Courage et audace

Par Rugbyrama
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L'équipe de France s'est imposée à Dunedin (27-22) en misant sur un premier rideau défensif très agressif, quite à délaisser le fond du terrain. Souvent en danger, elle a trouvé les ressources nécessaires pour préserver son avance dans les dernières minutes.

Faire déjouer les All Blacks, c'est déjà un exploit en soi. L'équipe de France y était arrivée en 2007 à Cardiff lors de la Coupe du monde. Elle a réédité cette performance samedi à Dunedin. Les joueurs de Marc Lièvremont ont su s'imposer comme les patrons du terrain dès les premières minutes, profitant certainement des doutes néo-zélandais qui sont entrés sur la pelouse avec le titre peu glorieux "de pire équipe all black de l'histoire" selon les médias locaux.

Les coéquipiers de Thierry Dusautoir ont su saisir cette opportunité pour prendre les commandes de cette rencontre grâce notamment à un premier rideau défensif très fourni près des zones d'affrontements, avec des montées rapides sur les extérieurs pour couper les transmissions (l'essai de Maxime Médard sur interception en était la parfaite illustration). Un système qui a complètement perturbé l'animation offensive néo-zélandaise. Joe Rokocoko a longtemps été invisible puisqu'il n'héritait de son premier ballon exploitable qu'au cours du deuxième acte. Mais l'ailier n'était pas le seul joueur de Graham Henry à se frustrer puisque ses protégés perdaient douze ballons lors des 34 premières minutes. Une période où les Français récupéraient de nombreuses munitions, soit dans des rucks initiés par les Blacks, soit à la suite des en-avants inhabituels de Nonu ou Toeava. Grâce à cette défense agressive et généreuse, les Bleus comptaient jusqu'à quatorze points d'avance (17-3).

Rechercher une alternance défensive

L'ouvreur néo-zélandais Stephen Donald, peu inspiré en début de rencontre, arrivait tout de même à s'adapter à la défense française en recherchant la petite zone de rupture entre celle où la densité était importante (proche des rucks) et celle commandée par Bastareaud avec une montée rapide. Il trouvait un petit intervalle. Suffisant pour arriver à enchaîner le jeu en avançant. L'équipe de France était alors au supplice, surtout que son système défensif avait dévoilé une autre faille, mise en lumière par le demi de mêlée Jimmy Cowan juste avant la pause. Les Français avaient décidé de délaisser le deuxième rideau offrant un espace libre entre le premier rideau et le fond du terrain. Le premier essai black de Liam Messam venait d'un petit coup de pied par-dessus de Cowan sur sa propre ligne des 22 mètres. Pendant tout le deuxième acte, les Blacks usaient de cette arme. A chaque fois, les Bleus, qui restaient sur leur idée du début de match, étaient en danger. Un manque de variation qui a permis aux coéquipiers Mils Muliana de trouver des solutions offensives au fil des minutes.

Les Bleus forts sur les bases

Une absence d'adaptation tout à fait logique après seulement une semaine de travail. Il n'était pas question pour Lièvremont et son staff de compliquer à outrance le plan de jeu pour ce premier test. D'ailleurs, les Bleus ont bâti leur succès sur des choses simples : défense agressive, conquête solide avec notamment une mêlée conquérante et des mauls performants. Privés de spécialistes de la touche, après les forfaits d'Harinordoquy et de Bonnaire, l'alignement tricolore a su rivaliser grâce notamment à Fulgence Ouedraogo (seulement quatre pertes en quatre-vingt minutes). Il faut ajouter à cette recette primordiale du rugby une générosité et une vaillance surprenantes au terme d'une saison longue et éprouvante. Les Français ont su maîtriser les bases et se montrer très réalistes pour profiter des erreurs adverses.

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