Lièvremont: "Dupuy le méritait"

Par Rugbyrama
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A 25 ans, Julien Dupuy fera ses débuts en équipe de France au mois de juin. Pour Marc Lièvremont, c'était presque une évidence au vu de sa saison. Le sélectionneur part ambitieux en Nouvelle-Zélande et en Australie. Il attend au moins une victoire et quelques certitudes dans le jeu.

La grande nouveauté de ce groupe, c'est évidemment l'arrivée de Julien Dupuy. Y a-t-il eu match dans votre esprit avec Dimitri Yachvili et pourquoi avoir privilégié la piste Dupuy?

M.L. : Pour nous, Morgan Parra était indiscutable. Avec la blessure de Sébastien Tillous-Borde, et les soucis de Jean-Baptiste Elissalde, il y a effectivement eu match entre Yachvili et Dupuy. Dimitri revient bien, son expérience et sa maitrise du poste plaident en sa faveur. Mais Dupuy est en pleine bourre. Il fait une super saison. On voulait voir ce joueur. Il le méritait. Il a aussi pour lui le fait extrêmement positif d'être dans un championnat où ça joue, où il y a du rythme et il s'y est épanoui. Or on veut tendre vers ça.

Il a franchi un cap ces derniers mois. Avez-vous été surpris par son éclosion?

M.L. : Oui et non. Il suffit parfois d'être au bon endroit au bon moment. C'était son cas cette année. La rigueur anglo-saxonne l'a endurci. Il était un peu léger au contact mais il a dû bosser et progresser pour rivaliser comme il le fait aujourd'hui dans le championnat anglais.

On note par ailleurs plusieurs retours, comme ceux de David Skrela ou Vincent Clerc...

M.L. : Ils ont toujours fait partie du groupe, d'une certaine manière. Concernant David, pendant le Tournoi, on estimait qu'il était à court de compétition parce qu'il n'avait joué qu'un match en trois mois. On veut partir avec des joueurs en pleine forme. C'est son cas. Quant à Vincent Clerc, cela fait quelques semaines qu'il a retrouvé un bon niveau. Ce n'est peut-être pas encore le Vincent d'avant sa blessure, qui était si souvent décisif mais il a donné l'assurance qu'il pouvait enchainer les matches.

N'était-ce pas l'occasion de laisser souffler Lionel Nallet qui a beaucoup donné ces deux dernières années?

M.L. : N'oubliez pas que, cette saison, il a moins joué par rapport à la saison dernière. Il avait raté le début du championnat, il a été blessé aux côtés après le Tournoi. Il a donc coupé à plusieurs reprises. Puis il a envie de venir, et on a envie de l'avoir avec nous. On va jouer deux fois les Blacks et une fois l'Australie, on veut avoir les meilleurs joueurs du XV de France et notamment son capitaine.

Physiquement, sera-t-il à 100%?

M.L. : On préfèrerait qu'il ait joué le dernier match, c'est certain. Mais je l'ai eu au téléphone ce matin et j'ai aussi eu Jean-Philippe Hager. D'après lui, ça devrait être bon. On verra le suivi dans les 15 prochains jours.

Vous partez a priori dans des conditions plus favorables que l'an dernier...

M.L. : Oui. Je pense que l'idéal aurait été d'avoir une finale du Top 14 le 31 mai. Là, c'était la meilleure configuration. Les finalistes n'auront qu'en entrainement et demi avant le premier match, ils devront digérer le voyage, le décalage horaire, l'émotion de la finale, ce ne sera pas évident. Mais les conditions sont effectivement bien meilleures que l'année dernière, notamment parce que nous disposerons de nos meilleurs joueurs.

Certains internationaux ont pu être ménagés aussi ces dernières semaines.

M.L. : C'est vrai que des Toulouse ou Clermont ont pu gérer un peu leur effectif dans la mesure où leur qualification pour les demi-finales était acquise. Il y a aussi eu deux week-ends sans match. Mentalement et physiquement, on espère avoir des joueurs assez frais, même si je crains un manque d'homogénéité dans la préparation des joueurs.

C'est-à-dire?

M.L. : Entre ceux qui auront joué la finale du Top 14 une semaine avant le premier test contre les Blacks, et un Sébastien Chabal qui a arrêté sa saison il y a trois semaines, il y a des différences qui peuvent poser problème. C'est pourquoi chaque joueur a un programme pour ne pas arriver à la rue au début du stage.

Pierre Camou, le président de la FFR, a déclaré que le temps des expérimentations était fini et qu'il attendait "la victoire" au cours de cette tournée. Qu'en pensez-vous?

Marc LIEVERMONT : Il me semble que le temps des expérimentations est fini depuis un petit moment quand même. Il n'y en a pas eu en novembre ni pendant le Tournoi. On a un groupe d'une quarantaine de joueurs. C'était déjà le cas pour le Tournoi. Après, j'ai reçu le message sur le fait qu'il fallait gagner maintenant. On travaille pour ça.

C'est une ambition qui vous semble réaliste en Nouvelle-Zélande et en Australie?

M.L. : On va jouer les matches pour les gagner, vous pouvez en être certains. Il n'y a pas de calcul. Nous allons là-bas avec de l'ambition en termes de résultats et de jeu. Nous avons besoin de valider notre projet par une grande victoire. Pour cela, il faut faire une grande tournée.

Pour certains, est-ce la tournée de la dernière chance?

M.L. : Non. On peut me reprocher, sans doute à juste titre, d'avoir eu une communication agressive vis-à-vis de certains après le Tournoi, mais personne ne joue sa place sur un match. Je ne dirais jamais à un joueur qu'il joue à quitte ou double. On a le droit de passer à côté d'une rencontre, on a le droit d'être moins performant sur certaines périodes. Et ça n'empêche pas d'être exigeant.

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