"On aime Schalk comme il est !"

Par Rugbyrama
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Le sélectionneur des Springboks Peter de Villiers donnait ce matin une conférence à Sandton, dans la banlieue de Johannesbourg. Et de mémoire de journaliste, on n'avait pas vu ça depuis Jacques Fouroux. Ames sensibles s'abstenir...

Votre flanker Schalke Burger, coupable d'une fourchette sur l'Irlandais Luke Fitzgerald samedi dernier, vient d'être suspendu pour huit semaines par le commissaire du match de Pretoria. Qu'en pensez-vous ?

Peter de Villiers.- Nous, Springboks, sommes les premiers promoteurs du jeu de rugby en Afrique du Sud. Je n'encouragerai donc jamais personne à commettre de tels actes. Mais vous connaissez Schalk... C'est le joueur le plus physique de la planète. Il se laisse parfois emporter. On l'aime comme ça ! Il ne doit pas changer ou il perdra de sa force. Schalk Burger, hors du terrain, est un homme entier, responsable et charmant. Mais sur le terrain, c'est autre chose...

Vous vous refusez donc à condamner son acte ?

P.D.V: Le rapport de l'expert ne nous a pas encore été communiqué. Vous me parlez de fourchette, je n'ai rien vu de tel. A-t-il touché les yeux de Fitzgerald ? Je n'en sais rien tant que ce n'est pas écrit noir sur blanc.

Les images sont pourtant évidentes...

P.D.V: Pour vous, peut-être ! Et allez-vous me parler de Schalk Burger durant une heure ? Vous êtes si négatif, tous autant que vous êtes... Les Springboks viennent de remporter la série de tests face aux Lions et vous me parlez de broutilles !

Des broutilles ? Fitzgerald était vraiment choqué après la rencontre...

P.D.V: Et je vous répète que j'attends d'avoir le rapport de l'expert sur mon bureau avant de porter un jugement là-dessus. Vous êtes sourd ou quoi ? Personnellement, j'ai assisté samedi à Pretoria au plus beau test match de l'histoire de ce sport. Ce que vous appelez l'affaire Burger ne compte pas à mes yeux. Cela fait partie du jeu. Nelson Mandela n'a pas toujours été parfait dans sa vie, mais il a été élu prix nobel de la paix et demeure le plus grand homme de l'histoire contemporaine ! Cessez donc de vous arrêter à des détails, considérez nos victoires comme un exploit majeur.

Ferez-vous appel si la suspension était confirmée ?

P.D.V: Je ne pense pas. Je fais partie d'un système duquel je n'ai pas érigé les loies. Je ne peux m'élever contre les commissaires. Si je ne suis pas d'accord avec le système, il faut que je crée mon propre monde. Mais cela prendrait beaucoup trop de temps, alors je m'incline face au règlement...

Vous rendez-vous compte avoir choqué le monde du rugby par vos déclarations ?

P.D.V: Ne parlez pas pour le reste de la planète, s'il vous plait. Que savez-vous du monde du rugby en général ? Le rugby est un sport de contact. Les plaquages cathédrale, les charges à l'épaule et les fourchettes sont des incidents de jeu mais font bel et bien partie du jeu que l'on pratique et que l'on aime ! Je ne peux rien faire contre ça. Vous voudriez quoi ? Que l'on prenne une tasse de café à la mi-temps et que l'on danse une valse dans les vestiaires après match ? C'est ridicule...

Avez-vous parlé avec Schalk Burger ?

P.D.V: Oui, jusqu'à minuit et demi hier soir si vous voulez tout savoir. Ce mec est un champion, vous rêveriez tous de l'avoir dans votre équipe.

Comment aborderez-vous le dernier test de Johannesbourg ?

P.D.V: Je veux battre les Lions par 3-0. Notre peuple nous regarde. Soyons fiers d'être Springboks !

La presse sud-africaine vous considère comme le maillon faible de cette sélection. Qu'en pensez-vous ?

P.D.V: (il éclate de rire) Si je suis le maillon faible de cette équipe, c'est que nous sommes sacrément forts alors ! Je me connais. Je sais quelles sont mes forces. Je suis un serviteur de ce noble jeu. Je suis un leader né. Dieu m'a fait ce don à ma naissance. Vous ne me persuaderez donc pas du contraire. (il s'adresse maintenant aux journalistes) Je ne m'intéresse pas à votre métier, mais visiblement vous vous intéressez beaucoup au mien. C'est flatteur...

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