Cinq raisons qui montrent que les Bleus n’ont (déjà) plus de joker

  • Jean-Baptiste Mazoue (équipe de France à VII)
    Jean-Baptiste Mazoue (équipe de France à VII)
  • Les Bleus du VII regroupés autour de Deniau et Vakatawa
    Les Bleus du VII regroupés autour de Deniau et Vakatawa
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Après une dixième place obtenue en Australie, loin de leurs objectifs de quatrième position directement qualificative pour les Jeux de Rio, les Bleus du VII ont décollé pour Dubaï, où ils disputent ce week-end la deuxième manche internationale de la saison. Terry Bouhraoua se veut serein: "On a utilisé un joker, mais rien n’est jamais fini".

Une poule abordable à ne pas gâcher

Après leur dixième place en Australie, les Français ne s’attendaient logiquement pas à un tirage aisé pour la manche suivante du circuit mondial. Pourtant, à Dubaï, les Bleus auraient pu tomber dans un groupe bien plus défavorable. L’entraîneur Frédéric Pomarel détaille. Les Fidjiens (vendredi à 6h44 françaises, NDLR) sont, à mon avis, les meilleurs du monde en ce moment. Mais ensuite, les Argentins (10h06) sont, en théorie, les mieux à prendre du groupe des huit premiers au classement IRB. Et puis le Brésil (13h30) qui se prépare néanmoins pour ses JO, est invité. Alors on ne peut pas se plaindre de ce tirage. Cette poule aurait pu être pire, reconnaît également Terry Bouhraoua. On n’a pas le droit à l’erreur, parce qu’on a deux équipes à notre portée, l’Argentine et le Brésil contre qui il ne faudra pas se tromper, insiste l’ancien demi de mêlée parisien. En vieux sage avec, en mémoire, de mauvais résultats tricolores dans des poules pourtant abordables, Julien Candelon tient pour sa part à rester méfiant. J’ai plutôt envie de dire qu’on n’a pas forcément un bon tirage, et qu’il va falloir s’en sortir avec les tripes nécessaires.

Le risque de laisser filer leurs adversaires directs

A l’issue du tournoi de Gold Coast, huit points séparent les Français, dixième, de la quatrième place au classement IRB. Celle que visent les Bleus dans la course à qualification directe pour Rio, derrière les trois premières promises aux Fidjiens, aux All Blacks, et aux Springboks. Alors forcément, à l’heure du deuxième (des neuf) tournoi(s) mondiaux, les Tricolores doivent redresser la barre pour rester dans le rythme. Une non-qualification en Cup (acquise par une des deux premières places de leur poule) à Dubaï serait presque rédhibitoire. Mathématiquement, non, coupe le Lotois Pomarel. Jusqu’à Vegas (la cinquième manche, NDLR), les choses se jouent. Mais si tu n’as pas deux passages en Cup après trois étapes, la qualification dépend d’évènements un peu incongrus. Vite, des points ! La saison est longue, prolonge Candelon. Évidemment, moins on sortira des poules, plus se sera difficile. Le message suivant de Pomarel est plus direct. Si on ne les prend pas, c’est que l’on n’est prêts pour jouer 4, 5 ou 6e place. Sans quart de finale de Cup dans les Emirats, ça deviendrait compliqué, reprend Bouhraoua. Mais aujourd’hui, on n’en est pas là.

Un cycle de mauvais tirage à éviter

Un nouveau versement en Bowl à Dubaï serait déjà une mauvaise opération pour les Français sur le plan comptable, en laissant leurs concurrents prendre le large au classement. Pis, un tel événement leur ferait aussi risquer un groupe toujours plus compliqué pour le rendez-vous suivant, en Afrique du sud dix jours plus tard. Le fameux cycle des mauvais tirages typique du circuit mondial. Pour le moment, on n’est pas dedans, se réjouit l’entraîneur. Et c’est pour ça qu’il faut jouer à fond ! Candelon, lui, ne veut pas regarder si loin. Parce que sinon, on ne voit pas ce qui se passe à nos pieds. Il faut absolument se concentrer sur Dubaï et, par ricochets, un bon résultat aura un impact positif sur la suite. Même son de cloche pour le vif Bouhraoua. On sort de six semaines dures et intenses, et on espère que ça va payer, insiste-t-il. Avec de la hâte bien plus que de la pression.

Les Bleus du VII regroupés autour de Deniau et Vakatawa
Les Bleus du VII regroupés autour de Deniau et Vakatawa

Un bon cycle de travail terminé à l’INSEP à valider

On les a vraiment mis dans le dur. A l’évocation des huit semaines de travail entre ces deux premiers tournois, Frédéric Pomarel retient notamment du bon défensivement, et un cycle complet qui se jouera sur un détail face aux Argentins. Avec cette rencontre décisive en tête, les Français ont montré une belle implication à l’entraînement, où ils ont notamment réorganisé complètement leur schéma défensif. Bouhraoua avalise. C’était un cycle intense et de bonne qualité. Conclu, la semaine dernière, par plusieurs jours à l’INSEP (pour, déjà, " changer de cadre, dixit Candelon), où les Bleus ont pu tester les chambres thermiques. Ce qu’on n’avait jamais fait auparavant, et qui peut peut-être nous faire gagner un peu de temps sur l’acclimatation, puisque chaleur et humidités peuvent être régulés dans la salle, détaille l’ancien Parisien. Et son coach de compléter. Ca justifiait de le tester maintenant, puisque c’est là qu’il y avait la plus grande amplitude de température. Des méthodes nouvelles et entraînements corrects à l’issue desquels les Bleus doivent désormais confirmer. Après un cycle bon à très bon, si tu ne fais pas un bon tournoi, tu gamberges, assume Candelon.

Des leaders de retour, un groupe quasiment au complet

En plus d’un cycle complet de travail, les Français ont également pu compter sur un groupe quasiment au complet. Et ainsi profiter de l’émulation positive due à la concurrence au sein des 18 éléments. Ce qui n’avait pas forcément été le cas dans la préparation du tournoi de Gold Coast. Si Paul Albaladejo n’était pas complètement rétabli au moment du choix pour Dubaï - comme Jérémy Aicardi - alors que Steeve Barry a vu ses dernières semaines tronquées à cause d’une blessure à la ville, le groupe bleu retrouvera certains leaders dans les Emirats. C’est intéressant, attaque Pomarel. Des associations comme Vakatawa-Jané, ou Dall’Igna-Bouhraoua, je ne les ai pas vues depuis longtemps. Des retours comme des atouts, à l’image de Candelon en attaque, ou du patron de la défense Dall’Igna, au poids tout aussi important sur l’état d’esprit. Pendant ces six semaines, on a pu travailler tous ensemble, j’espère que c’est de bon augure, déclare Bouhraoua. L’ancien Usapiste Candelon complète. On a fait beaucoup d’oppositions et revu certains schémas tactiques pour se simplifier un peu les situations. A confirmer pour se mettre au niveau de leurs ambitions.

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