Avec la thermo-training-room, les Bleus ont joué l'acclimatation avant Dubaï

  • Jonathan Laugel, membre de l'équipe de France à 7
    Jonathan Laugel, membre de l'équipe de France à 7
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RUGBY A VII - En débarquant à Dubaï ce samedi, les Bleus du VII vont connaître leur plus grande amplitude de température de la saison. Avant de disputer leur premier tournoi du circuit mondial au terme d'une très longue préparation, ils ont donc tenté de s'acclimater en travaillant dans des conditions de températures extrêmes ces deux dernières semaines, à l'aide de la thermo-training-room.

Bonjour à tous ! Bienvenue sur notre vol à destination de Dubaï. A notre départ, la température est de 3 degrés sur le tarmac de l'aéroport parisien d'Orly. A notre arrivée, prévue à 14 heures, elle sera de 40 degrés dans les Emirats. Bon vol ! Voici, peu ou prou, le message qu'ont dû entendre les rugbymen français en décollant ce samedi matin. L'occasion pour eux de prendre la mesure de l'amplitude de température (la plus grande de la saison depuis l'hémisphère Nord) les attendant à Dubaï. Habitués à débuter le circuit mondial en face du Golfe persique, le staff et les joueurs tricolores savent néanmoins à quoi s'attendre depuis longtemps. Et se préparent en conséquence.

Pour la deuxième année consécutive - de par leur entrée dans le giron de l'olympisme -, les Bleus ont notamment profité de la thermo-training-room de l'INSEP. Cette chambre chaude d'une grosse dizaine de mètres carrés leur a permis de s'entraîner à plusieurs reprises dans les conditions (de température et d'hygrométrie) du tournoi à venir. Avec pour but de faciliter leur acclimatation, et ainsi travailler de manière efficace plus rapidement sur place. Avec trois matchs quotidien, on connaît des situations variées à Dubaï, décrypte Julien Candelon. La température est souvent agréable pour les rencontres du matin et soir, mais celle de la mi-journée a tendance à piquer, surtout quand on tombe sur un match important.

L'EdF de @FranceRugby7s en prépa Dubai #WorldSeries "adaptation au chaud #ThermoTrainingRoom " en #TerredeChampions pic.twitter.com/IEfm4Mmfdy

— INSEP (@INSEP_PARIS) November 20, 2015
Tu ne sais pas exactement ce qui se passe dans ton corps

L'outil, d'une entreprise de l'Hexagone, a été acquis par l'INSEP il y a bientôt trois ans. Chercheur dépendant de l'institut basé à Vincennes, Yann Le Meur accompagne son utilisation auprès de plusieurs fédérations (de sports à dominante énergétique et aérobie) comme le triathlon, le tennis, le pentathlon moderne ou encore la boxe (mais plutôt pour les pertes de poids), notamment en vue des JO de Rio. Durcir les conditions de température à l'entraînement est un bon moyen de s'acclimater, mais pas seulement avant des compétitions disputées sous de grandes chaleurs, détaille le chercheur. Les effets se font également sentir dans les épreuves aux conditions plus habituelles.

Si les bienfaits sportifs ont été scientifiquement mesurés (lors d'une étude menée par le chercheur avec deux groupes de triathlètes français au même programme d'entraînement mais divisés entre la capitale et la Guadeloupe) en revanche, les indicateurs physiologiques ne présentent pas d'aussi grands progrès. Tu ne sais pas exactement ce qu'il se passe dans ton corps, pourtant, les effets ont bien été remarqués, vulgarise le préparateur des Bleus du VII, Julien Robineau. La principale explication viendrait alors du mental. A l'effort, la tête prend le dessus, confirme Yann Le Meur. La perception d'une séance plus dure facilite la tâche en revenant à des conditions classiques.

#France7 Les Bleus sont à l'@INSEP_PARIS cette semaine pour préparer @Dubai7s, début décembre ! pic.twitter.com/OvwTopBkJ8

— France Rugby (@FranceRugby) November 20, 2015

En tirer des idées pour préparer les Jeux de Rio

Après l'avoir utilisée avec parcimonie la saison passée, le staff tricolore du sept a décidé de pousser l'utilisation de la thermo-training-room au terme de leur longue préparation d'avant-saison pour tenter à son tour d'en sentir les bienfaits. Même si tous ne sont pas d'accord sur le ressenti de l'expérience, les joueurs septistes savent que la chaleur est souvent la caractéristique nécessitant la plus grande adaptation en début de circuit. L'an dernier, les filles du VII l'avaient aussi utilisée 15 jours avant leur départ. Et elles l'avaient bien assimilé, avec un bon ressenti, prolonge Julien Robineau. On parle de critères visuels, subjectifs, mais je pense que ça leur a apporté un coup de fouet.

L'encadrement du VII a pu intégrer ce processus d'acclimatation dans son planning avec l'accompagnement des scientifiques de l'INSEP. Cinq à six séances peuvent clairement suffire pour sentir les effets, clame Yann Le Meur au milieu de ses recommandations. Après une première sans trop d'efforts pour habituer les organismes, il faut ensuite augmenter progressivement l'intensité. Dans des températures allant jusqu'à 45 degrés pour les Bleus, au cours de ce petit cycle de répétition de sprints courts sur vélos. L'entraîneur Frédéric Pomarel raconte. Pendant 4 jours, on a fait plusieurs séances dans la journée, et ici (à Marcoussis), on le fait au moins une fois par jour avec notre sauna pour entretenir. Avec le recul de l'étape disputée tout proche du désert, le staff et les chercheurs espèrent aussi en tirer des idées pour préparer au mieux Rio, dans neuf mois.

#France7 Le capitaine @terrybouhraoua briefe ses hommes avant le début de la saison. #soutiensle7 pic.twitter.com/oWMDJmg8SX

— France Rugby (@FranceRugby) November 26, 2015
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