Les Bleus dans le fossé

Par Rugbyrama
  • France 2009
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Contre les Blacks samedi, les Bleus ont pris une leçon de rugby et sont tombés de haut après deux premiers tests encourageants. Mais, s’il est évident qu’ils n’ont pas encore le niveau pour prétendre à un titre mondial et que le fossé avec les meilleurs est encore grand, ils ont choisi de positiver.

"Il n’y a rien à redire, ils étaient une ou deux divisions au-dessus de nous". Devant les journalistes samedi soir, Fabien Barcella résumait le sentiment des 22 joueurs de l’équipe de France, de leur staff, des 57776 spectateurs du Vélodrome et des millions de Français qui étaient devant leur téléviseur pour assister à ce que l’on présentait comme LE choc des tests de novembre.

Effectivement, les All Blacks, revenus à un niveau que l’on ne leur avait pas vu depuis longtemps, ont surclassé les Bleus. Ils leur ont "donné une leçon", avoue Marc Lièvremont, quand Fulgence Ouedraogo parle d’une "belle claque". Les Français, rassérénés par leurs belles victoires contre les champions du monde et les Samoa, étaient pourtant confiants. Ils se voyaient parfaitement en héros du Nord triomphants des impétueux soldats du Sud. Au final, "le retour sur terre a été brutal", avoue le sélectionneur. "La marche était trop haute", soupire-t-il. A deux ans de la Coupe du monde, les Français ont donc vu. Il leur reste du boulot, beaucoup de boulot.

"Pas au niveau"…

Entre les deux formations, il y a eu un fossé, un ravin même samedi soir.  "On a pris un rouleau compresseur dans la figure, c'était très, très compliqué de rivaliser contre eux tant ils étaient à un niveau élevé", reprend le pilier biarrot. Son capitaine Thierry Dusautoir, mine défaite, confirme : "Ce n’est pas tant l’ampleur du score qui me dérange, mais plutôt le déroulement de la partie. Eux ont joué en avançant, ils avaient toujours un temps d’avance parce qu’ils étaient supérieurs dans les rucks. Le score est presque accessoire, c’est la manière qui va être difficile à digérer. Nous n’avons pas été au niveau."

Alors quoi maintenant ? Quelles leçons tirer ? Pour Sébastien Chabal, "il faut redescendre sur terre et regarder tout le travail que l'on doit encore accomplir pour être au niveau d'une telle équipe." C’est évident. Mais comment faire ? Visiblement, les Bleus ont décidé de positiver. "Je vais vous étonner mais je vais plus parler de fierté que de déception, lâchait Marc Lièvremont dimanche en conférence de presse. Les Français ont été courageux et entreprenants, même s’ils se sont montrés bien trop maladroits pour concrétiser. "

… mais positifs

Le pilier le plus capé du rugby français Sylvain Marconnet, lui, assure qu’il a déjà connu pire face aux Néo-Zélandais. "Ils ont été bons, ils ont été Blacks et quand ils jouent comme ça, ils sont irrésistibles. Nous avons pris 39 points et nous avons été dépassés, c’est vrai, mais ils se sont nourris de nos fautes, des ballons que leur avons laissés en début de match. Lors des autres défaites contre eux, nous perdions les balles sur leur puissance. On se sentait impuissant et ce n’était pas le cas ce soir (samedi soir, NDLR)."

Pour Damien Traille, qui réfute catégoriquement l’idée de "naufrage" face à la marée noire, "la différence, c’est qu’eux ont réussi à concrétiser. Naufrage, c’est un bien grand mot. Par moments, nous avons réussi à transpercer leur rideau." C’est vrai. Mais il manquait toujours de soutien derrière. Ou bien un mauvais choix était fait au dernier moment, comme sur cette grosse occasion d’essai en début de match (12e). Des "détails" comme le disait Emile NTamack, qui font la différence entre les grandes et les très grandes équipes...

L’arrière biarrot conclut en disant que "c’est bien de pouvoir se jauger à deux ans de la Coupe du monde". C’est sûr. Mais le constat est rude, quels que soient les mots dont on l’entoure pour essayer de l’enjoliver. Force est de constater qu'aujourd'hui, la France n’a pas le niveau pour prétendre titre mondial en Nouvelle-Zélande en 2011. D’ici là, il faudra grandir. "Cette défaite va nous y aider, on est capable de faire beaucoup mieux que cela", assure Fulgence Ouedraogo. Alors tant mieux.

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