Vite tourner la page, cette notion très particulière du rugby à VII

  • Steeve Barry (France VII) lors de l'étape de Wellington - janvier 2016
    Steeve Barry (France VII) lors de l'étape de Wellington - janvier 2016
  • L'équipe de France de rugby à 7 a déçu à Wellington ce week-end
    L'équipe de France de rugby à 7 a déçu à Wellington ce week-end
Publié le Mis à jour
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RUGBY A VII - Au cours d'une phase de poules frustrante à Wellington samedi dernier, les Bleus du VII sont passés par tous les sentiments avant de terminer 13es. Un ascenseur émotionnel habituel de la discipline mais pas toujours évident à gérer. Alors que les Français tenteront de réagir à Sydney (malgré plusieurs cadres absents), retour sur cette remise en question constante.

Les matches au buzzer, cette saison, ils connaissent. Mais en ouverture du tournoi de Wellington, l'issue de la première rencontre des Bleus du VII a joué contre eux, près de trois minutes après la fin du temps réglementaire. Face aux Anglais, les hommes de Frédéric Pomarel, pourtant en tête 14-12 après un essai de Damien Cler en début de deuxième période, ont donc craqué en encaissant un essai dévastateur autour de la 17e minute. Une issue (14-17) des plus frustrantes. Encore plus pour démarrer une manche du circuit mondial. Pourtant, les Français n'ont pas eu le temps de se laisser gagner par la déception, avec deux autres rencontres à disputer en phase de poules et une qualification toujours accessible. Passer à autre chose en un rien de temps, c'est là une autre particularité du rugby à VII.

L'équipe de France de rugby à 7 a déçu à Wellington ce week-end
L'équipe de France de rugby à 7 a déçu à Wellington ce week-end

Vite mettre de côté la performance, même ratée

Steeve Barry raconte comment la sélection tricolore l'a géré samedi dernier, en fin de matinée. Après la défaite contre l'Angleterre, on en a un peu parlé dans la foulée. Mais une fois le terrain quitté, on a quasiment de suite basculé sur la rencontre face aux Samoans en attendant les Américains. Facile à dire, peut-être moins à réaliser après un tel coup sur la tête... Le sentiment d'effondrement et le risque de découragement ne sont parfois pas être loin. Mais Terry Bouhraoua et ses équipiers y sont habitués. Aider à le gérer est justement une des missions des plus expérimentées du groupe. Arrivé en 2012, le centre Barry connaît ces sentiments. Après le match, tu es déçu et abattu, mais il faut réussir dans le quart d'heure qui suit à basculer sur autre chose, reprend-il. Le seul moyen de récupérer la qualification, c'est de gagner les deux prochains matches.

Du coup tu te focalises sur ceux-là et tu laisses de côté celui des Anglais. Mais sans l'oublier complètement, parce que tu reviendras dessus une fois le tournoi terminé, pour étudier ce qui n'a pas fonctionné. Sur le moment, tous les esprits doivent donc se focaliser sur l'avenir. Et se mettre une bonne fois pour toute au fond de la tête que le passé, c'est le passé. Qu'il ne pourra plus être changé. En Nouvelle-Zélande, les Bleus y sont plutôt bien parvenus, en battant les Samoans (28-12) avant, malheureusement, de craquer face aux fusées américaines dans le match de la dernière chance (21-29). Adieu la Cup, bonjour le repêchage en Bowl ! Au final, tu as pris plusieurs fois l'ascenseur émotionnel, et il faut réussir à garder la tête froide pour ne pas lâcher quand tu loupes la qualification et que tu joues les dernières places du tournoi, résume le Charentais Barry, malgré une deuxième journée marquée par une défaite contre le Japon et un tournoi terminé à la 13e place.

Prêt pour demain, début du #Sydney7s ???
Horaire des matchs en France:
01h22 Argentine
04h18 Fiji
07h59 Samoa pic.twitter.com/TRfTu3oGMW

— Barry steeve (@Barry7s) February 5, 2016

Un emploi du temps millimétré pour oublier

Passer rapidement à autre chose, trouver la force nécessaire pour améliorer les capacités de réactivité, tel est le travail mental que doivent plusieurs fois mener les septistes au fil d'un tournoi. Avec des bons et des mauvais côtés. Steeve Barry, encore: Le rugby à 7 est un sport assez particulier car après une victoire, tu ne peux pas vraiment en profiter. Il faut vite se remettre en question et préparer le match qui arrive. En revanche, ce qui fait aussi la beauté de ce sport, c'est qu'après une défaite tu as la chance de pouvoir te rattraper en rejouant deux ou trois heures après. La gestion des émotions est vraiment différente du XV, où la déception peut être vécue tout un week-end, ou plus. Encore un aspect auquel les renforts que sont Ouedraogo, Martial, Retière, Laveau et Bruni doivent s'adapter. Et qu'ont connu les membres actuels du groupe français en s'engageant avec la FFR.

L'ancien Rochelais Barry rentre dans les détails. Une fois le match fini, on fonce à la récupération qui sert parfois de sas de décompression, où on évoque une dernière fois le match. Puis il faut enchaîner avec la collation et une micro sieste. Et c'est déjà reparti pour l'échauffement du match suivant. Donc on n'a pas trop le temps de digérer les défaites comme à XV. Déçus de leurs performances du week-end, les Bleus ont tâché, depuis leur arrivée à Sydney, de remettre les pendules à l'heure. Une semaine chargée par beaucoup de vidéos (notamment autour de l'adversaire décisif argentin, en plus des Fidji et Samoa dans leur groupe), et d'aide à l'adaptation des quatre quinzistes du Top 14, dans un groupe marqué ce week-end par les absences des cadres Vakatawa et Bouhraoua. Mais au moins, le staff des Bleus du VII n'a pas besoin de réfléchir au levier de motivation pour rebondir. Barry termine: Nous abordons le tournoi de Sydney avec beaucoup d'humilité mais un goût de revanche. Histoire de prouver que la déception a été vite oubliée.

Le groupe bleu pour Sydney :

Aicardi Jérémy ; Barry Steeve ; Bruni Virgile (RC Toulon) ; Candelon Julien ; Cler Damien ; Gracbling Alexandre ; Laugel Jonathan ; Laveau Martin (Aviron bayonnais) ; Martial Romain (Castres Olympique) ; Mazoué Jean-Baptiste ; Ouedraogo Fulgence (Montpellier HR) ; Parez Stephen ; Retière Arthur (Racing 92) ; Valleau Sacha.

Les matches du premier tour, samedi :

Argentine – France : 1h22 (française)
Fidji – France : 4h18
Samoa – France : 7h59

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