Servat: "Un test à balles réelles"

Par Rugbyrama
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Joker pendant le Tournoi, le talonneur William Servat est revenu au premier plan cette saison. Il va en toucher les dividendes avec le XV de France puisqu'il sera titularisé pour le premier test face aux Blacks. Il se définit comme un simple soldat mais il s'exprime comme un leader.

Vous avez été choisi comme titulaire pour le premier test de la tournée face aux All Blacks. Comment le recevez-vous ?

WILLIAMS SERVAT: Je suis bien sûr très heureux. Je suis déjà content d'être là avec l'équipe de France parce qu'à l'issue de la demi-finale de Top 14 contre Clermont, après avoir été touché au genou, je n'étais pas certain de ma participation. Finalement les examens médicaux ont révélé que ce n'était pas si grave et j'ai eu l'autorisation du staff médical et des entraîneurs pour participer à cette tournée. Aujourd'hui je me retrouve titulaire contre les All Blacks : c'est une grande satisfaction. C'est surtout source de grande motivation au vu du match qui nous attend.

Avec deux confrontations contre les All Blacks et un test contre les Wallabies, cette tournée s'annonce comme une des plus belles de l'histoire des Bleus. Comment expliquez-vous la confiance qui se dégage de ce XV de France ?

W.S: Je ne sais pas si on peut dire qu'il s'agit de la plus belle tournée de l'histoire du XV de France mais tous les joueurs sont effectivement ravis d'être ici. Le fait d'arriver tôt en Nouvelle-Zélande pour préparer le match – contrairement au scenario des précédentes tournées -, cela nous a aussi permis de vivre ensemble, de partager des moments. On a tous à coeur de réaliser quelque chose ici. Après, comme l'a dit Marc Lièvremont, gagner chez les Blacks relève de l'exploit. Mais nous n'avons rien à perdre.Notre issue de secours, ce sera de s'engager à fond.

Etes vous aussi rassurés par le fait de voir les All Blacks diminués par de nombreux forfaits ?

W.S: Pas du tout. Je ne m'inquiète pas pour eux. Quand ils perdent un joueur, ils en retrouvent dix. Je n'ai aucun doute sur ce que sera leur performance à Dunedin : ils seront brillants. A nous de faire en sorte que le XV de France le soit aussi.

Avez-vous étudié des vidéos d'Andrew Hore, votre adversaire direct ?

W.S: Pas vraiment. Nous n'avons pas consacré beaucoup de temps aux analyses video. C'est logique : les règles ont changé et puis les derniers tests des All Blacks remontent au mois de novembre 2008. Mais je connais très bien Hore pour l'avoir déjà vu jouer. On verra ce qui se passera samedi.

Appréhendez-vous ce premier test qui marquera le retour aux anciennes règles ?

W.S: Oui, il y a de l'appréhension. Nous sommes catapultés dans un test où les anciennes règles reviennent donc en vigueur mais nous n'avons pas pu prendre nos repères en Top 14, ni prendre véritablement le temps de revenir dessus. Ceci dit, nous avons tous pratiqués ces règles pendant de nombreuses années et nous ne serons pas totalement dans l'inconnue. Mais il faudra trouver le plus rapidement possible nos repères communs. Il faudra se souvenir de notre vécu.

Avez-vous le sentiment de revêtir un nouveau statut avec le XV de France ?

W.S: Non, je ne suis qu'un simple soldat.

Votre capitaine Thierry Dusautoir affirme s'appuyer sur vous en vertu de votre vécu, de votre expérience...

W.S: J'ai un peu d'expérience alors c'est normal de dire ce que je ressens ou d'essayer de diriger pour que l'équipe soit la plus performante possible. Mais tout le monde participe.

Comment percevez-vous la concurrence avec Dimitri Szarzewski ?

W.S: Elle est très saine. Comme elle est saine avec Guilhem Guirado. On se partage les lancers, on partage des moments ensemble. Il n'y a vraiment aucun souci. Il y a du respect entre nous.

Il y a forcément hâte d'ouvrir le bal contre les All Blacks...

W.S: Bien sûr. Cela fait dix jours que nous sommes arrivés : il est temps de passer enfin au test à balles réelles.

Leader cette saison du classement des étoiles Midi Olympique au poste de talonneur, vous avez impressionné Marc Lièvremont par votre performance en demi-finale face à Clermont. Après votre grave blessure, vous épatez pour avoir réussi un retour d'enfer. Quel regard portez-vous là-dessus ?

W.S: J'ai été opéré en 2005 : je pense avoir fait quelques saisons depuis avec le Stade toulousain... Effectivement je suis revenu. Et on peut arrêter de se fixer là-dessus. Maintenant, on peut dire que je suis là. Tout simplement. Mais vous savez, je ne me concentre pas sur les propos des uns et des autres. Je comprends qu'on parle de ma blessure puisque ce fut un moment charnière de ma carrière : tout a failli s'arrêter. Aujourd'hui, c'est un mauvais souvenir. Mais il y aussi du positif : j'ai pu rejouer et retrouver tous mes moyens...

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