Idées noires

Par Rugbyrama
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La Nouvelle-Zélande a pris une grosse gifle samedi en s'inclinant sans la moindre contestation face aux Français. Perdus sans leurs leaders habituels, les Blacks ont eu l'air très ordinaires à Dunedin. Il leur reste une semaine pour rectifier le tir. Mais ils ne feront pas de miracle.

"La pire équipe des All Blacks de l'histoire". Chris Rattue, éditorialiste du New Zealand Herald Tribune, n'est pas réputé pour la mesure de ses opinions. Dans la semaine, à quelques jours du premier test entre la Nouvelle-Zélande et la France à Dunedin, il avait déjà catalogué l'équipe alignée par Graham Henry. Pas sûr que le match, tant dans son déroulement que par son issue, ait contribué à le faire changer d'avis. Peu inspirés, sans influence dans les secteurs clés du jeu, chahutés en conquête, friables en défense, et dépourvus de leaders, les Blacks n'avaient pas de quoi faire peur à Dunedin. Pas même à une équipe de France qui manquait pourtant elle aussi de certitudes.

Sur le match, Graham Henry n'a pas cherché à ergoter. Il n'en avait ni l'envie ni les moyens. "Je pense qu'avant tout chose, nous devons féliciter cette équipe de France. J'ai trouvé qu'ils ont joué exceptionnellement bien. Ils étaient plus physiques que nous dans tous les secteurs de jeu et après une demi-heure de jeu, ça ne sentait déjà pas bon. Nous n'étions que la deuxième meilleure équipe et nous ne méritions pas la victoire", admet l'entraîneur des Blacks, battu pour la deuxième fois consécutive par le XV de France. Même si ce revers-là a des conséquences moins lourdes que celui de Cardiff lors du quart de finale de la Coupe du monde 2007, il n'en reste pas moins inquiétant.

Hansen: "La meilleure équipe possible"

On loue souvent le côté inépuisable du vivier néo-zélandais. Mais quand les stars ne sont pas là, la source est tarie. On ne se retrouve pas privé impunément de Dan Carter, Richie McCaw, Conrad Smith, Rodney So'Oialo ou Ali Williams. Trop, c'est trop. Sans eux, la Nouvelle-Zélande est une équipe terriblement ordinaire, la relève n'étant visiblement pas au niveau. "C'était une performance horrible, estime l'ancien pilier aux 78 capes noires. J'ai vu des choses qu'on ne devrait pas mettre dans une phrase aux côtés du mot Blacks: plaquages manquées, mêlée ordinaire, communication très pauvre." En bon capitaine, Mils Muliaina, qui fut un des rares à émerger, cherche à protéger son groupe: "On ne veut pas en faire une excuse mais nous sommes une équipe assez jeune et on doit apprendre."

Le problème, c'est que les Blacks n'ont pas beaucoup de temps devant eux pour apprendre. Dans une semaine, les cadres ne seront pas revenus. Pire, Graham Henry a perdu un joueur supplémentaire puisque le troisième ligne Adam Thomson s'est brisé un os d'une main. Il subsiste également une interrogation à propos du talonneur Andrew Hore, touché aux côtes. George Whitelock et Aled de Malmanche, appelés pour les suppléer, n'ont encore jamais joué en sélection. Difficile, dans ces conditions, d'attendre des miracles pour le deuxième test à Wellington. "Nous alignons la meilleure équipe que nous pouvons aligner compte tenu des circonstances, plaide Steve Hansen, l'adjoint de Henry. Quand vous avez une équipe aussi jeune, il faut accepter de souffrir."

Pour souffrir, les Blacks ont souffert. La perspective d'un scenario identique à celui de 1994, lorsque la France avait remporté les deux tests de sa tournée, fait unique jusqu'ici dans l'histoire, n'est pas absurde. Loin de là. "Mais il y a tout de même beaucoup de choses que nous pouvons améliorer. Je suis persuadé que cette équipe est capable de bien mieux que ce qu'elle a montré lors du premier test face aux Français", estime Hansen. Reste que, en attendant, au pays du long Nuage Blanc, la grisaille est bien épaisse. Plus que jamais.

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