Seul l'honneur est sauf

Par Rugbyrama
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Pas de grandes effusions dans les rangs néo-zélandais après la victoire contre la France samedi à Wellington. Les All Blacks, qui étaient condamnés à gagner sous peine d'entrer dans une crise interne, ont su répondre présents et assumer la pression qui pesait sur leurs épaules. Ils s'en satisfont.

"On est simplement contents d"avoir gagné." Pas de débordements d'enthousiasme. Juste une preuve de satisfaction. Un aveu d'humilité du sélectionneur néo-zélandais, Graham Henry, après la victoire de ses troupes face à la France (14-10) lors du deuxième test entre les deux nations ce samedi qui témoigne parfaitement du sentiment général régnant au pays du long nuage blanc. Loin de toute euphorie, ce succès, une semaine seulement après la déconvenue de Dunedin (défaite 27-22), ressemble surtout à un soulagement. Un énorme ouf de soulagement. D'ailleurs, au coup de sifflet final, le public de Wellington ne s'y est pas trompé. Aucune explosion de joie démesurée dans les travées du West Pac Stadium mais plutôt une réaction d'apaisement.

Il faut dire que, même si les proportions n'étaient pas comparables avec la blessure née de l'élimination prématurée lors du dernier Mondial, la défaite lors du premier affrontement contre les Bleus a été mal vécue en Nouvelle-Zélande. La presse locale, qui qualifiait déjà la formation retenue pour cette tournée de "pire équipe all black de l'histoire" avant la rencontre, relayait les frustrations du peuple néo-zélandais. Certes, Graham Henry était privé de ses meilleurs armes – Daniel Carter, Ali Williams, Richie McCaw, Rodney So'oialo. Mais cela ne l'empêchait pas d'être fortement critiqué et remis en cause. Lui, d'ailleurs, sait que le résultat positif de Wellington lui évite des désagréments personnels et une crise pour le rugby néo-zélandais : "On s'est amélioré par rapport à la semaine dernière. Si on ne l'avait pas fait, on aurait eu des problèmes", reconnaissait-il après la rencontre.

Henry : "Les avants ont su jeter les bases"

Evidemment, Les Blacks ne se sont pas imposés avec le brio qu'on leur connaît. Leur talent naturel et leur génie légendaire n'ont pas été les ingrédients principaux du redressement néo-zélandais. Pas de grandes envolées au large. C'est plutôt en se reprenant sur les fondamentaux et en remportant la bataille du sol qu'ils ont réussi à renverser la tendance. Impériaux dans les zones de combat, irréprochables sur les déblayages, performants en conquête ou efficaces sur les plaquages, ils ont montré des vertus de guerrier qui leur avait fait défaut huit jours plus tôt. Le cinq de devant, notamment, a été nettement meilleur qu'à Dunedin où il avait été outrageusement dominé. "Les avants ont su jeter les bases et j'ai trouvé que la troisième ligne avait très bien joué. Ce match a pris des allures de loterie à cause des conditions climatiques mais la meilleure équipe a gagné", explique Graham Henry. Une équipe revancharde en tous cas.

Il n'en reste pas moins que le bilan de la double-confrontation contre les Bleus est négatif. Voire inquiétant. Ballottés, bousculés sur ces deux rencontres, les Néo-Zélandais ont pu se rendre compte que le réservoir de leur effectif n'est pas infini. La perte du trophée Dave Gallaher, du nom du capitaine de la première tournée des All Blacks mort au combat durant la première Guerre mondiale et récompensant le vainqueur du duel entre Français et All Blacks, est symbolique de cette contre-performance. C'est la première fois qu'ils ne remportent pas ce trophée créé en 2000. Voilà pourquoi ils se contenteront juste de leur courte victoire du deuxième test et tenteront de rapidement oublier le reste. "Ça a été plutôt difficile mais à la fin, on y est parvenu. Je suis vraiment fier des efforts fournis par les joueurs", se satisfaisait toutefois Mils Muliaina, promu capitaine pour les tests en l'absence de McCaw. Fier des efforts. Pas vraiment des résultats…

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