Avec une nouvelle charnière

Avec quatre forfaits – Jauzion, Chabal, Domingo, Bastareaud – et l'arrivée programmée seulement mercredi en soirée du pilier de Castres, Luc Ducalcon, les entraîneurs du XV de France ont eu moins à souffrir à l'heure des choix avant le test de clotûre de la tournée contre l'Australie.

Avec toujours le même credo - "la meilleure équipe de France possible" - ils n'ont rien révolutionné par rapport aux tests précédents face aux All Blacks. D'ailleurs, sept joueurs vont vivre leur troisième titularisation consécutive : Barcella, Millo-Chlusky, Dusautoir, Ouedraogo, Heymans, Médard et Traille.

Première pour Puricelli

Pour réussir l'exploit en Australie, le premier depuis 1990, le trio Lièvremont-Ntamack-Retière a choisi de faire confiance au pack vainqueur des All Blacks à Dunedin après quinze ans sans succès en terre neo-zélandaise. A deux exceptions près : Szarzewski suppléant Servat et Puricelli titularisé à la place de Picamoles rentré en France (traumatisme cervical). "Dimitri a été deux fois remplaçant et il a fait deux bonnes rentrées. Il le méritait" a justifié Marc Lièvremont. Au vu de son dernier Tournoi des 6 Nations, c'est aussi indéniable. Quant au choix Puricelli, Lièvremont prône l'évidence. "Il avait faite une bonne rentrée à Dunedin, meilleure que celle de Damien Chouly à Wellington. Il nous semble plus mûr, moins timide". Pour le reste, cette équipe révèe donc des incontournables : Dusautoir évidemment, Barcella, Millo-Chlusky - "la satisfaction de la tournée. Il a été extrêmement interessant et on espère maintenantqu'il va assumer contre l'Australie" dixit Lièvremont. Ou encore Ouedraogo et ses dix-huit plaquages lors du dernier test en plus d'assumer ses responsabilités dans les airs.

Derrière aussi, le changement est dans la continuité. Mermoz et Heymans reconduits, Médard transféré à l'aile et Traille à l'arrière. Fritz, lui profite de cette conjoncture pour prendre la place de deuxième centre. Retardé lors du départ de la tournée par un passeport périmé puis seulement remplaçant pour le deuxième test face aux Blacks, il se voit offrir une chance de s'imposer. Lièvremont en tout cas affiche sa confiance. "Il va nous apporter son agressvité et son punch". Sans parler de la rage qu'il devrait exprimer consécutivement à la frustration d'avoir vécu en retrait les deux tests en Nouvelle-Zélande...

"La charnière reste notre problème"

Mais puisque tout ne saurait être simple, puisqu'il faut aussi redynamiser une équipe qui a souffert physiquement, il y a tout de même deux rotations d'importance : la charnière. Yachvili succède ainsi à Dupuy "qui a semblé fléchir lors du deuxième test" dixit Lièvremont alors que Beauxis prend le relais de Trinh-Duc. La possibilité de confirmer la charnière existait mais les entraîneurs ont préféré revoir les plans. Le mouvement perpétuel ? "François a manqué d'autorité lors du deuxième test. La charnière reste notre problème. Il faut reconnaître qu'on a du mal à installer des joueurs à la charnière qui s'imposeraient comme les patrons du jeu. On espère que les gars vont progresser" justifie Lièvremont. A Yachvili et Beauxis de jouer. Lièvremont y croit même s'il estime en attandant que le meilleur ouvreur du moment s'avère être Damien Traille.

N'empêche, le XV de France s'avançera avec deux buteurs de niveau international. Et toujours sa rage, son envie d'exister. Ne les croyez pas démobilisés. Lièvremont dessine l'ambition : "Passer d'une tournée pas dégueulasse, à une tournée historique si on réussit l'exploit à Sydney..."

L'équipe : Traille ; Médard, Fritz, Mermoz, Heymans ; Beauxis, Yachvili ; Ouedraogo, Puricelli, Dusautoir (cap) ; Papé, Millo-Chlusky ; Marconnet, Szarzewski, Barcella.

Remplaçants choisis jeudi après l'entraînement du capitaine