Trop dangereux, ces rucks?

Par Rugbyrama
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Les deux matchs en Nouvelle-Zélande ont fait des dégâts dans le camp français. Après le forfait de cinq joueurs, le médecin des Bleus a tiré la sonnette d'alarme sur les rucks, phase de jeu qu'il juge dangereuse. L'entraîneur des avants du XV de France Didier Retière est aussi inquiet.

Après Bastareaud, Domingo, Jauzion et Picamoles, Sébastien Chabal est devenu le cinquième joueur à quitter le XV de France et à déclarer forfait pour le troisième test de la tournée, face à l'Australie. Lundi, Jean-Philippe Hager, le médecin des Bleus, reconnaissait que l'accumulation des rencontres tout au long de la saison pouvait fragiliser les joueurs. Mais il tirait surtout la sonnette d'alarme quant à l'agressivité constatée dans les phases de rucks lors du test de Wellington, contre les All Blacks. "Je crois qu'il va vraiment falloir qu'on réfléchisse au niveau de la règle et, par rapport au médical, savoir s'il faut continuer dans ce sens là parce qu'il me semble qu'à très haut niveau, actuellement, les rucks sont des phases très dangereuses pour les joueurs, expliquait-il. Le dernier match a été très engagé avec notamment des phases de rucks qui m'ont semblé être vraiment à la limite du raisonnable au niveau de ce que les joueurs peuvent encaisser."

Qu'en disent ces derniers ? "Les All Blacks ont livré un match avec un engagement effectivement encore plus rude, nous déclarait Rémy Martin. Je crois qu'en Top 14, c'est un match qui se serait fini à 12 contre 12. Ils venaient vraiment dans les rucks pour faire mal, avec des déblayages très virulents pour marquer l'adversaire. Moi, cet engagement me plaît alors je ne peux pas me plaindre. Je ne pense que c'est différent de ce qu'on connaît chez nous, mais que ce n'est pas spécialement dangereux".

Faut-il revoir la règle?

Du côté des entraîneurs tricolores, on a aussi dressé le bilan du deuxième test contre la Nouvelle-Zélande. "Il y a eu un engagement physique très important des deux côtés, avec beaucoup de gars ouverts et certains qui avaient mal aux cervicales, confie Didier Retière. Le problème dans ces rucks, c'est la nécessité d'une prise d'initiative. C'est exactement comme l'image qu'on a sur les entrées en mêlée. L'équipe qui est en place la première, et qui va être en action la première sur la zone, prend un avantage très important. Et, c'est vrai, cela demande au camp défendant d'intervenir rapidement sur la zone et d'impacter très vite et très fort. Cela signifie qu'on peut parfois voir des joueurs qui sont dans des situations potentiellement dangereuses".

Au niveau international, toutefois, les risques semblent mesurés. "Dans le rugby de haut-niveau, les joueurs sont pros, ils sont préparés, même s'ils souffrent, poursuit l'entraîneur des avants du XV de France. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est les jeunes de nos clubs amateurs, quand ils reproduisent ces choses-là alors que eux sont moins bien préparés". Faudra-t-il donc revoir la règle qui préside au jeu au sol pour préserver l'intégrité physique des joueurs, comme le suggérait Jean-Philippe Hager ? "La règle protège déjà les joueurs, notamment le fait de ne pas pouvoir entrer sur les côtés et de ne pas se jeter, analyse encore Didier Retière. Même si l'arbitre peut parfois être en difficulté parce que ça va super vite. Les réponses, elles sont surtout en termes de préparation physique et de travail technique, pour que les joueurs soient capables de se maîtriser et d'être efficaces."

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