomarel donne les consignes à ses joueurs
Frédéric Pomarel donne les consignes à ses joueurs

Sans sous-entendre pour autant une révolution. Il ne faut surtout pas de grand chambardement, il y a un équilibre à conserver, complète l’ancien Perpignanais. Pour ce groupe jeune, dont la formation a débuté il y a trois ans, des évolutions sont néanmoins attendues afin de retrouver un cycle positif. Que faire pour relever le nez ?, se demande Pomarel. On va réfléchir à ça. Par pleins de petites touches. De légers changements sans remettre en cause la stabilité de France 7 à six mois de la deuxième chance de qualification pour Rio. C’est parfois le flou artistique, chacun remet un peu les choses en cause, concède Manoël Dall’Igna. Mais on ne peut pas tout changer. Il ne faut pas que ça explose. C’est à nous de cibler les points faibles, on est tous dans le même bateau.

Vers un staff plus étoffé ?

Si les Français ont maintenant le droit à une coupure après un dernier point à Marcoussis jeudi, les réflexions ont déjà débuté de toutes parts. A la reprise, le 5 janvier, les discussions devraient être nombreuses. Sur la manière de jouer, déjà, et notamment la place accordée aux individualités au sein du collectif. Ces exploits nous servent et nous desservent, pense Dall’Igna. On doit d’abord jouer tous ensemble pour se créer des situations favorables dans lesquelles marquer. L’entraîneur confirme que les principes de jeu seront notamment discutés : On n’a pas tous la même vision du sept, liée à des spécificités, des qualités assez différentes. La nécessité de trancher sur certaines stratégies se fera peut-être sentir d’ici le prochain rendez-vous, à Wellington, début février.

Mais ce ne sont pas les seules évolutions que la sélection pourrait connaître, à plus ou moins court-terme. Déjà formulée par l’entraîneur lui-même il y a deux ans, la demande d’étoffer le staff est ressortie. On revendique le fait que Fred (Pomarel) soit plus épaulé, assume Candelon. Il est seul là où d’autres staffs sont élargis. Le principal intéressé concède : On réfléchit à quelqu’un pour m’aider sur le plan sportif. Mais pas 1 000 personnes non plus, pour ne pas se perdre . Même si la difficulté de trouver du monde est réelle, les joueurs espèrent ainsi des changements sur le cycle de travail, physique, technique, collectif , à l’image de Dall’Igna. Du sang frais ne ferait pas de mal, estime le capitaine Deniau. Et puis cela permettrait à Fred de se décharger. Un nouveau visage pour apporter, donc, en fraîcheur dans le discours et les entraînements. Il nous faut travailler plus avec certains joueurs, différemment avec d’autres qui sont peut-être essoufflés moralement, avalise Pomarel.

Julien Candelon, membre de l'équipe de France à VII
Julien Candelon, membre de l'équipe de France à VII

A la recherche d'un pur finisseur

Le groupe en lui-même pourrait également connaître de nouveaux visages d’ici le début du championnat d’Europe. Sans pour autant, là aussi, tout chambouler. On a un bon groupe, coupe Deniau, qui ne serait néanmoins pas contre intégrer un ou deux hommes. Ce qui pourrait être un plus, c’est un pur finisseur, quelqu’un qui va vraiment vite.  A condition de trouver des intéressés, de nouveaux tests pourraient ainsi être réalisés. Comme toutes les saisons, on regarde, accorde Pomarel. Certains vont peut-être rentrer, d’autres partir. D’autant plus qu’une partie des joueurs sont en fin de contrat à la fin du mois de juin… Mais pour attirer de nouveaux talents dans leurs filets, les encadrants savent que le manque de culture Sevens en France va encore compliquer les choses.

Alors que de petites évolutions sont donc attendues, Manoël Dall’Igna a le sentiment qu’en janvier, il se passera des choses. Et de compléter : J’espère qu’on se penchera plus sur la manière de jouer que sur les joueurs. Eternel optimiste, Julien Candelon garde confiance sur les chances françaises d’aller à Rio : C’est un problème psychologique. Cela veut dire qu’il faut réenclencher une dynamique positive. Et s’il le faut, passer par le plan C pour se qualifier pour les JO. Si ça n’est pas au championnat d’Europe, ce sera pour la troisième chance, conclut Pomarel.

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